L'étau s'est resserré davantage lundi autour du gouvernement du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, appelé par le Parlement à démissionner alors qu'un regain de violences dans le pays a fait depuis mardi dernier plus de 200 morts. Le chef du Parlement irakien Oussama al-Nujaifi, a appelé, dans un communiqué, à la démission du gouvernement irakien dirigé par Nouri al-Maliki, qui fait face depuis décembre 2012 à une vague de protestations réclamant son départ. Cette initiative (démission) doit permettre, selon le communiqué, "de parvenir à une réconciliation nationale et de préserver les acquis de la démocratie" et aussi de "sortir le pays du spectre de la guerre civile et des violences confessionnelles". M. Nujaifi, haut responsable du bloc Iraqiya, a adressé sa proposition aux chefs des partis politiques représentés au Parlement. Il a appelé le gouvernement actuel à démissionner pour être remplacé par un cabinet plus restreint composé d'indépendants qui ne pourraient pas participer aux prochaines élections. Il a également demandé à ce qu'une commission électorale prépare des élections législatives anticipées avant la dissolution du Parlement. Hausse des violences depuis les évènements de Houweijah L'appel à la démission du gouvernement al-Maliki, accusé par ses opposants d'"accaparer" le pouvoir et de "marginaliser" la communauté sunnite minoritaire, intervient alors qu'une vague de violences frappe le pays depuis le 23 avril quand les forces anti-émeutes avaient tenté de pénétrer sur une place de la localité de Houweijah, à l'ouest de la ville de Kirkouk, où des centaines de manifestants anti-gouvernementaux observaient un sit-in depuis plusieurs semaines. Au moins 53 personnes avaient été tuées et des attaques de représailles contre les forces irakiennes et d'autres violences ont fait depuis des dizaines d'autres victimes. Ces violences n'ont pas connu de répit puisque une nouvelle série d'attaques a secoué lundi plusieurs villes irakiennes faisant 16 morts, selon des sources médicales et de sécurité. Le bilan total des violences depuis mardi dernier s'élève ainsi à au moins 230 tués. Et depuis le début avril, plus de 450 personnes ont été tuées et 1.150 blessées en Irak, selon des sources médicales et de sécurité. La Ligue arabe déplore les violences en Irak La Ligue arabe a indiqué suivre "avec préoccupation" la situation qui prévaut en Irak notamment suite aux affrontements armés entre l'armée gouvernementale et des manifestants hostiles à al-Maliki, selon un communiqué rendu public lundi au Caire. Déplorant les développements "dramatiques" de la situation en Irak, la Ligue arabe a appelé le gouvernement et les forces politiques d'Irak à "rechercher une solution à cette situation qui menace le pays et toute la région", ajoute la même source. Par ailleurs, le secrétariat général de la Ligue a renoncé à l'idée de désigner une personnalité arabe chargée d'une mission de médiation auprès des dirigeants politiques en Irak "dans une tentative de trouver des solutions aux tensions politiques et sécuritaires qui secouent ce pays", ajoute le communiqué motivant cette décision par les réserves émises par le gouvernement irakien à propos de cette proposition.