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L'Armée égyptienne n'admet pas que derrière l'enseigne du printemps arabe, le pays tombe en récession politique et économique
Publié dans Le Maghreb le 07 - 07 - 2013


Les Frères musulmans au pouvoir en Egypte, depuis le mois de juin 2012, semblent avoir foulé aux pieds les principes et les points convenus dans le soi-disant " printemps arabe ", notamment la réunification du peuple. Aux printemps arabes vont se succéder des étés arabes. Cela aurait pu être une hypothèse, une théorie, si les récents événements en Egypte ne viennent pas de prouver la véracité des faits. En Tunisie comme en Egypte, les peuples ne se remettent pas de leurs révolutions. "Sur les places révolutionnaires, la connexion est rapidement établie et, en Egypte, c'est notamment en raison de son incapacité à rehausser une économie en berne que le président égyptien a été sommé de quitter son poste par les manifestants. En Tunisie, le président bien que laïc, est accusé de tous les maux par l'opposition en raison de son alliance avec les islamistes d'Ennahdha, majoritaire au gouvernement ", explique un observateur de la scène arabe. Ces deux exemples révèlent la vraie intention des " révolutions arabes " de faire légaliser sur le plan régional la division des peuples et de perpétuer un islamisme " rétrograde ". Depuis ce " printemps arabe " assidûment soutenu et financé par les pays du Golfe jusqu'à aujourd'hui, la division a causé au monde arabe d'incommensurables malheurs et souffrances. A ce propos, selon le quotidien londonien Financial Times, le renversement de Mohamed Morsi a porté un coup " mortel " au Qatar, qui avait misé, dans sa politique étrangère, sur la Confrérie des Frères musulmans. " Le Qatar a commis une erreur en Libye et en Syrie et il a perdu des milliards de dollars, investis pour Mohamed Morsi ", précise encore ce quotidien. " Le passage du pouvoir au Qatar, où le nouveau émir de 33 ans a succédé à son père, était motivé par des évolutions et des bouleversements dans la région, mais ils n'avaient pas prévu que cet événement, c'est-à-dire le gouvernement dirigé par les Frères musulmans, se produise en Egypte ", indique encore le quotidien Financial Times. Comment donc pourrait-on tolérer les manœuvres visant à la figer à perpétuité ? La réponse est venue de l'Armée égyptienne qui a pris ses responsabilités pour sauver le pays des griffes d'un pouvoir qui a mis le pays en situation dangereuse sur les plans économique et social. Il semble que la période de gouvernance du président Morsi n'a servi qu'à " aggraver la pauvreté des Egyptiens et, aujourd'hui, les indicateurs sont au rouge. En effet, au lendemain de la chute des Frères musulmans, les chiffres avancés, ici et là, soulignent que la première ressource du pays, le tourisme, qui représente un revenu de sept milliards de dollars par an, " a largement été freiné par les révolutions successives, qui n'ont pas permis à l'Egypte de garder ses investisseurs. " L'aide des pays du Golfe, au premier rang desquels le Qatar, ne compense pas la fuite des investisseurs et des touristes. Au pouvoir, les Frères musulmans n'ont pas pu activer les leviers pour relancer une économie en plein marasme. Pas d'argent, donc pas de croissance. De nombreux Egyptiens sont partis à Dubaï ou ailleurs pour placer leur argent, tandis que de nombreux travailleurs égyptiens expatriés, en Libye par exemple, sont revenus en Egypte et ne semblent pas sur le point de repartir. Or, sans ces revenus, l'Egypte ne peut pas démarrer ", explique Marc Laverge, directeur de recherche au CNRS (France). " Résultat, les réserves de devises qui étaient de 38,8 milliards de dollars lorsque Hosni Moubarak a quitté le pouvoir en janvier 2011, sont aujourd'hui à 13,5 milliards de dollars. La dette extérieure est désormais de 38,8 milliards de dollars tandis que la livre égyptienne a perdu 11 % de sa valeur. Même constat pour l'inflation, située à 8,7 % en 2012, elle frôle désormais les 13 %. Une situation que l'armée égyptienne, poussée par la rue à réagir, ne pouvait accepter ni l'admettre. Aussi, la légalisation des islamistes, en dépit de leur légitimité, étant élus par le peuple, ne pouvait plaire aux militaires. Légaliser et perpétuer la division de la nation, par la faute des Frères musulmans, c'est un acte de trahison envers le peuple et la nation et un crime jamais effaçable dans l'histoire de l'Egypte, ont presque fait savoir les auteurs du putsch contre le président Morsi et sa formation politique religieuse. Les militaires, en répondant à l'expression des manifestants, ont transmis également un message, ils ne veulent pas léguer à la postériorité l'histoire, marquée par un régime qui n'a pu réunir les conditions favorables pour réaliser la grande union de la nation selon le statut que représente l'Egypte dans la région et dans le monde arabe.

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