Des affrontements opposaient, hier matin, des rebelles congolais du M23 à l'armée congolaise au nord de la ville stratégique de Goma, dans l'est de la RDCongo, a-t-on appris auprès du M23 et de l'armée. Selon un porte-parole du mouvement rebelle, Amani Kabasha, ces affrontements se déroulent à 12 kilomètres au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Le colonel Olivier Hamuli, porte-parole des Forces armées de la RDCongo (FARDC), qui a confirmé cette information, n'a pas été en mesure dans l'immédiat de préciser si il y avait des victimes. Selon l'officier, les forces armées étaient menacées depuis une semaine par les rebelles du M23. Ces affrontements sont les premiers depuis le retrait du mouvement rebelle de Goma en décembre dernier. Ils surviennent alors que les Nations unies ont commencé la mise en place d'une brigade d'intervention destinée à combattre les groupes armés dans l'est de la RDC. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est attendu mercredi en RDC dans le cadre d'une tournée qui doit le mener à Goma puis à Kigali (Rwanda) et Entebbe (Ouganda). Les affrontements entre le M23 et l'armée gouvernementale ont commencé il y a un an lors de la création de ce mouvement par d'anciens militaires congolais. Ils ont culminé avec la prise de Goma fin novembre. Le mouvement s'en est retiré après une dizaine de jours d'occupation contre la promesse d'un dialogue avec Kinshasa. Depuis ce retrait, il tenait des positions à quelques kilomètres de la ville. Le M23 est, selon la RDC et les Nations unies, soutenu par deux pays voisins, le Rwanda et l'Ouganda, ce que ces deux pays nient. Devant la persistance de ce mouvement et l'action de nombreux groupes armés dans l'est de la RDC, les Nations unies ont décidé fin mars de créer une brigade d'intervention avec un mandat plus offensif que celui de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco), chargée du maintien de la paix et de la protection des civils. Cette brigade, forte de 3 000 hommes, sera constituée de soldats de Tanzanie, du Malawi et d'Afrique du Sud. Ses premiers éléments sont déjà arrivés à Goma mais elle ne devrait être pleinement opérationnelle que dans plusieurs semaines, a-t-on appris de source militaire occidentale à Kinshasa.