L'année 2007 aura été l'une des plus meurtrières de cette décennie. Depuis le début de l'année, plusieurs attentats terroristes ont été perpétrés par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, devenu le 11 septembre 2006 Al Qaîda au pays du Maghreb. Ces attentats ont fait, à l'heure actuelle, plus de 162 morts. Cette fois-ci, les terroristes ont choisi la date du 11 décembre, chère aux Algériens, pour frapper l'Algérie en plein coeur. Deux attentats ont été commis hier faisant 22 morts dont 10 employés des Nations unies. Les attentats ont ciblé le Conseil constitutionnel et le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies. Ces deux attentats ont été commis, curieusement, au lendemain de la diffusion d'un documentaire sur la cinquième (chaîne de télévision franco-allemande) décrivant la situation sécuritaire en Algérie de «gravissime». En effet, la situation est grave en dépit du fait que le mois de novembre dernier, il a été enregistré une baisse record des actes de violence avec seulement 4 morts. L'onde de choc, provoquée par les attentats de Batna, le jeudi 6 septembre dernier, ayant ciblé le président de la République et ayant fait 25 morts et 107 blessés, ne s'est pas encore dissipée que la capitale est frappée de plein fouet. Cette série d'attentats a débuté le mois de février dernier lorsque les villes de Boumerdès et Tizi Ouzou ont vécu une nuit sanglante. Un double attentat avait fait 6 morts et 24 blessés. Ce double attentat a été revendiqué par Al Qaîda. Mêmes revendications, mêmes cibles, mêmes méthodes. Trois mois plus tard, c'est le Palais du gouvernement et le commissariat de Bab Ezzouar qui ont été la cible des actes barbares. Ce double attentat simultané avait fait au moins 30 morts et plus de 200 blessés. Ce double attentat a eu lieu le mercredi 11 avril. La date du 11 et la journée du mercredi reviendra trois mois plus tard. En effet, le mercredi 11 juillet dernier, un camion bourré d'explosifs avait explosé à l'intérieur d'une caserne militaire implantée au lieudit Zbarboura, à 2km seulement à l'est de Lakhdaria. Bilan: 10 morts et plus de 20 blessés. Changement de tactique. Les mercredis et la date du 11 seront délaissés un temps, mais pas la méthode. Le 8 septembre dernier, soit deux jours après l'attentat de Batna ayant ciblé le chef de l'Etat, la caserne de la marine, située près du port de Dellys, a été la cible d'un attentat kamikaze ayant causé la mort à une trentaine de militaires. La méthode utilisée -un camion censé livrer les produits laitiers-, rappelait celle utilisée contre la caserne de Lakhdaria. Mais à Dellys, l'attentat a été perpétré, et c'est une première, par un adolescent de 15 ans, Nabil Belkacem. A la lecture de ces événements, tout indique qu'une recrudescence des attentats terroristes n'est pas à écarter à l'orée de la nouvelle année. Les commanditaires sanguinaires, semblent plus que jamais décidés à replonger le pays dans le chaos, qui a prévalu dans les années 90. Les attentats, qui ont plongé la capitale, hier, dans le noir interviennent après l'arrestation de Fatah Bouderbala alias Abdelfatah Abou Bassir, le 19 novembre 2007. Une arrestation qui n'avait pas été sans conséquences pour les terroristes puisqu'elle a permis la neutralisation de plusieurs de leurs chefs.