Les prix du pétrole ont renoué avec un seuil nettement au-dessus des 70 dollars au cours des dernières séances de cotation, aussi bien à Londres qu'à New York, poussant les acteurs du marché qui n'ont plus vu ce rebond depuis octobre 2008 à l'optimisme. Pour l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a pourtant très légèrement abaissé hier sa prévision de demande de brut pour 2009, le pire semble passé. « Au vu des défis considérables auxquels ont été confrontés l'économie mondiale et les marchés des matières premières, en particulier les marchés pétroliers, le pire semble passé », estime l'OPEP. Un pronostic que partage l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui estime également que « le pire de la récession est passé, et qui revoit à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2009 à 83,3 mbj. Des estimations identiques à celles de l'OPEP qui table sur une demande mondiale de brut plus contractée que prévu cette année à 83,80 millions de barils par jour (mbj) contre 84,03 mbj dans son rapport d'avril 2009 et 85,41 en 2008, soit un recul de 1,89% ». Dans son rapport mensuel publié à Vienne, l'OPEP explique par ailleurs ses prévisions optimistes quant à une meilleure tenue des bourses pétrolières, notamment par la hausse continue des prix du brut, un tassement des stocks des pays développés et des perspectives de récession mondiale ramenées à 1,3% cette année, contre 1,4% auparavant, grâce à la Chine et à l'Inde. Il est à rappeler que lors de sa dernière réunion à Vienne, il y a deux semaines, l'OPEP, qui produit environ 40% du brut mondial, avait décidé de maintenir son objectif de plafond de production à 24,84 mbj, arrêté en septembre 2008. Les prévisions de l'AIE qui a également révisé, dans son rapport mensuel de juin, à la hausse sa prévision de demande mondiale de brut, de 120 000 barils par jour, par rapport au mois de mai, avaient propulsé jeudi le baril de light sweet crude aux environs de 73 dollars à New York. Il s'échangeait toujours à plus de 72 dollars, à 72,47 USD, dans les échanges matinaux hier à Singapour. Les cours du pétrole ont ensuite reculé au cours de la séance d'hier matin vers 70 dollars, en raison d'un rebond du dollar, un facteur qui n'encourage pas le pouvoir d'achat des investisseurs ainsi que des prises des bénéfices après avoir atteint 73 dollars. Le brent de la mer du Nord pour livraison en juillet cédait 1,20 dollar par rapport à la clôture de la veille à 70,59 dollars le baril. A New York, le baril de light sweet crude, pour la même échéance, lâchait 1,26 dollar à 71,42 dollars. L'annonce jeudi d'un recul de la production industrielle en zone euro en avril a fait grimper le billet vert face à l'euro. Les cours ont été aussi pénalisés par des prises de bénéfice, au lendemain d'une envolée des prix jusqu'à 73,23 dollars à New York, le niveau le plus élevé depuis octobre. Les prix du brut se sont consolidés également grâce à la baisse des réserves de brut aux Etats-Unis, selon les chiffres rendus publics mercredi dernier par le département américain à l'Energie (DoE). Des stocks américains scrutés à la loupe par le marché et qui, en reculant de façon bien plus importante que prévu, de 4,4 millions de barils au cours de la semaine dernière à 361,6 millions de barils, ont impulsé les cours du baril de pétrole.De leur côté, les stocks d'essence ont reculé de 1,6 million de barils, donc deux fois plus qu'attendu par les analystes, à 201,6 millions de barils. Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) se sont eux aussi repliés de 300 000 barils à 149,7 millions de barils contrairement aux attentes des analystes qui tablaient sur une progression de 1,5 million de barils.