Violences - Quarante-cinq personnes ont été tuées, hier, en Irak, selon un nouveau bilan après des attaques nocturnes. Une centaine de personnes ont été blessées dans ces attaques, le gouvernement discutant des moyens de stopper les violences qui ont fait plus de 548 morts depuis début mai et l'ONU appelant les dirigeants politiques irakiens à résoudre leurs divergences. Les violences les plus meurtrières ont fait 18 morts à Bagdad, alors qu'à la périphérie nord de la capitale, un kamikaze a fait exploser son camion plein d'explosifs à Tarmiyah tuant quatre personnes, ont indiqué un docteur et un policier. A Mossoul, principale ville du Nord, 11 personnes ont été tuées par balles ou dans des attentats à la bombe, notamment un officier supérieur des renseignements de la police et un chef tribal. Des attaques dans les villes centrales de Baqouba, Baiji et Tikrit ont fait par ailleurs une douzaine de morts. Entre le 1er et le 28 mai, 548 personnes ont été tuées et plus de 1 000 blessées dans des attaques, faisant de ce mois le plus meurtrier en au moins un an, selon des données compilées à partir des informations fournies par des sources de sécurité et médicales. A l'issue d'un conseil des ministres, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a déclaré mardi que les «auteurs des attentats et les groupes terroristes extrémistes veulent susciter une guerre confessionnelle». Dans un communiqué, le Conseil des ministres a parallèlement décidé d'agir contre toutes les milices qui commettent des actes hors la loi et appelle les forces politiques à assumer leur responsabilité face au regain de violences et à tenir une réunion de concertation à ce sujet. La flambée de violence que connaît le pays depuis le début de l'année intervient en pleines tensions confessionnelles, la minorité sunnite se mobilisant depuis des mois pour dénoncer avec force sa marginalisation par le gouvernement dirigé par les chiites. «J'exhorte une nouvelle fois tous les dirigeants irakiens à faire leur possible pour protéger les civils. Il est de leur responsabilité de mettre fin à l'effusion de sang maintenant», a déclaré, mardi l'émissaire spécial de l'ONU en Irak, Martin Kobler, dans un communiqué. Le porte-parole du département d'Etat américain, Patrick Ventrell, a de son côté affirmé que Washington était en contact avec les dirigeants irakiens «pour appeler au calme et aider à régler les tensions politiques et confessionnelles actuelles».