La Stratégie de développement du tourisme adoptée par le ministère chargé du secteur s'étalant jusqu'à l'horizon 2030, se propose d'asseoir une politique d'Etat basée sur l'adhésion totale de l'ensemble des institutions directement ou indirectement impliquées dans le secteur. Pour ce faire, le ministère table sur de nombreuses décisions prises, essentiellement en ce qui concerne les assiettes foncières. A cet effet, le ministre du Tourisme et de l'Artisanat Mohamed Benmeradi a souligné lundi que 98% des assiettes foncières existant dans les zones d'expansion touristique (ZET) ne sont pas exploités. Par ailleurs, M. Benmeradi a indiqué que 85% des projets touristiques en cours de réalisation se trouvent en dehors des ZET. Le même responsable a reconnu que son secteur a enregistré "un grand retard" en matière d'élaboration et d'adoption de plans d'aménagement et d'orientation touristiques relatifs aux wilayas, soulignant qu'une instruction ministérielle définissant les modalités d'exploitation des terrains situés à l'intérieur des ZET a été promulguée récemment pour faciliter l'investissement touristique et répondre à la demande croissante en la matière. Sur un autre chapitre, l'ex- ministre de l'Industrie a mis en garde contre l'urbanisation des ZET, précisant que 1400 hectares sur 53 000 hectares ont été exploités à travers 44 ZET. Egalement, Benmeradi a mis en exergue les "acquis" réalisés par son secteur dont l'implication du capital national privé dans l'investissement dans le secteur touristique et son engagement par rapport au volume des investissements qu'implique l'activité touristique. Le successeur de Smaïl Mimoun a rappelé que près de 746 projets approuvés, d'une capacité d'accueil de 86 447 lits, ont été enregistrés jusqu'à la fin du premier semestre 2013. Ces projets devraient générer 40 000 postes de travail. Le coût global de ces projets est estimé à 205 milliards DA. La commission d'approbation des projets et des plans touristiques a reçu durant le premier semestre de l'année en cours 139 demandes dont 106 ont été approuvées, 31 ajournées et 2 rejetées. Le premier responsable du secteur a évoqué les principaux problèmes qui entravent le développement du secteur touristique en Algérie, citant notamment les agences de voyages qui encouragent l'exportation de touristes algériens vers l'étranger au détriment de la promotion du tourisme local. S'agissant du contrôle du secteur des établissements hôteliers, le ministre du Tourisme a souligné que ses services "procèdent à des opérations de contrôle continues afin d'adapter l'activité touristique à la législation en vigueur". Sur un autre plan, le ministre a affirmé dans cet entretien que des discussions seront entamées avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales afin d'alléger les mesures de sécurité dans le traitement des touristes qui viennent passer leurs vacances en Algérie. Cependant, Benmeradi a martelé que la bureaucratie est à l'origine de la détérioration du tourisme.