Des manœuvres de maintien de la paix se sont déroulées ce week-end au Kazakhstan et en Mongolie dans le cadre des programmes de l'Otan, a écrit hier quotidien Nezavissimaïa gazeta. Au même moment, la phase active des exercices sino-russes Mission de paix-2013 a lieu actuellement dans l'Oural. La direction de l'Alliance a annoncé dans un communiqué de presse qu'elle envisageait d'augmenter le nombre de manœuvres au cours des prochaines années, y compris dans l'espace postsoviétique. Ceci est principalement lié au retrait des troupes de l'Otan d'Afghanistan. Il est indiqué que l'envergure des exercices sera plus importante et qu'ils embrasseront un large spectre de scénarios et l'ensemble des missions de l'Otan. Il est parfaitement naturel que ces manœuvres affectent les intérêts géopolitiques et militaires de la Russie et de ses proches partenaires. D'autant que l'Otan compte les organiser conjointement avec les alliés et les partenaires de la Russie à proximité des frontières russes. L'adversité croissante entre l'Otan et les organisations militaires prorusses et, par conséquent, la Russie elle-même, est évidente. Cette adversité est renforcée par un nouveau refroidissement des relations russo-américaines. Les sénateurs républicains influents John McCain et Lindsey Graham ont suggéré une nouvelle étape d'expansion de l'Otan et le déploiement du bouclier antimissile (ABM) en Europe. Pour l'instant, ce ne sont que des paroles et des projets, mais ils pourraient être réalisés très prochainement. Cela affecterait alors non seulement la Russie, mais aussi des pays frontaliers avec la Russie qui sont encore loin de l'influence actuelle de l'Otan. Par exemple, en Extrême-Orient. Ainsi, la phase active des exercices internationaux de maintien de la paix "Khaan Quest-2013" organisée par le ministère mongol de la Défense et le commandement de la flotte américaine du Pacifique se déroule en Mongolie. Un millier de militaires de Mongolie, des Etats-Unis et d'autres pays de l'Otan, ainsi que de l'Inde, du Japon et de la Corée du Sud participent aux manœuvres. Les casques bleus du Tadjikistan participent aux exercices pour la première fois. Par ailleurs, la Russie et la Chine se sont contentées d'envoyer des observateurs aux manœuvres en Mongolie. Sans oublier les exercices tactiques de maintien de la paix "Aigle des steppes-2013" qui ont commencé samedi dernier au Kazakhstan. Ils se déroulent également en coopération avec l'Otan, mais cette fois en l'absence d'observateurs russes ou chinois. Astana feint de ne pas le remarquer, et le général Daoulet Ospanov a même déclaré que l'élargissement de la coopération avec l'Alliance était l'une des priorités des forces armées du Kazakhstan. "Il n'y a aucun mal à ce que les alliés et les partenaires de la Russie coopèrent activement avec les pays de l'Otan. C'est leur droit. Cependant, si ces relations affectaient les intérêts de la Russie et de ses alliés, alors évidemment elles doivent être corrigées", estime Edouard Rodioukov de l'Académie des sciences militaires. Il fait remarquer que l'Otan cherche à s'affirmer en Asie centrale et se prépare à une éventuelle participation au règlement de conflits qui pourraient y survenir. "Nous avons déjà assisté à une participation similaire de l'Otan dans les Balkans, au Kosovo, en Irak, en Libye, etc. Si l'Otan agissait de la même manière en Asie centrale, alors on ne peut attendre que des tendances destructrices de la part de l'Alliance", poursuit Edouard Rodioukov. Le colonel Vladimir Popov, expert militaire, est convaincu que pour l'instant, la Russie n'utilise pas l'ensemble de son inventaire militaro-diplomatique et autres leviers (économiques, politiques, culturels, etc.) pour limiter l'activité de l'Otan dans l'espace postsoviétique.