La force de l'Otan a connu, avant-hier, sa journée la plus meurtrière depuis le début de l'offensive de printemps des talibans avec la mort de cinq soldats américains dans l'explosion d'un engin piégé et celle de deux militaires de l'Otan abattus par un soldat afghan. Les cinq soldats américains ont péri dans la puissante explosion d'une mine au passage de leur véhicule blindé dans le district de Maiwand de la province de Kandahar, fief historique des talibans, selon le général Abdul Razeq, chef de la police provinciale. La force internationale de l'Otan (ISAF) a fourni un bilan similaire sans toutefois préciser la nationalité des victimes. Deux autres militaires de la force de l'Otan ont été tués le même jour dans l'ouest de l'Afghanistan par un soldat afghan qui a retourné son arme contre eux, selon la force de l'Otan qui n'a pas dévoilé l'identité des victimes ni donné d'explication sur les motifs de ce double meurtre. Le sort du soldat afghan n'a pas été précisé non plus. Les talibans ont revendiqué dans un communiqué cette attaque menée, selon eux, par un des leurs infiltré dans l'armée afghane. L'attaque s'est produite dans le district de Balabolok de la province de Farah, frontalière de l'Iran, selon Akram Khpalwak, gouverneur de cette province où sont déployés des soldats américains. Ces décès portent à 49 le nombre total de morts au sein de la coalition de l'Otan depuis le début de l'année, selon le bilan établi par l'organisation indépendante Icasualties.org qui se fonde sur des informations officielles. Il s'agit de la journée la plus meurtrière pour les troupes de l'Otan depuis l'annonce fin avril par les talibans de leur offensive de printemps annuelle devant viser, selon eux, le pouvoir afghan et les forces internationales par une recrudescence d'attentats suicide et d'attaques menées par des agents infiltrés au sein de l'administration afghane. Les talibans ont déjà multiplié ces derniers jours les attaques à l'explosif, leur mode opératoire de prédilection. Mardi, trois militaires britanniques en patrouille avaient perdu la vie à cause d'un engin piégé dans la province du Helmand, autre place forte des talibans dans le sud du pays. Huit policiers afghans avaient quant à eux trouvé la mort jeudi dans la province de Logar, jouxtant celle de Kaboul au sud, l'attentat à l'explosif le plus meurtrier depuis un mois en Afghanistan. Un médiateur de paix afghan installé dans la province du Helmand avait pour sa part été tué mercredi avec deux de ses gardes dans l'explosion similaire d'un engin piégé. Quelque 100 000 hommes de la force de l'Otan, pour la plupart américains, sont déployés en Afghanistan. L'essentiel des troupes doit être rapatrié d'ici à la fin 2014. Chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition de chefs de guerre afghans soutenus par les Américains, les talibans mènent depuis une guérilla contre le pouvoir afghan et les forces internationales, principalement dans le sud et l'est du pays. La force de l'Otan avait également connu une journée noire en mars dernier avec la mort de sept militaires, dont cinq dans un accident d'hélicoptère dans la province de Kandahar.