L'avocat malien Mountaga Tall, une des figures de la lutte pour l'avènement de la démocratie au Mali au début des années 1990, a été investi dimanche à Bamako candidat à l'élection présidentielle d'avril par son parti, a-t-on constaté. Le Congrès national d'initiative démocratique (CNID, majorité présidentielle, 7 députés) a fait de Me Tall, 55 ans, son porte-drapeau lors d'un rassemblement dans un stade en présence de nombreux militants, en majorité des jeunes. C'est la quatrième candidature de Mountaga Tall à une présidentielle, après ses tentatives malheureuses en 1992, 1997 et 2002. L'actuel président, Amadou Touré, qu'il avait soutenu en 2007, ne se représente pas après deux quinquennats consécutifs légaux (2002-2007 et 2007-2012). Le premier tour la présidentielle est prévu le 29 avril, en même temps qu'un référendum constitutionnel. L'éventuel second tour est fixé au 13 mai. Mountaga Tall, né le 10 décembre 1956 à Ségou (centre), a promis, en cas de victoire au scrutin, de concilier «l'offre politique à la demande sociale, religieuse et culturelle du Mali». Répondant à ceux qui le jugent peu expérimenté pour la gestion du pouvoir, il a répondu: «C'est parce que je n'ai jamais exercé le pouvoir que je viendrai avec de nouvelles solutions». Formé dans son pays et au Sénégal, installé comme avocat au Mali depuis 1984, Mountaga Tall est membre fondateur du CNID en 1990, qui a participé aux manifestations pour l'instauration du pluralisme politique au Mali, jusqu'à la chute du régime militaire de Moussa Traoré (1968-1991). Il a régulièrement siégé à l'Assemblée nationale depuis 1992. D'autres figures de la scène politique malienne ont fait acte de candidature pour la présidentielle. Parmi les favoris figurent l'ex-Premier ministre Ibrahima Boubacar Keïta, investi samedi par une coalition de partis, l'ex-président de la Commission de l'Union économique et monétaire d'Afrique de l'Ouest (Uémoa) Soumaïla Cissé, et Dioncounda Traoré du parti de l'ancien président Alpha Oumar Konaré.