Une centaine de dirigeants d'entreprises et de responsables d'audit interne de grandes entreprises algériennes étaient conviés hier à un déjeuner-débat sur le thème « Audit interne et RISK Management au cœur du dispositif de maîtrise des risques de l'entreprise ». La rencontre, organisée à l'hôtel El Djazaïr par l'Association des auditeurs et consultants internes algériens (AACIA) et le cabinet international d'audit et de conseil Deloitte ( Deloitte Touche Tohmatsu), a été animée par Nourdine Khatal ,président de l'AACIA, Eric Dugelay, responsable de la ligne de services à l'audit interne de Deloitte France et Lionel d'Harcourt senior manager au sein de la ligne de services. Pour les promoteurs de la rencontre, le contexte économique actuel est marqué par un renforcement du cadre réglementaire lié à l'obligation pour les entreprises de justifier de leur connaissance et de leur capacité à maîtriser leurs risques. La prise de conscience des parties prenantes de l'entreprise quant aux risques encourus par celle-ci engage les dirigeants à définir un processus de maîtrise de ceux-ci par l'acquisition de nouvelles compétences ou l'optimisation des ressources déjà existantes. Le cabinet international co-organisateur de la rencontre s'est proposé de partager son expérience opérationnelle et d'apporter un éclairage sur les facteurs clés du succès dans la mise en place d'une réelle synergie entre les différents acteurs du contrôle interne. Le débat a été organisé sur la base d'un exposé fait sur les nouveaux défis de la maîtrise des risques, le processus de gestion globale des risques de l'entreprise et le rôle de l'audit interne dans le processus de cette gestion des risques. Les nouveaux défis ont été résumés en de nouveaux enjeux, risques nouveaux et nouvelles attentes. L'internationalisation des activités, la globalisation, l'obsolescence technologique accélérée avec un raccourcissement des cycles de vie des produits et services et l'évolution des business models figurent parmi les nouveaux enjeux.Le foisonnement des réglementations, l'interdépendance accrue des acteurs et le raccourcissement de l'horizon de prévision sont les risques nouveaux et plus marqués. Parmi les nouvelles attentes, on relève pour l'entreprise, l'exigence d'adoption d'un mode de « développement durable », l'environnement, les équilibres sociaux, la Corporate Governance, la responsabilité des dirigeants, la pression des fonds de pensions, celle des bailleurs de fonds ainsi que la transparence dans l'utilisation des fonds, celle des garants étatiques et la « prédictibilité ». La fonction d'Audit a été rappelée comme étant une fonction de contrôle du contrôle de la gestion. Le cabinet Deloitte accompagne déjà Sonatrach dans l'organisation et le développement de la fonction d'Audit interne. Un contrat en ce sens a été signé au mois de mars dernier entre la compagnie nationale des hydrocarbures et le cabinet Deloitte & Touche. Avec l'ouverture de l'économie, l'entrée en application de l'accord d'association avec l'Union européenne et la prochaine adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les entreprises algériennes qu'elles soient publiques ou privées devraient s'intéresser sérieusement aux outils modernes du contrôle pour se prémunir de certains risques et pour certaines d'entre elles du risque de disparaître.