On parle de justice sociale, de justice tout court, mais jamais de justice fiscale. La justice par le biais du rétablissement des égalités devant l'impôt ? Cela ne semble pas devenir une préoccupation. Qui annonce son programme en la matière, aussi bien des candidats du pouvoir que ceux de l'opposition ? Impôt sur le capital, impôt sur le travail, impôts de solidarité, Y a-t-il une conscience de contribuable ? Nos campagnes électorales occultent complètement la question des impôts et la résorption des grandes inégalités. Même en dehors des campagnes électorales, même au cours des universités d'été des partis politiques, nulle place pour le thème des impôts. D'où alors extraire des ressources supplémentaires pour financer le programme des partis politiques ? Tabou un tel thème ? Probablement, tout le monde politique ne compte que sur les revenus provenant de la vente des hydrocarbures. Le pétrole prend trop de poids dans l'élaboration des financements des programmes. D'ailleurs, on se soucie beaucoup des cours du baril de pétrole, pour fixer le budget de l'exercice annuel. La consistance du programme dépend beaucoup du niveau du cours du baril traduit en dinars. Elle dépend tellement de cette évaluation qu'à la fin s'enracine l'idée qu'il n'y a plus que les hydrocarbures qui peuvent " sauver " notre économie et nous épargner des émeutes sociales assez durables et de l'expression d'un mécontentement politique. Parler des impôts nouveaux à récolter n'est guère populaire. Il était bien promis par exemple que le prélèvement d'un nouvel impôt appelé vignette automobile allait être conjoncturel. Il ne l'a pas été et ne l'est pas encore de même qu'il y a gain à parier qu'il s'est installé pour longtemps encore, pour ne pas dire pour l'éternité. Des gisements des impôts ? On n'en parle pas du tout. Quel parti a déjà parlé de taxer les grosses fortunes ?