Des experts de l'Union européenne (UE), du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE) ont entamé, à Athènes, une mission d'évaluation dans le cadre d'un contrôle régulier des comptes du pays. Les experts de la Troïka (UE-BCE-FMI) doivent évaluer les progrès effectués sur l'application du plan de redressement des finances grecques, mis en place il y a un an par les institutions internationales, sur fond de nouvelles pressions sur l'économie de la Grèce et de l'éventualité d'une aide supplémentaire internationale. Selon le ministère des Finances, la Troïka doit rester à Athènes au moins une semaine et doit rencontrer le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, ainsi que le ministre de la Santé, Andréas Lovérdos et la ministre de l'Emploi, Louka Katséli. L'évaluation du suivi du plan de redressement de l'économie grecque par la Troïka est effectuée en vue du versement, début juin, de la cinquième tranche du prêt, accordé au pays en 2010 sur trois ans et d'un montant total de 110 milliards d'euros. Lors de la précédente visite de la Troïka en février, les experts européens ont mis l'accent sur la nécessité de l'avancement du programme de privatisations, d'un montant de 50 milliards d'euros d'ici 2015, afin d'augmenter les recettes publiques. Lundi dernier, l'agence de notation Standard & Poor's a de nouveau abaissé la note de la Grèce, tandis que Moody's a menacé de l'abaisser éventuellement de plusieurs crans, à la suite de la révision à la hausse du déficit public du pays et de ses inquiétudes sur la solidité de son économie. Devant l'ampleur des difficultés rencontrées par le pays, les Européens envisagent d'apporter une aide supplémentaire à la Grèce afin de se "substituer aux marchés en 2012", avait indiqué lundi dernier une source européenne, tandis que le chef de la zone euro, Jean-Claude Juncker, avait estimé samedi dernier que la Grèce nécessitait un "programme d'ajustement supplémentaire". Alors que le sujet doit être débattu lors de la réunion des ministres de la zone devraient le 16 mai, le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Jürgen Stark, a affirmé, dans un entretien à une radio régionale allemande, que l'aide à la Grèce n'était "pas un puits sans fond" et que le pays "n'était pas insolvable". La BCE, elle-même détentrice d'obligations publiques émises par Athènes, refuse catégoriquement d'entendre parler de restructuration de la dette souveraine grecque. Elle y voit un mauvais signal envoyé aux marchés. Un défaut ou une restructuration de la dette grecque provoquerait un écroulement de l'économie du pays et aurait un impact sur l'ensemble de la zone euro, y compris sur l'Allemagne, a mis en garde Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la BCE dans La Stampa.