Les prix du cacao et du café ont repris des couleurs la semaine dernière, tandis que les cours du sucre ont presque effacé leur hausse de la semaine dernière. Cacao Les prix du cacao se sont repris "malgré des informations sur un temps adéquat pour la récolte et des arrivées soutenues de fèves dans les ports d'Afrique de l'Ouest", la principale région de productrice, s'est étonné Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. Selon la revue spécialisée The Public Ledger, les stocks de fèves brunes arrivées dans les ports de Côte d'Ivoire, le premier exportateur mondial, ont en effet augmenté de 6% entre le début de la saison en octobre et le 30 juin, par rapport à la même période de la saison précédente. Des analystes attribuaient donc la hausse des cours à des questions plus techniques, relatives aux positions adoptées par les investisseurs. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en septembre valait 1 542 livres sterling vendredi, contre 1 457 livres sterling le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en septembre valait 2 241 dollars, contre 2 162 dollars sept jours plus tôt.
Café Les cours du café ont continué sur leur tendance haussière cette semaine, "le marché se focalisant sur le déclin des stocks européens et la rétention des exportations par les producteurs asiatiques", ont expliqué les analystes de la revue spécialisée The Public Ledger. Le robusta côté à Londres a ainsi atteint vendredi son plus haut depuis trois semaines, à 1 826 dollars la tonne. Dans un marché pénalisé par un excédent d'offre, diverses informations pointant une réduction des exportations des principaux producteurs asiatiques ont soutenu les cours. "Il y a des rumeurs sur le marché indiquant que les exportations vietnamiennes pour juillet seraient inférieures d'environ 100 000 tonnes par rapport aux attentes", a-t-on signalé chez The Public Ledger. Le Vietnam, qui est le deuxième exportateur mondial de café, avait vu ses exportations chuter de 22% en juin par rapport à mai. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 1 823 dollars vendredi, contre 1 747 dollars vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en septembre valait 122,50 cents, contre 122,15 cents sept jours auparavant.
Sucre Les prix du sucre sont repartis à la baisse cette semaine, après s'être légèrement repris la semaine précédente, minés par une offre abondante. "Actuellement, le marché mondial du sucre est baissier: il y a un excédent de production de 10 millions de tonnes pour la saison 2012/2013 en raison d'une moindre demande des pays consommateurs comme la Chine ou les Etats-Unis et de très bonnes récoltes chez les plus importants producteurs, le Brésil (premier producteur et exportateur mondial) étant particulièrement aidé par la faiblesse du réal", a expliqué Leonardo Bichara Rocha, économiste de l'Organisation internationale du sucre (ISO), lors d'une conférence vendredi à Londres. La faiblesse de la monnaie brésilienne encourage les producteurs à vendre leur récolte, puisqu'ils recevront plus de réais pour des produits vendus à l'extérieur en dollars. Pour Rabobank, le surplus de production pour la saison 2012/2013, qui se termine en septembre, pourrait même atteindre 12,3 millions de tonnes, un plus haut en quinze ans. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 476,80 dollars vendredi, contre 484,90 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 16,45 cents, contre 16,99 cents sept jours auparavant.
Les céréales finissent en ordre dispersé Les cours du maïs, du soja et du blé pour les prochaines campagnes terminaient une semaine abrégée par la fête nationale américaine sur une note contrastée à Chicago, après un net plongeon la semaine précédente. Si le soja et le maïs ont poursuivi leur recul, ce dernier évoluant à son plus bas niveau depuis deux ans et demi, le blé a affiché un léger rebond. Les investisseurs ont continué à digérer les annonces du ministère américain de l'Agriculture (USDA) qui avait notamment fait état vendredi dernier de superficies plantées en maïs aux Etats-Unis bien supérieures aux attentes cette saison. "Ce fut un choc important pour le marché", qui a forcé les opérateurs à revoir leurs investissements et à consolider leurs positions, provoquant des évolutions de prix en dents de scie, a relevé Bill Nelson, analyste indépendant de Doane Advisory Services. En effet, "cela a apporté une forte négativité sur le marché, dont les prix du soja ont en partie réussi à échapper en raison de la faiblesse des stocks américains d'oléagineux" issus des dernières récoltes, a souligné Mike Zuzolo, de Global Commodity Analytics & Consulting. D'autre part, la volatilité du marché a été accentuée par "la grande faiblesse des volumes d'échanges depuis lundi", ont relevé les experts de la maison de courtage Allendale. De nombreux opérateurs sont partis en long week-end alors que le marché fermait prématurément mercredi et restait fermé jeudi en raison de la fête nationale américaine. Les conditions météorologiques ont également rapidement repris le dessus et attiré l'attention du marché alors que débutait la période de pollinisation du maïs. En raison du retard subi par les semis ce printemps aux Etats-Unis, les prochaines semaines devraient en effet s'avérer cruciales pour le développement des cultures, selon les analystes. "Le maïs devrait déjà être en pleine phase de pollinisation et de reproduction à cette époque", a relevé M. Nelson. Il sera ainsi essentiel, selon lui, pour assurer une bonne production, "que les conditions météorologiques soient favorables, et ne soient pas trop chaudes pour que les cultures de maïs puissent se développer convenablement en juillet, de même que celles du soja en août". Des prévisions encourageantes ont pour l'instant apaisé les craintes des investisseurs, ce qui a pesé sur les prix de la céréale et de l'oléagineux, mais la situation pourrait se retourner rapidement, a-t-il prévenu. Mis sous pression par la bonne avancée des récoltes de blé d'hiver, le blé a toutefois bénéficié d'une demande solide, en particulier de la Chine qui a annoncé de fortes commandes cette semaine. Selon les analystes, la faiblesse du prix du blé américain le rendait attractif pour les marchés mondiaux. L'USDA a cependant fait part vendredi d'un recul des ventes agricoles américaines pour la semaine achevée le 27 juin, ce qui a tempéré la hausse du blé et creusé les pertes du maïs et du soja. Une hausse du dollar face aux autres grandes devises en fin de semaine accentuait le recul des produits agricoles américains, selon Allendale. Un billet vert plus fort signifie en effet que les produits libellés en dollars perdent de leur attractivité pour les acheteurs munis d'autres devises. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) de référence pour livraison en décembre, évoluait en mi-séance vendredi à 4,9650 dollars, à son plus bas niveau depuis début octobre 2010, contre 5,1100 dollars vendredi dernier. Le boisseau de blé pour septembre, qui fait désormais référence pour le blé, valait 6,6450 dollars contre 6,5775 dollars. Le boisseau de soja, pour livraison en novembre, le contrat le plus regardé par les courtiers pour la prochaine campagne, s'échangeait à 12,4575 dollars contre 12,5200 dollarsune semaine auparavant.