Le chef du Parlement irakien Oussama al-Nujaifi a appelé, hier, à la démission du gouvernement du chiite Nouri al-Maliki et à la tenue d'élections anticipées, selon un communiqué de son bureau. Cette initiative doit permettre de parvenir à une réconciliation nationale et de préserver les acquis de la démocratie et aussi de sortir le pays du spectre de la guerre civile et des violences confessionnelles, a indiqué le communiqué alors qu'un regain de violences en Irak a fait depuis mardi dernier plus de 230 morts. M. Nujaifi, un sunnite et haut responsable du bloc Iraqiya, soutenu par les sunnites et pendant longtemps en profond désaccord avec M. Maliki, a adressé sa proposition aux chefs des partis politiques représentés au Parlement. Il a appelé le gouvernement actuel à démissionner pour être remplacé par un cabinet plus restreint composé d'indépendants qui ne pourraient pas participer aux prochaines élections. Il a également demandé à ce qu'une commission électorale prépare des élections législatives anticipées avant la dissolution du Parlement. Cette proposition intervient alors qu'une vague de violences frappe le pays depuis le 23 avril quand les forces anti-émeutes avaient tenté de pénétrer sur une place de la localité de Houweijah, à l'ouest de la ville de Kirkouk, où des centaines de manifestants hostiles au Premier ministre chiite observaient un sit-in depuis plusieurs semaines. Attentats en série dans des villes chiites d'Irak Seize personnes ont été tuées et plus de 90 blessées hier dans l'explosion de cinq voitures piégées dans des localités chiites en Irak, secoué par des violences confessionnelles depuis une semaine, selon des sources médicales et de sécurité. Deux voitures piégées ont explosé près d'un marché à Al-Amara (305 km au sud de Bagdad), faisant sept morts et 45 blessés, dont des femmes et des enfants, selon un officier supérieur de la police. A Diwaniya, à 160 km au sud de la capitale, deux personnes ont été tuées et 25 blessées dans l'explosion d'une voiture piégée dans le centre-ville, selon le chef de la police locale, le général Abdel Jalil Al Asadi. Une voiture piégée a également explosé dans la zone industrielle de la ville sainte chiite de Kerbala (110 km au sud de Bagdad), faisant trois tués et 12 blessés selon des sources médicales. Et à Mahmoudiya, à 30 km au sud de Bagdad, une voiture garée devant un centre commercial a explosé, faisant au moins quatre morts dont une femme et 18 blessés, d'après des sources hospitalières. Au moins 53 personnes avaient été tuées et des attaques de représailles contre les forces irakiennes et d'autres violences ont fait depuis des dizaines d'autres victimes, le bilan s'élevant à plus de 230 morts hier. Cette montée des violences fait craindre un retour à un conflit confessionnel ouvert. Plus de 450 personnes ont été tuées et 1 150 blessées en Irak depuis début avril.