Le moral des entrepreneurs allemands s'est légèrement amélioré en juin par rapport à mai, selon l'indice Ifo publié, avant-hier, laissant entendre que l'économie du pays va continuer de croître à un rythme mesuré cette année, de l'avis des analystes. Principal baromètre de la confiance des entrepreneurs allemands, l'Ifo a enregistré une petite hausse en juin à 105,9 points, contre 105,7 points en mai, selon les chiffres annoncés, avant-hier, par l'institut du même nom. Le consensus rassemblé par l'agence Dow Jones Newswires attendait lui un Ifo stable, à 105,7 points. Il s'agit de la deuxième hausse d'affilée de l'indice, après deux mois de recul. "La situation actuelle est estimée, certes, un peu moins positivement. Mais l'avenir est vu avec davantage d'optimisme. La conjoncture allemande maintient le cap", a commenté le responsable de la conjoncture et des sondages chez l'Ifo, Kai Carstensen, cité dans un communiqué. En effet, l'une des composantes de l'indicateur, celle qui mesure l'appréciation par les entrepreneurs allemands de leur situation actuelle, est en recul à 109,4 points en juin contre 110 points en mai tandis que celle pour les six mois à venir grimpe à 102,5 points en juin contre 101,6 points en mai. "Une partie de l'affaiblissement de la confiance s'est résorbée au cours des deux derniers mois, la crainte d'une récession profonde ayant diminué. Cela dit, les industriels restent prudents concernant leur environnement économique actuel, les effets d'un ralentissement de la demande mondiale restant très vivaces", a estimé Annalisa Piazza, économiste chez le courtier Newedge. Hausse plus modeste Christian Schulz, de la banque Berenberg, note que si l'indicateur est nettement au-dessus de sa moyenne depuis 1991 (100,9 points) il reste en deçà du niveau atteint en février de 107,4 points, et montre donc "un optimisme prudent" des entrepreneurs allemands. En outre, après un net rebond en mai qui faisait suite à deux mois de recul consécutifs, la hausse de juin est plutôt modeste, ajoute l'économiste allemand. Pour Carsten Brzeski, d'ING, les données du jour n'ont rien de bien passionnant et "confirment simplement l'histoire connue d'une économie allemande qui navigue sans à-coups". "Depuis le début de l'année, l'économie allemande a enregistré des hauts et des bas avec une dichotomie presque sans précédent entre les données objectives et subjectives", rappelle-t-il, soulignant que désormais "les risques principaux viennent de l'extérieur, pas de l'intérieur" du pays, avec la stagnation persistante de la croissance dans la zone euro, et "un atterrissage violent de l'économie chinoise". L'Ifo de juin "fait écho à d'autres indicateurs récents légèrement plus fermes mais n'indique certainement aucun boom dans la plus grande économie de la zone euro", souligne pour sa part Jonathan Loynes, chef économiste Europe chez Capital Economics. Environ 7 000 entreprises de l'industrie, la construction et le commerce sont interrogées chaque mois pour réaliser l'Ifo.