Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, avant-hier, le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide à la Grèce de 1,72 milliard d'euros, dans le cadre du plan de sauvetage du pays mené de concert avec les dirigeants de la zone euro. Cette cinquième tranche d'aide du FMI porte à 8,24 milliards le montant total accordé à Athènes par le Fonds depuis l'annonce du renflouement du pays, a indiqué l'institution internationale dans un communiqué.
Progrès encore insuffisants "Les autorités grecques ont continué de faire des progrès louables pour réduire leurs déséquilibres budgétaire et extérieur", a commenté la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. "Toutefois, les progrès sur les réformes structurelles et institutionnelles, dans le secteur public et au-delà, sont encore sans commune mesure avec les problèmes auxquels la Grèce fait face. Des efforts pour de plus profondes réformes demeurent la clé pour la reprise économique et une croissance durable", ajoute Mme Lagarde dans un communiqué. La dirigeante du FMI souligne la nécessite de réformer le secteur public, d'améliorer l'administration fiscale afin de mettre en place une réforme des impôts sur le revenu et des taxes foncières. A propos des fonctionnaires, Mme Lagarde estime que "les efforts devraient se concentrer sur l'assurance d'une sortie du personnel non-qualifiés pour pouvoir engager de nouveaux personnels avec les qualifications requises". Après un premier plan d'aide en 2010, la Grèce avait obtenu au printemps 2012 une ligne de crédit massive d'environ 173 milliards d'euros accordée par la troïka des créanciers (FMI, Commission européenne, Banque centrale européenne) en échange d'un programme d'austérité drastique. Le FMI, qui participe à hauteur de 28 milliards d'euros au plan d'aide décidé en 2012, avait débloqué les précédentes tranches d'aide à l'issue de négociations parfois houleuses. Cette fois, le parlement grec a dû adopter la semaine dernière en procédure d'urgence un projet de loi sur la réforme du code des impôts et la réduction du secteur public pour que le pays reçoive cette nouvelle tranche d'aide. Le 8 juillet, les Européens et le FMI avaient donné leur accord pour débloquer un total de 6,8 milliards d'euros en faveur de la Grèce. Vendredi, la zone euro a donné son feu vert définitif au versement à la Grèce d'une tranche de 2,5 milliards d'euros provenant de son fonds de secours, le FESF. Le versement devrait donc avoir lieu dans les jours qui viennent, après l'accord de certains Parlements nationaux, notamment en Allemagne. Outre le versement du FMI, la nouvelle tranche comprend 1,5 milliard que doivent fournir les banques centrales des pays européens en restituant à Athènes des intérêts sur la dette grecque, et 1 milliard provenant à égalité du fonds de secours et des banques centrales en octobre. Selon l'UE, la dette grecque, qui a reflué l'année dernière à 156,9% du Produit intérieur brut (PIB), devrait repartir à la hausse à 175% cette année, alors que l'objectif de la troïka est de parvenir à un ratio de 110% en 2022. "Les projections indiquent que la dette publique va rester haute pendant cette décennie. Les assurances apportées par les partenaires européens de la Grèce sur le fait qu'ils pourraient fournir davantage d'aide si nécessaire, pour parvenir sous le ratio de 110% du PIB en 2022, sont les bienvenues", a souligné la patronne du FMI.