Afin de remédier à la flambée des prix de la pomme de terre et mettre un frein à la spéculation, le gouvernement a dégagé une enveloppe financière de 20 millions d'euros pour 100 000 tonnes de pomme de terre destinée à couvrir les besoins du marché national durant a période s'étalant entre septembre et novembre. Selon M. Aït Ouameur, la diminution de la production de ce produit en Algérie est tout à fait conjoncturelle. " En ce qui concerne cette période, l'importation est l'alternative la plus indiquée pour répondre à la demande des consommateurs. Elle permet d'assurer un complément par rapport à la production nationale qui est présente mais à des niveaux de prix relativement élevés ". Evoquant la question des semences, M. Ouameur qui s'exprimait hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, a expliqué que la semence de pomme de terre est totalement produite en Algérie. Cette production est estimée entre 80 000 et 90 000 tonnes/an. Il indique que durant ces dernières années de notables améliorations ont été enregistrées en matière de production de semences locales. " Nous nous attelons à réduire progressivement la dépendance pour le programme saison et de renforcer l'ensemble des dispositifs de façon à assurer une double multiplication ". D'après lui, ce qui pose problème pour la production de semence, c'est la période de stockage qui est un peu longue par rapport à la production. Le problème est pris en charge pour réduire la durée et, de fait, éliminer les importations. " Il y aura des importations de moindre quantité pour la régénération et également dans le cadre de l'introduction de nouvelles variétés de pomme de terre. Tous les moyens sont orientés pour améliorer la situation. Il cite dans ce contexte la réhabilitation et le renforcement du centre de production de semence de Sétif et la réalisation incessante d'un autre centre. Des investissements qui coûteront nettement moins chers à l'Etat que les importations qui seront opérées en ce qui concerne la semence de pomme de terre. M. Ouameur souligne que la production nationale de novembre ne risque pas d'être perturbée par les importations en cours. " Ces importations jusqu'au premier novembre ne perturberont pas la production nationale. La quantité envisagée à l'importation ne risque pas de concurrencer ou de perturber la production locale ", a-t-il indiqué. Dans la perspective des précautions d'avenir se rapportant à la question du stockage, M. Aït Ouameur estime que " le problème du stockage a été résorbé. Nous disposons actuellement dans le cadre du FNDRA de plus de 1 million de m3 pour pouvoir stocker de 350. 000 à 400.000 tonnes de produit et concernant la pomme de terre de consommation, je ne pense pas que cela soit une contrainte ". Concernant l'organisation du marché, il note qu'il y a un travail collectif qui se fait pour renforcer l'organisation du marché et les mécanismes de régulation de manière qu'en période de pointe où les produits sont disponibles, qu'il y ait une ponction de ces produits avec une intervention directe de l'Etat pour les maintenir régulièrement sur le marché. En matière de maîtrise des prix, il définit qu'en ce qui concerne par exemple les produits maraîchers dont la tomate sur la base de consommation moyenne et mensuelle, l'offre est disponible pour le mois du Ramadhan. En matière de prix, c'est dit-il le principe de l'offre et de la demande. Les premiers jours du Ramadhan, il y a une ruée sur des produits, qui ne se justifie pas et qui explique l'augmentation de certains d'entre eux. Encore, une fois les disponibilités sont là pour que le marché soit correctement approvisionné. A cet effet, il indique qu'un travail est en train de s'effectuer pour mettre en place les mécanismes de régulation avec la participation de différents secteurs, le commerce, l'industrie, l'agriculture et tous les acteurs qui sont concernés par la disponibilité du produit. Il explique que ce mécanisme de régulation prévoit la création d'organes qui permettront de mieux suivre les différentes filières. Il s'agit de la création d'organes de régulation et d'intervention sur le marché à l'instar de l'Onil. Au cours de ces derniers mois, la tension autour de certains produits, a mis en exergue toute la volonté des pouvoirs publics pour l'émergence d'un véritable marché des biens et des services concurrentiel. Le marché actuel est caractérisé par une grande opacité marquée par des pratiques déloyales et anticoncurrentielles. L'action des mécanismes des institutions étatiques en tant qu'autorités de contrôle et de régulation du marché est appelée à se renforcer durant les prochains jours à la faveur du mois du Ramadhan considéré par certains spéculateurs comme période propice à l'augmentation des prix. Le même marché est marqué, notamment par le phénomène des activités parallèles qui sont de nature structurelles et appellent un traitement dans le fond lié à la mutation de l'environnement des affaires. Il est vrai, cependant, qu'en ce qui concerne le marché informel final, la politique mise en œuvre portant sur la protection du producteur, la structuration des espaces de marché intermédiaires et les capacités d'information doit être renforcée particulièrement en cette période du Ramadhan. Une autre dimension de ce marché s'impose d'elle-même pour l'établissement de règles de régulation, notamment en ce qui concerne les activités d'utilité publique. L'expérience de l'Algérie en la matière est à la fois limitée et vaste. Il est nécessaire que la régulation fasse l'objet d'une étude spécifique du gouvernement visant l'adoption à terme d'une charte en matière de régulation.