La police turque a fait usage de gaz lacrymogènes aux abords de la place Taksim, dans le centre d'Istanbul. Elle cherchait à disperser plusieurs centaines de manifestants au deuxième jour de violentes manifestations contre le gouvernement turc. Après un long face-à-face avec des manifestants qui tenaient une barricade dans l'avenue Istiqlal, une artère piétonne et commerçante qui mène à la place Taksim, les forces de l'ordre ont tiré une salve de grenades lacrymogènes pour disperser la foule. D'autres incidents ont été signalés un peu plus tôt dans la matinée dans le quartier de Besiktas, lorsqu'un groupe de manifestants venus du la rive anatolienne de la mégapole turque a traversé un pont sur le barrage et a été dispersé par la police, ont rapporté les médias turcs. Ce mouvement de protestation, l'un des plus importants dirigés contre le pouvoir islamo-conservateur depuis son entrée en fonction en 2002, est parti d'une manifestation contre un projet d'aménagement urbain contesté à Istanbul et a fait plusieurs dizaines dizaines de blessés la veille dans la capitale turque. Les affrontements qui ont embrasé le centre d'Istanbul ont débuté la veille à l'aube avec l'intervention musclée de la police pour déloger quelques centaines de militants qui occupaient le parc Gezi, sur la place Taksim, pour y empêcher le déracinement de 600 arbres dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain. Ameutés par les réseaux sociaux, de nombreux militants associatifs sont venus en renfort pour affronter les forces de l'ordre, rejoints au fil de la journée par beaucoup d'autres manifestants venus dénoncer la politique du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002. Des dizaines de manifestants ont été blessés au cours de ces affrontements, Amnesty International évoquant la veille le chiffre de plus d'une centaine. Les autorités n'ont donné aucun chiffre précis. La veille en fin de journée, le gouverneur de la ville Huseyin Avni Mutlu s'est contenté d'indiquer que 12 personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée, dont une femme victime d'une fracture du crâne, et qu'au moins 63 personnes avaient été interpellées.