La Chine dispose de liquidités amplement suffisantes et la récente envolée des taux sur le marché monétaire résulte des distorsions engendrées par le développement des opérations spéculatives et du financement non-bancaire, a déclaré la presse chinoise officielle dans un commentaire publié, avant-hier. Les marchés monétaires chinois ont été secoués cette semaine par la décision de la Banque populaire de Chine (PBOC) de limiter ses injections de liquidités. Vendredi, certains établissements financiers ont dû accepter des taux allant jusqu'à 25% pour des prêts au jour le jour. Les commentaires de la presse tendent à confirmer le sentiment des analystes que cet assèchement de liquidités, ou "cash squeeze", vise à limiter le financement alternatif, ou "shadow banking", en plein essor depuis quelques années. Ce "cash squeeze" a soulevé la crainte d'une véritable crise du crédit en cas d'erreur d'appréciation. La presse a souligné qu'il y avait largement assez de liquidités sur le marché, les récentes statistiques ayant montré que la masse monétaire M2 en Chine avait augmenté de 15,8% au mois de mai par rapport à la même période de l'an dernier. Investissements spéculatifs "Les banques sont à court de liquidités, la Bourse et les petites et moyennes entreprises sont à court de liquidités, mais il y a une offre amplement suffisante sur le marché," dit-elle. "Bon nombre de grandes sociétés font des dépenses massives et des achats importants de produits d'investissement. Il y aussi beaucoup d'argent en quête d'investissements spéculatifs et le crédit privé reste très répandu", ajoute-t-elle. Ces éléments prouvent que la crise de liquidités n'est pas le résultat d'un manque de fonds, mais de problèmes structurels qui font barrage au financement de l'économie réelle, dit-elle. La banque centrale de Chine a renouvelé dimanche son engagement à mener une politique monétaire prudente et à œuvrer en faveur d'une croissance modérée du crédit. Elle utilisera plusieurs instruments de politique monétaire afin que l'argent soit mieux orienté vers l'économie réelle et soutienne la restructuration de l'économie, a déclaré la Banque populaire de Chine (PBOC) dans son rapport du second trimestre. L'encours global de financement dans l'économie chinoise a augmenté de 52% au cours des cinq premiers mois de 2013 par rapport à la même période de l'an dernier, avec l'explosion du financement parallèle et des produits de placement offrant des rendements élevés aux investisseurs. Le refus de la banque centrale d'injecter des liquidités dans le système malgré l'envolée des taux à court terme suggère un début de changement d'orientation, d'une politique monétaire focalisée sur la quantité vers une politique plus soucieuse de la qualité des liquidités en circulation, a précisé l'agence. La banque centrale chinoise explique rarement sa politique, mais l'inquiétude déclenchée par sa position de retrait vis-à-vis du marché monétaire a incité les intervenants, qui cherchent à comprendre s'il s'agit ou non d'un changement fondamental de stratégie, à demander davantage de transparence.