La flambée de violences qui ensanglante l'Irak a fait plus de 1 000 morts en mai, soit le bilan le plus lourd depuis 2008, ont annoncé les Nations unies hier. Au cours du mois de mai, 1 045 personnes sont mortes dans des attentats et 2 397 ont été blessées, selon des chiffres fournis par l'ONU. Mais selon un bilan compilé par les médias, sur la base de données fournie par des responsables médicaux et des forces de sécurité, les violences ont fait 614 morts en mai et 1 550 blessés. Les autorités irakiennes avancent de leur côté 681 morts et 1 097 blessés. L'intensité et la fréquence des violences sont certes loin des niveaux qu'elles connaissaient en 2006-2008, mais leur augmentation fait craindre un retour du conflit confessionnel. A l'époque, plus d'un millier de personnes périssaient chaque mois dans des attentats et des affrontements, principalement entre chiites et sunnites. Cette flambée de violences, qui a commencé début 2013, a coïncidé avec le lancement d'un mouvement de protestation de la minorité sunnite qui enrage d'être stigmatisée par les forces de sécurité et la Justice, dominées par les chiites. A en croire les analystes, les insurgés tentent d'exploiter la paralysie politique pour gagner la sympathie de ceux qui se sentent laissés à l'abandon par les dirigeants irakiens, incapables de régler leurs différends. Pour tenter d'y remédier, les principaux leaders politiques, dont le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, devaient se retrouver, hier dans l'après-midi, pour une réunion. Les violences sont dirigées principalement contre les forces de sécurité et les chiites, majoritaires en Irak, mais récemment les attaques ont aussi visé des mosquées sunnites, soulignant le caractère confessionnel de ces attentats. Le gouvernement a certes fait quelques concessions aux sunnites, en libérant par exemple des prisonniers, mais le fond du problème n'a pas été réglé et les dirigeants sunnites continuent à se sentir exclus du pouvoir.