Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a reçu les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité pour évoquer la situation en Syrie et le sort du médiateur Lakhdar Brahimi, ont indiqué des diplomates. L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe est, selon certains diplomates à l'ONU, sur le point de démissionner. Un collaborateur de M. Brahimi a indiqué que celui-ci envisage de démissionner mais ne prendra pas de décision avant la mi-mai. Le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky, a confirmé l'entretien de M. Ban, avec les représentants des cinq grandes puissances (Etats-Unis, France, Russie, Chine, Royaume Uni) mais a refusé de dire si M. Brahimi, avait déjà averti l'ONU et la Ligue arabe de sa décision. Selon M. Nesirky, la discussion a porté sur les efforts diplomatiques possibles pour mettre fin au conflit, la mission d'enquête de l'ONU sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques dans ce conflit ainsi que sur la situation humanitaire en constante aggravation en Syrie et dans les pays voisins. L'ambassadeur britannique à l'ONU Mark Lyall Grant a confirmé à des journalistes que le sort de M. Brahimi avait été évoqué. Mais cette réunion avec M. Ban n'était pas uniquement consacrée à Brahimi, a-t-il ajouté. Les cinq membres permanents du Conseil souhaitent tous que M. Brahimi, poursuive sa mission malgré l'impasse des efforts de médiation qu'il a entrepris depuis sa nomination en août 2012. Il avait alors succédé à Kofi Annan, lui-même démissionnaire. M. Brahimi, songe à démissionner face à l'enlisement de la guerre en Syrie, mais il ne devrait pas se décider avant mi-mai, a indiqué, avant-hier, un de ses collaborateurs. M. Brahimi a fait l'objet de critiques à la fois de la part de l'opposition et du régime. Le régime a annoncé la semaine dernière qu'il allait cesser de coopérer avec lui en sa qualité d'émissaire de la Ligue arabe, celle-ci ayant décidé fin mars de donner le siège de la Syrie à l'opposition. La situation en Syrie est si mauvaise et les divisions si profondes dans la communauté internationale que le secrétaire général de l'ONU aura beaucoup de mal à décider s'il remplace ou non Brahimi, a estimé un diplomate à l'ONU. Ban Ki-moon, ne se précipitera pas pour nommer une troisième personne comme médiateur, affirme un autre diplomate du Conseil. Après Annan et Brahimi, qui peut espérer faire mieux?. Les Etats-Unis n'écartent plus d'armer les rebelles Le secrétaire américain à la Défense a reconnu que Washington n'écartait plus la possibilité d'armer l'opposition au régime de Bachar al-Assad, dans le cadre de la réévaluation des options américaines sur la Syrie annoncée par le président Barack Obama. Interrogé sur le fait que les Etats-Unis, qui ne fournissent pour l'heure qu'une aide non létale aux rebelles, réévaluaient ou non leur position sur la fourniture d'armes à l'opposition, le ministre américain a répondu oui mais précisé qu'aucune décision n'était prise. Cela ne veut pas dire qu'on va ou veut le faire. Ce sont des options qui doivent être envisagées avec les partenaires, avec la communauté internationale, a ajouté le ministre américain lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue britannique Phillip Hammond. Ce ne sont pas des situations figées. On doit toujours envisager différentes options en fonction de la réalité sur le terrain, en fonction de l'objectif à atteindre, a-t-il ajouté. Le ministre britannique de la Défense a de son côté affirmé que Londres gardait également toutes les options sur la table. Nous n'avons à ce stade pas fourni d'armes aux rebelles, mais nous n'avons jamais dit que nous ne le ferons pas, a dit Philip Hammond. Paris et Londres poussent leurs partenaires européens à lever l'embargo de l'Union européenne (UE) sur les armes à destination de la Syrie afin de pouvoir en livrer aux rebelles. Combats violents dans une ville alaouite, des dizaines de morts De violents combats ont éclaté pour la première fois, avant-hier, entre armée syrienne et rebelles aux abords de la ville à majorité alaouite de Banias (nord-ouest), a indiqué une ONG syrienne, faisant état de dizaines de morts. La région de Banias est majoritairement alaouite, comme le clan du président Bachar al-Assad, avec une population sunnite dans les villages à sa périphérie sud. Les rebelles qui combattent les forces du régime sont majoritairement sunnites. Les combats, les premiers du genre dans la région de Banias depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011, ont eu lieu notamment à Bayda, un des villages sunnites bordant le sud de la ville portuaire, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources militaires et médicales à travers la Syrie. Selon l'OSDH, les combats qui ont éclaté dans la matinée ont fait des dizaines de morts. L'OSDH avait indiqué plus tôt que sept soldats avaient été tués et 20 autres blessés dans les combats avec les rebelles.