Les Bourses européennes ont clôturé en hausse, avant-hier, dopées par l'espoir de voir la Banque centrale américaine (Fed) poursuivre sa politique de soutien à la veille d'une réunion de deux jours très attendue. La politique expansionniste de la banque centrale, qui passe notamment par le rachat d'obligations du Trésor et de titres hypothécaires pour quelque 85 milliards de dollars mensuellement, a largement participé à soutenir les indices boursiers américains ces derniers mois. Les marchés "partent du principe que la Fed pourrait revoir à la baisse ses prévisions économiques", ce qui repousserait la perspective d'un ralentissement de sa politique ultra-accommodante, tant redoutée par les opérateurs, estime Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. L'Eurostoxx a gagné 1,33% Paris a fini en nette hausse, gagnant 58,50 points (+1,54%) à 3 863,66 points dans un volume d'échanges faible de 2,6 milliards d'euros. Les poids lourds se sont bien comportés à l'image de Sanofi (+2,62% à 82,57 euros), Total (+2,28% à 38,3 euros), Axa (+2,59% à 15,85 euros) ou encore Danone (+2,75% à 58,22 euros). France Télécom s'est maintenue en tête du CAC 40 (+3,08% à 7,59 euros). Le conseil d'administration d'Orange a maintenu à la tête de l'opérateur Stéphane Richard, tout en le plaçant sous surveillance, après sa mise en examen la semaine passée dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais. Londres a clôturé en hausse de 0,35%, l'indice FTSE-100 des principales valeurs prenant 22,23 points, à 6 330,49 points. Resolution Limited a pris 2,91% à 283,1 pence, profitant de commentaires positifs de JP Morgan. Reckitt Benckiser a gagné 2,18% à 4 679 pence. Unilever a également progressé de 1,14% à 2 655 pence. Le concepteur de microprocesseurs ARM Holdings a lui perdu 3,71% à 830 pence. Le secteur minier s'est retrouvé sous pression, avec Vedanta Resources (-1,40% à 1 195 pence), Anglo American (-1,33% à 1 407 pence) ou encore Glencore Xstrata (-1,22% à 312,05 pence). Associated British Foods (-2,81% à 1 732 pence), le propriétaire de Primark, a de son côté fait les frais d'une dégradation par Nomura. Francfort a fini en hausse, le Dax gagnant 1,08% à 8 215,73 points et le MDax des valeurs moyennes 0,60% à 14 048 points. Bayer a terminé en tête, gagnant 2,10% à 83,49 euros, talonné par le réassureur Munich Re (+2,08% à 144,5 euros). Son concurrent Hannover Re, coté sur le MDax, a pris 3,32% à 57,3 euros. Volkswagen a avancé de 1,98% à 162,3 euros. Siemens a progressé de 0,84% à 79,96 euros. L'industriel a décidé de fermer progressivement son activité dans le solaire, faute d'avoir pu trouver un repreneur. Fresenius SE s'est adjugé 0,51% à 93 euros et sa filiale de dialyse Fresenius Medical Care (FMC) 0,02% à 52,68 euros. Commerzbank (-1% à 7,38 euros) et Deutsche Bank (-0,35% à 34,46 euros) ont fini en queue du Dax. Sur le MDax, l'action du groupe allemand de télévision ProsiebenSat1 a progressé de 2,55% à 33,21 euros. Madrid a gagné 0,81%, à 8 136,3 points. Telefonica a pris 2,39%, à 10,27 euros, après avoir démenti les rumeurs d'offre de rachat par le géant américain AT&T parues dans la presse espagnole. Les principales valeurs bancaires ont terminé en ordre dispersé: Santander a fini en légère hausse de 0,21%, à 5,3 euros, BBVA, deuxième banque espagnole, a gagné 0,87%, à 6,804 euros, et CaixaBank a terminé en repli de 0,27%, à 2,575 euros. Milan a clôturé en hausse de seulement 0,26% à 16'194 points en raison de l'effondrement du titre de Saipem. La société d'ingénierie et exploration pétrolière a dégringolé de 29,19% à 14,24 euros après un avertissement sur ses résultats et l'annonce d'importantes "difficultés commerciales en Algérie". Le groupe s'attend désormais à une perte nette de l'ordre de 300 à 350 millions d'euros cette année. Le groupe Eni, principal actionnaire de Saipem, a pour sa part reculé de 2,14% à 16,48 euros. Le secteur des télécoms a bénéficié des rumeurs sur l'offre de rachat de Telefonica. Bien que démentie par le groupe espagnol, elle a fait gagner 2,69% à Telecom Italia à 0,5545 euro. Bruxelles a progressé de 0,92%, repassant au-dessus de la barre des 2 600 points, à 2 623,13 points. L'assureur Delta Lloyd a enregistré la plus forte hausse (+3,07% à 15,27 euros) suivi par GDF Suez, un poids lourd coté à Bruxelles et à Paris. Le groupe énergétique a gagné 2,07% à 15,77 euros. Les baisses ont été très limitées: le groupe pharmaceutique UCB a cédé 0,75% à 39,80 euros et la biotechnologie ThromboGenics a reculé de 0,51% à 33,15 euros. La Bourse suisse a débuté la semaine dans le vert, l'indice SMI de ses valeurs phares clôturant en hausse de 1,23% à 7 729,71 points. Le groupe d'ingénierie helvético-suédois ABB a signé la meilleure performance de la séance, grimpant de 2,58% à 20,71 francs après la nomination de son nouveau directeur général. SGS, le spécialiste de l'inspection et de la certification de produits, s'est également, adjugé 2,43% à 2.154 francs avec l'annonce d'une nouvelle acquisition qui lui permet de mettre pied dans le secteur automobile en Chine. Toutes les valeurs de l'indice ont terminé en terrain positif. La biotech Actelion a affiché la plus maigre progression, gagnant 0,09% à 56,20 francs. A Amsterdam, l'indice AEX a clôturé en hausse de 0,83% à 350,86 points. