Les Bourses européennes ont terminé, avant-hier, en ordre dispersé mais se sont maintenues dans l'ensemble grâce à de bons indicateurs américains. "Les marchés ont été agréablement surpris par des chiffres américains mais restent fragiles en raison des questions qui se posent sur la Fed (Réserve fédérale américaine)", souligne Alexandre Baradez, analyste de Saxo Banque. Outre-Atlantique, les ventes au détail ont poursuivi leur rebond en mai, dépassant nettement les attentes des analystes, alors que les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé pour la troisième semaine consécutive. Ces bonnes nouvelles n'ont pas dissipé les incertitudes qui entourent l'avenir de la politique monétaire de la Fed et qui taraudent les marchés depuis plusieurs semaines. "Les marchés vont rester méfiants tant qu'il n'y aura pas de clarifications sur une réduction des rachats d'actifs de la Fed", prévient M. Baradez, alors que la banque centrale américaine se réunit la semaine prochaine. L'Eurostoxx a terminé en repli de -0,18% La Bourse de Paris a terminé en très légère hausse (+0,11%). L'indice CAC 40 a pris 4,28 points à 3 797,98 points, dans un volume d'échanges modéré de 2,807 milliards d'euros. La veille, il avait perdu 0,44%. Capgemini (+4,37% à 38,42 euros) a terminé en tête du CAC 40, dopée par une analyse positive de Barclays. Plusieurs poids lourds de l'indice ont soutenu la tendance à l'image de GDF Suez (+1,02% à 15,41 euros), EDF (+2,60% à 18,36 euros), Carrefour (+2,51% à 21,40 euros) et BNP Paribas (+1,63% à 43,25 euros). France Télécom a perdu 0,31% à 7,45 euros. A la Bourse de Francfort, le Dax a terminé à 8 095,39 points, en baisse de 0,59%. ThyssenKrupp a cédé 2,39% à 14,48 euros - nettement moins que les 5% qu'il perdait encore dans la matinée - Lanxess (produits chimiques) a lâché 1,31% à 53,32 euros et Siemens 1,47% à 79,13 euros. Les automobiles aussi ont souffert, que ce soit BMW (-1,43% à 69,16 euros), Volkswagen (-1,06% à 158 euros) ou Daimler (-1,03% à 46,68 euros). Le groupe de santé Fresenius SE s'est apprécié de 0,15% à 93,88 euros. Sur l'indice des valeurs moyennes MDax (points), l'action de Rhön Klinikum a gagné 5,35% à 17,73 euros. Toujours sur le MDax (-0,39% à 13 833,52 points), Puma a gagné 1,34% à 220,05 euros. La Bourse de Londres termine sur une très modeste hausse de 0,08%. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a pris 5,18 points par rapport à la clôture de la veille, à 6.304,63 points. Royal Bank of Scotland (RBS) a perdu 3,26% à 315 pence, au lendemain de l'annonce du départ cette année de son directeur général Stephen Hester. Aberdeen Asset Management a abandonné 1,61% à 396 pence. Vodafone (-1,27% à 178,7 pence) est resté sous pression. Le secteur des ressources naturelles a en revanche rebondi, avec ENRC (-3,17% à 240,7 pence), Rio Tinto (+2,58 pence) et Glencore Xstrata (+1,85% à 306,1 pence). La Bourse suisse a de nouveau terminé en baisse, l'indice SMI des valeurs vedettes clôturant en recul de 0,38% à 7 627,53 points. L'horloger Swatch Group, qui avait ouvert en net repli, a cédé 1,67% à 529 francs. Le gestionnaire de fortune Julius Baer a en revanche rebondi de 1,31% à 36,44 francs. L'indice Bel 20 de la Bourse de Bruxelles a terminé en hausse 0,30%, à 2 578,00 points. Dans un marché dispersé, le groupe de biotechnologies ThromboGenics a, comme la veille, pris la tête de la cote, gagnant 2,88% à 32,85 euros. Parmi les autres hausses, le bancassureur KBC a pris 1,24%, tout comme le groupe de métallurgie Bekaert. KBC a terminé à 29,50 euros et Bekaert à 23,27 euros. Les principales baisses ont été enregistrées par le câblo-opérateur Telenet (-1,81% à 34,20 euros) et par le groupe de gestion d'actifs immobiliers Befimmo Sicafi, qui a reculé de 1,54% à 47,53 euros. La Bourse de Madrid a fini en légère baisse, l'indice Ibex-35 des valeurs vedettes espagnoles a perdu 0,64%, à 8 071,7 points. Les banques espagnoles ont suivi cette tendance: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a terminé en repli de 0,53%, à 5,254 euros, BBVA, deuxième banque espagnole, a perdu 0,58%, à 6,711 euros et CaixaBank a fini en baisse de 0,53%, à 2,61 euros. L'action du géant du textile Inditex a perdu 1,79%, à 99,49 euros après avoir bondi de 3,5% la veille. Le titre du groupe pétrolier espagnol Repsol a reculé de 0,60%, à 17,255 euros. Le géant espagnol des télécoms Telefonica a suivi la tendance, perdant 0,88% à la clôture, à 10,11 euros. Abengoa, le groupe de BTP et énergie, a souffert après l'annonce la veille qu'il sortirait le 1er juillet de l'Ibex-35: son action a essuyé la plus grosse perte de l'indice, reculant de 2,97% à 1,631 euro. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a fini en baisse de 0,13% à 347,23 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe foncier Unibail-Rodamco, qui a cédé 1,15% à 175,65 euros. A la hausse, le spécialiste des technologies de l'information et de l'électrotechnique Imtech a gagné 3,24% à 8,89 euros. La Bourse de Lisbonne a reculé de 0,58%, l'indice PSI-20 s'établissant à 5 731,84 points. A l'exception de BES (+1,81%), les valeurs bancaires ont toutes terminé dans le rouge. Banif a cédé 2,04%, BCP 2,02% et BPI 1,34%.
