Les prix du cacao et du café ont hésité la semaine dernière, ballotés au gré d'informations contradictoires sur l'offre, pour finalement terminer en timide hausse, tandis que le sucre s'est repris. cacao Les prix du cacao se sont montrés hésitants, évoluant dans une fourchette étroite et marquant des plus bas depuis quelques mois, avant de finir en légère hausse. La tonne de cacao a marqué lundi à New York un plus bas depuis début avril, à 2.135 USD, et mardi à Londres un plus bas depuis début mars, à 1419 GBP. "Les contrats sur le cacao sont restés agités, à la faveur d'informations divergentes en provenance d'Afrique de l'Ouest (principale région de production de fèves de cacao)", ont expliqué les analystes de la revue spécialisée The Public Ledger. D'un côté, les arrivages de fèves dans les ports de la Côte d'Ivoire, premier exportateur mondial, continuent d'être plus importants que prévu, totalisant 1,3 million de tonnes depuis le début de la saison en octobre dernier, 6% de plus qu'au même moment l'année dernière, selon les calculs de The Public Ledger. A l'inverse, l'offre en provenance du Ghana, deuxième exportateur de cacao de la planète, s'est pour l'instant révélée décevante, ont noté plusieurs analystes. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en septembre valait 1457 GBP vendredi, contre 1429 GBP le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en septembre valait 2162 USD, contre 2161 USD sept jours plus tôt. Café Les cours du café ont également hésité, se montrant particulièrement volatiles avant de clore la semaine en légère augmentation. Le marché du café est pénalisé depuis des mois par un excédent d'offre, le Brésil prévoyant une très importante récolte cette saison. Le premier producteur mondial de café attend en effet une récolte de 48,6 millions de sacs, à peine moins que la saison dernière (50,8 millions), qui était pourtant une année faste du cycle biennal de culture caféière. Mais, "une météo moins favorable à la récolte brésilienne - une possible menace pour la qualité - et l'utilisation d'un nouveau programme du gouvernement pour stocker" les graines ont aidé à soutenir les cours, a-t-on indiqué chez The Public Ledger. Les autorités brésiliennes ont décidé d'octroyer 3,18 milliards de reais (1,1 mrd EUR) de lignes de crédit au secteur au café, alors que les prix de l'arabica ont été plus que divisés par deux depuis deux ans. La chute des exportations vietnamiennes de café de 22% en juin par rapport à mai a également aidé les cours, le Vietnam étant le deuxième exportateur mondial. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 1747 USD vendredi, contre 1737 USD le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en septembre valait 122,15 cents, contre 119,75 cents sept jours auparavant. Sucre Les prix du sucre se sont repris, alimentés par un ralentissement de la production brésilienne et une augmentation de la demande à l'approche du Ramadhan. "Le principal catalyseur (de la hausse des prix) a été la météo humide, qui ralentit la récolte brésilienne et menace de provoquer la réorientation de la canne, du coup moins chargée en saccharose, vers la production d'éthanol", ont expliqué les analystes de The Public Ledger. La fédération professionnelle brésilienne UNICA a en effet communiqué mercredi que la production de sucre avait atteint 1,78 million de tonnes durant la première quinzaine de juin, contre 1,84 million au cours des deux dernières semaines de mai. Par ailleurs, "il y a des signes d'une augmentation de la demande juste avant le ramadan", a relevé Nick Penney, analyste du courtier Sucden. Ce mois pendant lequel les musulmans doivent s'astreindre au jeûne entre le lever et le coucher du soleil est synonyme d'une hausse de la demande en sucre, en raison des festivités qui l'accompagne. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 484,90 USD vendredi, contre 474,10 USD le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 16,99 cents, contre 16,77 cents sept jours auparavant.
Le blé recule avant l'USDA Les cours du maïs et du soja ont progressé à Chicago et ceux du blé ont reculé, dans un marché suspendu à la publication vendredi de rapports jugés cruciaux sur les superficies plantées et les stocks aux Etats-Unis. Ces rapports trimestriels publiés par l'USDA, le ministère américain de l'Agriculture, sur les stocks de produits agricoles et l'estimation des superficies dédiées aux céréales et oléagineux "sont très surveillés qui ont tendance à faire considérablement bouger le marché", a noté Frank Cholly, de RJO Futures. Par conséquent, les tendances hebdomadaires observées dans la matinée risquaient de nettement évoluer en deuxième partie de séance. Mais en dehors des ajustements de positions opérés par les opérateurs dans l'attente de la publication de ces rapports, le marché agricole de Chicago a été marqué par quelques tendances lourdes, ont noté les analystes. En premier lieu, les cours du blé, pour le contrat de livraison en juillet évoluait à des plus bas depuis juin 2012, pénalisé par la bonne avancée des récoltes du blé d'hiver. "Le blé n'a pas réussi à préserver ses gains de la semaine précédente face à la pression d'une récolte démarrant sous de bons auspices aux Etats-Unis, mais aussi en Ukraine et en Russie", a noté Mike Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting. Une météo particulièrement clémente "dans le sud de l'Etat de l'Indiana, dans le Kentucky et l'Ohio (centre et Nord des Etats-Unis) ont permis au blé rouge tendre en particulier", de bien démarrer la saison et ont fait reculer les prix, a poursuivi l'analyste. Mais, "la tendance peut encore se retourner", a averti M. Cholly, "si en Russie, comme aux Etats-Unis, les rendements déçoivent". Autre forte tendance, le soja, et dans une moindre mesure le maïs, particulièrement pour les contrats de livraison en juillet, ont affiché de nettes hausses, profitant de craintes sur l'offre. En effet, les opérateurs craignent que les stocks très faibles issus des précédentes récoltes, mûries et récoltées en pleine sécheresse, ne soient pas suffisants pour satisfaire la demande de tous. La forte négativité affectant les cours du blé a toutefois quelque peu pesé sur le maïs, dont les cours sont largement influencés par ceux de cette céréale également très utilisée par les producteurs pour nourrir le bétail. "C'est pour cela que le maïs n'a pas pu afficher une hausse aussi nette que le soja", a relevé M. Zuzolo. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, l'un des contrats de référence sur le marché, évoluait vendredi en mi-séance à 6,66450 dollars contre 6,6175 dollars à la clôture vendredi dernier. Le boisseau de blé à même échéance s'échangeait à 6,5950 dollars contre 6,9800 dollars il y a une semaine. Le contrat sur le boisseau de soja, également pour livraison en juillet, valait 15,4600 dollars contre 14,9325 dollars vendredi dernier.