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées par l'opérateur de télécommunications KPN, qui a bondi de 6,68% à 1,64 euro, et par le géant de l'électronique Philips, qui a gagné 2,43% à 21,71 euros. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a terminé en nette hausse de 1,29% à 5 843,71 points, avec 19 de ses 20 titres dans le vert. Elle a surtout bénéficié des gains de ses poids-lourds Portugal Telecom (+1,96%) et le groupe de distribution Jeronimo Martins (+1,71%). Vedette de la séance, le groupe de télécommunications Zon Multimedia a bondi de 5,21%. La banque BCP a fini en hausse de 2,02%, la BPI a gagné 0,94% et la BES s'est appréciée de 0,14%. Le papetier Semapa a reculé de 0,32%. Wall Street finit en hausse, gagnée par l'optimisme avant la Fed Wall Street a nettement rebondi , avant-hier, se préparant avec optimisme à la tenue d'une réunion très attendue de la Banque centrale américaine (Fed) et saluant de bons indicateurs: le Dow Jones a avancé de 0,73% et le Nasdaq de 0,83%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 109,67 points à 15 179,85 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 28,57 points à 3 452,13 points. L'indice Standard & Poor's 500 s'est apprécié de 0,76% (+12,31 points) à 1 639,04 points. La fébrilité observée au cours des dernières semaines sur la place new-yorkaise, à la suite de propos sybillins du patron de la Fed, Ben Bernanke, qui avaient laissé anticiper un ralentissement des mesures de soutien de l'institution à l'économie, a fait place, avant-hier, à davantage de confiance. Cet optimisme se doit aux attentes que la Fed clarifie enfin son discours et prépare de manière plus transparente les marchés à l'inflexion prochaine de sa politique, au fil de l'amélioration de la conjoncture économique américaine, a souligné Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. La politique expansionniste de la banque centrale, qui passe notamment par le rachat d'obligations du Trésor et de titres hypothécaires pour quelque 85 milliards de dollars mensuellement, a largement participé à soutenir les indices boursiers américains ces derniers mois. Il y a beaucoup de bruit sur ce que la Fed pourrait faire ou ne pas faire, ce qui a un peu augmenté la volatilité du marché dans l'après-midi, a relevé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. Mais en vérité, tout le monde attend le communiqué de l'institution aujourd'hui pour prendre position. Une statistique économique plus encourageante que prévu dans le secteur de l'activité manufacturière de la région de New York en juin a aussi aidé les opérateurs à garder le sourire, ont noté les experts de la banque Wells Fargo. L'indice Empire State s'est établi à 7,8, contre une modeste hausse attendue de 0,8, même si de nombreuses composantes ont affiché un recul. Un indicateur immobilier bien meilleur que prévu de l'association NAHB, sur la confiance des constructeurs aux Etats-Unis en juin, qui est ressorti à son plus haut en sept ans, a aussi accentué la hausse des indices. Cela montre que le secteur continue à participer à la croissance du pays, a noté Jennifer Lee, de BMO Capital Markets. Côté valeurs, le loueur de vidéos en ligne Netflix s'appréciait de 6,59% à 228,10 dollars après avoir signé avec les studios d'animation DreamWorks un accord sur la création de contenu original portant sur plusieurs années. A la suite d'un article optimiste de l'influent hebdomadaire financier Barron's sur les perspectives du fabricant américain de microprocesseurs AMD, le titre du groupe prenait 3,81% à 4,09 dollars. Le géant américain des saucisses de hot dog Smithfield Foods s'appréciait de 0,70% à 33,03 dollars après l'appel de l'un de ses grands actionnaires à un démantèlement du groupe plutôt qu'à son rachat par le fonds d'investissement chinois Shuanghui. Le constructeur Boeing montait de 1,30% à 103,15 dollars après l'annonce de multiples commandes d'appareils, dans le cadre du salon aéronautique du Bourget, notamment par la compagnie émiratie Qatar Airways, la société de location d'avion de GE Capital, Gecas, et la compagnie aérienne japonaise Skymark. Dans le secteur pharmaceutique, la société Johnson and Johnson avançait de 0,97% à 85,74 dollars après l'annonce de l'acquisition de son concurrent Aragon Pharmaceuticals, spécialisé dans le traitement des cancers d'origine hormonale. Le groupe chimique Rockwood Holdings, qui a annoncé dimanche la vente de sa filiale allemande CeramTec au fonds européen d'investissement Cinven pour 1,5 milliard d'euros, s'adjugeait 1,02% à 67,24 dollars. Et le géant pétrolier Chevron, qui a fait part du départ de la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) produit en Angola, dans le cadre d'un projet de plus de 10 milliards de dollars lancé en 2007, prenait 1,11% à 121,62 dollars. Le marché obligataire reculait légèrement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans montait à 2,135% contre 2,126% vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,314% contre 3,297%.