La famille, composée de sept membres, retenue otage du groupe Boko Haram depuis le 19 février dernier, a été relâchée hier. Elle sera rapatriée en France aujourd'hui. Même si Paris avait annoncé qu'elle ne payera plus de rançon, la libération des sept otages, comme le pensent la quasi-totalité des analystes, a été obtenue après le paiement d'une rançon. Au moment où le président français s'est empressé d'affirmer qu'il n'y a pas eu de versement de rançon, son chef de la diplomatie est resté plus évasif sur la question. Paris n'a pas dérogé à ses «principes», en particulier sur «le non versement par la France de rançon», s'est empressé de dire le chef de l'Etat français. «Vous connaissez la position de la France: nous recherchons tous les contacts, nous utilisons les intermédiaires qui peuvent être les plus utiles mais nous ne cédons pas sur les principes», a-t-il insisté. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a préféré, pour sa part, jouer la carte de la discrétion et n'a rien voulu dire à la presse sur les conditions de libération des otages. Fabius, avant son départ pour Yaoundé, a rappelé qu'il était allé «voir le président du Cameroun (Paul Biya) et le président du Nigeria (Goodluck Jonathan) quelques jours après (l'enlèvement de la famille)», «ensuite, des contacts ont eu lieu», a-t-il dit sur la radio RTL. «J'avais eu (au téléphone, ndlr) le président Biya presque tous les jours au cours de ces dernières semaines et donc je savais que les choses devaient avoir une issue mais avant que ce soit fait, ça n'est jamais fait», a encore affirmé M. Fabius. Pour François Hollande, qui a évoqué également «des contacts multiples tout au long de ces dernières semaines», «c'est en étant le plus discret possible que nous pouvons être le plus efficaces». Le chef de l'Etat n'a pas davantage précisé si la France avait répondu aux exigences des ravisseurs du groupe islamiste nigérian Boko Haram, qui réclamaient la libération de plusieurs de ses membres détenus au Nigeria et au Cameroun en échange de celle de la famille Moulin-Fournier. François Hollande a «remercié toutes les autorités qui ont contribué» à cette libération, assurant qu'«avec la France, les autorités du Nigeria et du Cameroun ont permis d'obtenir la liberté pour cette famille». «Tout le monde a contribué à cette solution», a-t-il souligné. Le président Paul Biya, selon lui, «a vraiment engagé tout ce qui était possible de faire en plein accord, en pleine coopération, en pleine collaboration avec la France. J'y ai veillé tout particulièrement». Avant son départ pour le Cameroun, Laurent Fabius a annoncé un retour de la famille, ce matin à la «première heure». R. I.