Wall Street portée par des signes d'amélioration de l'économie Wall Street a terminé en nette hausse, avant-hier, encouragée par des statistiques de bon augure pour la croissance américaine qui ont apaisé les craintes sur un éventuel ralentissement du soutien de la Banque centrale américaine (Fed): le Dow Jones a gagné 1,21% et le Nasdaq 1,32%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average s'est apprécié de 180,85 points à 15 176,08 points. Il met ainsi fin à une série de trois séances de baisse consécutive. Le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de 44,94 points à 3.445,37 points, et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 1,48%, ou 23,84 points, à 1 636,36 points. En début de séance, on pensait qu'on allait avoir une mauvaise journée étant donné ce qui s'était passé sur les autres marchés, notamment au Japon (où la Bourse a chuté de plus de 6%, ndlr), et la révision à la baisse par la Banque mondiale de sa prévision de croissance mondiale pour 2013, a remarqué le gestionnaire de portefeuille indépendant Hugh Johnson. Mais le vent a tourné quand ont été publiés des indicateurs bien meilleurs que prévu sur l'économie américaine, a-t-il ajouté. Après deux jours de fortes pertes, cela a apporté aux investisseurs du courage pour revenir sur le marché, a relevé M. Johnson. Sur le front des valeurs, le groupe de cosmétiques Coty faisait une entrée timide à Wall Street, reculant de 1,37% à 17,26 dollars pour son premier jour de cotation. Il s'agit de la troisième plus grosse opération d'introduction en Bourse cette année aux Etats-Unis. Le groupe de distribution Safeway, qui a annoncé mercredi soir la cession de ses activités au Canada à Sobeys, un concurrent dans ce pays, pour 5,7 milliards de dollars, bondissait de 8,35% à 25,04 dollars. Le fournisseur américain d'accès à internet Clearwire, qui a indiqué qu'il préférait se faire racheter par le bouquet satellitaire Dish Networks (-0,72% à 37,44 dollars) plutôt que par l'opérateur télécom Sprint (+0,48% à 7,38 dollars), gagnait 1,14% à 4,42 dollars. Le spécialiste de la chimie DuPont reculait de 0,98% à 53,70 dollars après avoir abaissé sa prévision de résultat en raison notamment d'une météo défavorable qui plombe sa branche agriculture. Dans le secteur des médias, l'annonce du rachat par Gannett pour 2,2 milliards de dollars de Belo profitait largement aux deux entreprises, la première bondissant de 26,29% à 25,07 dollars et la seconde de 27,35% à 13,66 dollars.
Tokyo: la volatilité continue, le Nikkei dévisse de plus de 6% La Bourse de Tokyo s'est encore effondrée à cause d'un net regain du yen, avant-hier, énième journée d'une forte volatilité entretenue par les soubresauts des monnaies et les spéculations sur les politiques monétaires et économiques des banques centrales et du gouvernement japonais. Au terme de la séance, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a plongé de 6,35% à 12 445,38 points, une chute de quelque 844 points, la deuxième plus importante de l'année après celle de 1 143 points observée le 23 mai. Depuis le 22 mai, pic de l'année, le Nikkei a cédé 20%. L'indice élargi Topix a dégringolé de son côté de 52,37 points (-4,78%) à 1 044,17 points. La séance a été plutôt active, avec quelque 3,2 milliards de titres échangés sur le premier marché. Le dollar évoluait à 15H00 locales (06H00 GMT) vers 94,05 yens, alors qu'il était à 95,40 quelques heures plus tôt et à 96 yens la veille. Quant à l'euro, il se situait au même moment aux environs de 125,75 yens contre 127,40 yens quelques heures auparavant et plus de 128 yens la veille. Ce repli du billet vert et de la devise européenne est mauvais pour les entreprises nippones exportatrices cotées. Bilan de ces craintes et d'une certaine déception: le tableau des titres des sociétés affichait une unique tonalité, négative. Aucune des valeurs vedettes n'a fini dans le vert. Pire: toutes ont subi des revers magistraux, de plus de 5% le plus souvent, voire de plus de 9% comme pour le groupe de télécommunications nippon SoftBank (-9,45% à 4 980 yens) et le fabricant d'équipements de contrôle des semi-conducteurs Advantest (-9,35% à 1 425 yens). Du côté des secteurs poids lourds de la cote, le titre du constructeur d'automobiles Toyota a reculé de 4,61% à 5 590 yens, ses concurrents Nissan et Honda ayant respectivement abandonné 5,68% à 979 yens et 4,34% à 3 420 yens. Dans l'univers de l'électronique, le fleuron Sony a lâché 3,50% à 1 930 yens, Panasonic 3,99% à 722 yens et Canon 3,40% à 3 125 yens. A noter que l'action du groupe pharmaceutique Takeda a aussi décroché, de 4,02% à 4 180 yens, même si les fabricants de molécules génériques israélien Teva et indien Sun vont devoir verser 2,15 milliards de dollars au laboratoire japonais et à son homologue américain Pfizer pour solder un contentieux vieux de plusieurs années sur le brevet d'un médicament. Le titre du conglomérat Toshiba a également souffert malgré l'annonce d'une importante commande de turbines et de générateurs destinés à 5 centrales hydroélectriques au Laos. L'action Toshiba a perdu 3,23% à 450 yens.