Un homme a été tué par balles et plusieurs personnes ont été blessées, avant-hier, à Conakry dans des heurts lors d'une marche d'opposants manifestant contre un décret fixant au 30 juin la date des législatives en Guinée. Un homme a été tué par balles et gît dans une mare de sang, a déclaré le directeur d'une clinique de Conakry, le Dr Abdoulaye Barry. Une information confirmée par le chef de l'opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, qui a déclaré à une radio locale qu'un de ses partisans avait été tué par balles. Aucun d'eux n'a donné les circonstances dans lesquelles cet homme avait été tué. Dans deux communiqués sur le déroulement de la manifestation, le gouvernement guinéen a fait état d'incidents, évoquant des agressions physiques et verbales, destructions de biens publics et privés, sans toutefois fournir de bilan précis. Plusieurs journalistes, ont dénombré 13 blessés, incluant un membre de la sécurité rapprochée de Cellou Dalein Diallo. D'après les journalistes la marche a été émaillée d'incidents d'une part entre manifestants et forces de l'ordre, mais également entre des manifestants et des militants du parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG). Ces derniers tentaient de barrer le chemin aux opposants près de l'aéroport, sur un itinéraire interdit aux marcheurs par les autorités. L'opposition avait demandé à marcher sur l'autoroute Fidel Castro, de l'aéroport au centre-ville, ce qu'ont interdit les autorités. Des policiers et gendarmes ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogène pour, ont-ils indiqué, faire respecter la consigne officielle d'interdiction. Avant-hier après-midi, les manifestants avaient été dispersés, a-t-on constaté. Le gouvernement a dénoncé une violation de l'itinéraire autorisé pour la marche des opposants et déploré la présence de manifestants munis d'armes blanches, de gourdins et autres projectiles. Des milliers de personnes avaient répondu à l'appel de l'opposition qui a organisé ces derniers mois des manifestations pour réclamer des élections législatives libres et transparentes, ayant plusieurs fois dégénéré en violences qui ont fait une quinzaine de morts. Les législatives, maintenant fixées au 30 juin, sont attendues depuis 2011 en Guinée. Faute de consensus avec l'opposition sur l'organisation d'un scrutin libre et transparent, elles ont été maintes fois repoussées. L'opposition réclame notamment le remplacement de l'opérateur sud-africain chargé de la gestion du fichier électoral.