La semaine a été marquée par une succession de records pour le brut coté à New York, dont le prix a pris plus de deux dollars. La flambée des cours avait été amorcée mercredi par le recul, bien plus conséquent qu'attendu, des stocks américains de pétrole brut, qui ont baissé de 7,1 millions de barils lors de la semaine achevée le 7 septembre. Mercredi donc, le baril a franchi la barre des 80 dollars pour la première fois de son histoire. Jeudi, il est parvenu à clôturer au-dessus de 80 dollars, tandis que vendredi, le baril a amélioré son record en séance en grimpant brusquement jusqu'à 80,36 dollars. Les prix du pétrole continuent de flirter avec les 80 dollars le baril, malgré la décision, mardi, de l'Opep d'augmenter sa production. Lors de la 145e conférence ministérielle tenue mardi à Vienne, le cartel a annoncé une augmentation de 500 000 barils par jour de sa production à partir du 1er novembre. Cependant, le secrétaire général de l'Organisation de pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah El-Badri, a déclaré vendredi que l'actuelle flambée des cours du pétrole ne tiendrait pas longtemps. Selon M. El-Badri, l'actuelle conjoncture économique mondiale ne pourra pas supporter un tel prix du brut, une flambée qu'il a imputée aux impacts du cyclone dans le golfe du Mexique, l'explosion de l'oléoduc mexicain et les capacités insuffisantes des raffineries américaines. En effet, durant toute la saison des ouragans dans le bassin Atlantique, de juin à novembre, les opérateurs restent nerveux à l'idée de voir resurgir des cyclones dévastateurs comme Katrina et Rita en septembre 2005. C'est ainsi que le marché a craint d'éventuels dégâts sur les infrastructures pétrolières à cause du passage de l'ouragan Humberto sur la Louisiane et le Texas. Mais ces craintes se sont estompées avec l'affaiblissement d'Humberto, qui est devenu une dépression tropicale, en traversant les terres. L'arrivée d'Humberto sous forme d'ouragan de catégorie 1 avait provoqué jeudi matin des coupures de courant, obligeant trois raffineries à Port-Arthur (Texas) à cesser totalement ou partiellement leur activité. “Dans le golfe du Mexique, les conditions sont là pour le développement de nouvelles tempêtes tropicales”, a avancé M. Flynn. En effet, à peine Humberto dissipé, une nouvelle tempête tropicale, désignée sous le nom d'Ingrid, évoluait dans l'océan Atlantique, en direction des petites Antilles, selon le Centre national des cyclones américain (NHC). Enfin, se contentant de dire que le cartel suivrait de très près les productions et les stocks du brut dans le monde, M. El-Badri n'a pas évoqué une éventuelle augmentation de la production lors de la prochaine conférence ministérielle en décembre prochain. En outre, les objectifs de production de l'Opep passeront de 25,8 mbj à 27,2 mbj. Cette mesure s'inscrit dans le cadre des engagements du cartel pour garantir une offre suffisante du brut sur le marché international et promouvoir le développement harmonieux des économies du monde, indique un rapport mensuel de l'Opep diffusé vendredi. La demande sur le marché mondial devrait atteindre 85,7 millions de barils par jour en 2007, et 87,1 millions de barils quotidiens en 2008, tandis que celle qui est adressée à l'Opep s'élèvera à 31 millions de barils en 2007 pour redescendre à 30,8 millions en 2008, selon le rapport.