Le groupe KOUGC vient d'obtenir l'autorisation de racheter l'unité algéroise de l'Entreprise nationale des corps gras (ENCG) qui fabrique les huiles ménagères. Des sources proches du dossier avaient déjà annoncé la vente des unités de l'ENCG aux groupes La Belle et KOUGC des frères Kouninef. Toutes les démarches ont été entreprises à cet effet, il ne restait plus que le feu vert du CPE. Connus des professionnels de la téléphonie mobile, les frères Kouninef ont obtenu l'autorisation de rachat. Considérée par ailleurs comme un des fleurons de l'agroalimentaire public, l'Entreprise nationale des corps gras (ENCG) couvrait, jusqu'en 1997, 95 % du marché de l'huile alimentaire. Par ailleurs, en 2004, Abdelatif Benachenhou, alors ministre des Finances, avait, sur instruction du chef du gouvernement, donné un nouveau sursis au groupe ENCG quasiment en faillite . L'ENCG détenait à l'époque 75 % de parts de marché d'huile de table avec 240 000 tonnes/an pour un chiffre d'affaires annuel de 1 800 milliards. La BADR avait ainsi reçu l'ordre de supporter les approvisionnements du groupe public jusqu'en septembre 2005 , délai durant lequel le rapport de l'audit externe sur la gestion de l'ENCG devait être finalisé. Cette banque publique avait, en janvier 2004, bloqué pour quelques jours le financement des importations de l'ENCG avant que le gouvernement n'intervienne. L'ENCG, qui emploie 4 000 personnes dans 5 unités et produit essentiellement de l'huile de table et accessoirement de l'huile de maïs et de l'huile acide destinées à l'exportation, croule sous un découvert bancaire de plus de 800 milliards de centimes, contre des créances douteuses d'un montant de 400 milliards. La demande en huile de table est estimée à 300 000 tonnes/an que couvre la production de l'ENCG et celle du groupe privé Cevital. En fait, l'ENCG n'intervient que dans le raffinage et le conditionnement. Pour revenir à la privatisation de cette entreprise publique, il convient de rappeler que depuis 2004, il y a eu pour cette EPE deux manifestations d'intérêt. L'une émanant de La Belle et l'autre du groupe privé Kouninef. Les deux soumissionnaires ne se sont pas livré concurrence, car le premier est intéressé par les deux unités de Annaba et de Béjaïa, alors que le groupe Kouninef veut racheter celles de Maghnia, Alger et Oran. Certaines sources parlent du retour du saoudien Savola, sept ans après avoir rompu les négociations pour l'entrée en capital dans cette même ENCG. Savola avait choisi de se retirer. Ce groupe saoudien a par ailleurs annoncé avoir investi pour un projet d'envergure qui consiste en la construction d'une grande raffinerie de sucre à Oran. En plus de la société saoudienne, Cevital aurait aussi manifesté un intérêt pour cette EPE. L'option serait ainsi prise pour le groupe Kouninef, en ce qui concerne la reprise de l'unité d'Alger.