Les forces de sécurité tunisiennes ont empêché, avant-hier, des salafistes de dresser des tentes pour prêcher et diffuser leurs écrits à Tataouine et Médenine, dans le sud-est du pays, a rapporté la radio Shems FM. La police a dispersé sans violence des salafistes qui tentaient de planter une tente devant le siège du gouvernorat (préfecture) à Tataouine (550 km au sud de Tunis), a indiqué un correspondant de la radio sur place. Selon la même source, la police a aussi empêché des habitants de dresser au même endroit une tente destinée à abriter une manifestation contre le chômage. Le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou, un indépendant, a menacé mercredi de poursuivre toute personne appelant au meurtre, incitant à la haine ou plantant des tentes de prêche, en allusion aux salafistes. A Médenine (480 km au sud-est de Tunis), des salafistes se sont rassemblés en centre-ville pour dénoncer un harcèlement de la police, scandant notamment " L'Intérieur, ministère de la terreur " au cours d'une manifestation encadrée par un important dispositif de sécurité. Aucun incident violent n'a été enregistré dans les deux villes, selon la radio. La veille, des incidents ont eu lieu dans la cité Ettadhamen, en banlieue nord-ouest de Tunis, où la garde nationale (gendarmerie) a empêché des salafistes de dresser des tentes destinées à abriter leurs prêches. Peu auparavant, des heurts avaient opposé les forces de sécurité à des centaines de salafistes qui tentaient d'installer des tentes géantes à Sidi Hassine Sijoumi, dans le sud-ouest de la capitale. Le ministère de l'Intérieur a annoncé, avant-hier, l'arrestation de trois salafistes dans ce quartier et exigé l'obtention d'une autorisation préalable pour toute activité publique organisée par des partis ou des associations. Le ministère a averti, dans un communiqué, qu'il serait désormais intransigeant dans l'application de la loi et à l'égard de quiconque s'attaquerait aux établissements et personnels de la sécurité. Les autorités ont récemment durci le ton face aux groupes salafistes, notamment les jihadistes armés liés à Al-Qaïda dont plusieurs dizaines sont actuellement pourchassés par l'armée dans l'ouest du pays, à la frontière algérienne.