Au moins onze personnes ont été tuées et 31 blessées, hier, à Karachi (sud) et Peshawar (nord-ouest) dans deux attaques à la bombe quelques heures après le début du vote pour les élections législatives pakistanaises, selon des sources locales. Le premier attentat a été revendiqué par les rebelles islamistes talibans, opposés à ce scrutin considéré comme crucial pour la consolidation de la démocratie dans le pays, et qui avaient annoncé des attaques le jour du vote. Il a visé un candidat laïc aux élections à Karachi et fait au moins onze morts, dont un enfant d'environ 3 ans, et 23 blessés. Il a eu lieu vers 10H00 (5H00 GMT), soit deux heures après l'ouverture des bureaux de vote. L'attaque visait un candidat de l'Awami National Party (ANP) qui circulait en voiture, a déclaré un responsable de la police locale, Mazhar Nawaz. L'explosion a eu lieu alors que le candidat, Amanullah Mehsud, se trouvait entre un bureau de vote et un bureau de son parti. L'un de ses gardes du corps a été tué dans l'attaque, selon la police L'attaque a été revendiquée par les islamistes du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), le principal mouvement rebelle du pays, opposé à ce scrutin qu'il juge non islamique et organisés par des infidèles. Peu après, à l'autre bout du pays, au moins huit personnes ont été blessées par l'explosion d'une bombe à Peshawar (nord-ouest), a annoncé un responsable de l'hôpital Lady Reading de Peshawar. La bombe avait été placée sur une moto devant un bureau de vote pour femmes. Parmi les blessés figurent des policiers qui étaient chargés de le protéger, a déclaré un responsable de la police locale, Shafiullah Khan. Le TTP a revendiqué une grande partie des nombreuses attaques menées pendant la campagne, la plupart dans le Nord-Ouest et à Karachi, où il est très implanté. L'ANP, un parti laïc de l'ethnie pachtoune, a été l'une des cibles privilégiées des talibans pendant la campagne. La rébellion, également d'origine pachtoune, se dispute les faveurs de cette ethnie avec l'ANP, notamment dans le Nord-Ouest et à Karachi. Le scrutin a débuté à quelques exceptions près à 08H00 (03H00 GMT) dans les quelque 70 000 bureaux de vote, qui doivent fermer à 17H00 (12H00 GMT). Plus de 86 millions de Pakistanais votaient, hier, pour choisir leurs 342 députés de l'Assemblée nationale et leurs représentants dans les quatre assemblées provinciales. Le parti arrivé en tête du scrutin national sera chargé de former le gouvernement, au besoin en formant une coalition majoritaire. Ce scrutin est considéré comme historique car il va permettre à un gouvernement civil de passer la main à un autre après avoir terminé un mandat complet de cinq ans, une première dans ce pays créé en 1947 et à l'histoire jalonnée de coups d'Etat.