Plusieurs membres dirigeants de la Réserve fédérale (Fed) estiment qu'il faudra "bientôt" diminuer son soutien à l'économie américaine en réduisant les rachats d'actifs, selon les minutes de la réunion de son comité de politique monétaire publiées mercredi. "Quelques" membres de ce comité (FOMC) "ont suggéré qu'il serait bientôt temps de ralentir le rythme des achats d'actifs" menés par la Banque centrale américaine même si d'autres recommandaient encore d'être "patients", selon le compte-rendu de la réunion des 30 et 31 juillet. Afin de soutenir l'économie, la Fed maintient son principal taux d'intérêt proche de zéro et rachète tous les mois depuis janvier 85 milliards de dollars d'actifs, dont 45 milliards de bons du Trésor, afin de pousser à la baisse les taux d'intérêts à long terme et fluidifier le crédit. Le maintien de taux d'intérêt quasi-nuls ne fait, lui, pas encore partie des discussions et doit être maintenu notamment jusqu'à ce que le taux de chômage recule à 6,5%. Il était de 7,4% en juillet. Une décélération du programme de rachat d'actifs, qui maintient sous perfusion les marchés boursiers, n'est donc pas à exclure lors de la prochaine réunion du FOMC les 17 et 18 septembre même si le calendrier reste flou. Selon les minutes, la quasi-totalité des 19 membres du FOMC ont simplement confirmé qu'ils étaient favorables à un ralentissement de ces rachats "plus tard dans l'année" en vue d'une fin du programme autour de "mi-2014", à la condition toutefois que "les conditions économiques continuent d'évoluer comme prévu". Or le compte-rendu de la réunion révèle des doutes croissants sur la croissance au sein du FOMC, qui pourraient pousser la Fed à maintenir à l'identique la politique de soutien à l'économie des Etats-Unis. "Un certain nombre de participants (...) ont indiqué qu'ils étaient légèrement moins confiants qu'en juin sur un rebond à court terme de la croissance économique", est-il écrit. Plusieurs d'entre eux ont ainsi souligné que les coupes budgétaires massives entrées en vigueur depuis mars aux Etats-Unis avaient "davantage qu'ils ne l'attendaient" pesé sur la consommation au premier semestre. Selon ce compte-rendu, "plusieurs" membres du FOMC ont également fait part de leur "inquiétude" face à la remontée des taux d'intérêts à long terme, notamment pour les emprunts immobiliers, qui pourrait constituer un "important frein" à la croissance et à la consommation. Au deuxième trimestre, la croissance du PIB américain s'est établie à 1,7% en rythme annualisé, après 1,1% pendant les trois premiers mois de l'année.
Plafond de la dette: ne pas attendre "la dernière minute" Le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, a exhorté, avant-hier, le Congrès à ne pas attendre "la dernière minute" pour relever le plafond de la dette afin d'éloigner le spectre d'un défaut de paiement du pays. "Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre une mystérieuse dernière minute pour régler ce problème (...). Nous ne pouvons pas nous permettre de nous infliger de nouvelles blessures", a déclaré M. Lew dans un discours à San Francisco (Californie, ouest). Les Etats-Unis ont atteint au début de l'année la limite légale de leur dette publique qui doit à présent être relevée par le Congrès pour permettre à l'Etat de faire face à ses obligations financières et payer ses créanciers. Face à l'opposition des républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, l'administration a recours à des mesures exceptionnelles qui doivent lui permettre de tenir jusqu'au 11 octobre alors que le Congrès américain doit reprendre ses travaux le 9 septembre. Le secrétaire au Trésor a toutefois mis en garde jeudi contre l'incertitude qui entoure ce calendrier. "Il faut garder à l'esprit que les recettes fiscales et le montant des dépenses sont, par nature, imprévisibles", a-t-il déclaré, ajoutant être dans l'incapacité de savoir précisément quand le gouvernement "sera à court" de liquidités. A l'été 2011, un précédent blocage politique sur le plafond de la dette avait conduit l'agence de notation Standard and Poor's à priver les Etats-Unis de leur prestigieux "triple A", gage de solvabilité maximale pour les marchés financiers. "Nous ne pouvons pas nous permettre une réédition de ce qui s'est passé en 2011", a souligné M. Lew. "Le long conflit sur le plafond de la dette avait dopé l'incertitude dans les milieux d'affaires, plombé la confiance des ménages, fait chuter les marchés financiers", a-t-il affirmé, selon le texte de son discours transmis à la presse. Selon le dernier relevé officiel du Trésor, le plafond de la dette américaine est fixé à 16 699 milliards de dollars.
L'indice composite du Conference Board en hausse L'indice composite des indicateurs économiques américains a légèrement augmenté en juillet après s'être stabilisé au mois précédent, a indiqué le Conference Board. Cet indice, qui regroupe dix indicateurs censés donner une idée de l'évolution de la conjoncture aux Etats-Unis, a augmenté de 0,6% sur un mois pour atteindre 96,0 et dépasser très légèrement les attentes des analystes qui tablaient sur une hausse de 0,5%, indique l'organisme dans un communiqué. L'indice évolue par rapport à une base de 100 correspondant à son niveau de 2004. En juin, il était resté inchangé après avoir augmenté de 0,3% en mai. L'amélioration observée en juillet "semble annoncer de meilleurs chiffres pour la croissance et l'emploi au second semestre 2013", a indiqué Ken Goldstein, économiste au Conference Board. Mais, ajoute-t-il, de grandes incertitudes demeurent sur le "rythme" des dépenses d'investissement et sur l'impact d'une croissance économique actuellement plus faible sur les exportations américaines. Son collègue, Ataman Ozyildirim, a toutefois relevé que l'indice avait profité en juillet d'une progression "générale" de l'ensemble de ses composantes, selon le communiqué du Conference Board. Au deuxième trimestre, la croissance américaine s'est établie à 1,7% en rythme annualisé, en augmentation par rapport à un premier trimestre poussif (+1,1% de croissance).
Rebond des inscriptions hebdomadaires au chômage Les nouvelles inscriptions au chômage ont rebondi aux Etats-Unis conformément aux attentes des analystes, selon les données publiées par le département du Travail. Le ministère a recensé le dépôt de 336 000 nouvelles demandes d'allocations chômage pendant la semaine close le 17 août, en données corrigées des variations saisonnières, soit 4,0% de plus que la semaine précédente. Selon leur prévision médiane, les analystes s'attendaient à cette remontée et tablaient sur un chiffre très légèrement supérieur, à 337 000 nouveaux chômeurs. Le ministère a par ailleurs légèrement revu à la hausse (+0,9%) le nombre d'inscriptions de la semaine précédente qui était initialement le plus faible atteint depuis près de six ans. En moyenne sur un mois, le nombre de nouveaux chômeurs s'est, lui, élevé à 330 500 pendant la semaine close le 17 août, marquant un fléchissement de 0,7% par rapport à la semaine précédente. Il s'agit de la plus faible moyenne sur un mois depuis près de six ans, a précisé le ministère. Sur un an, cette moyenne a par ailleurs fondu de 10,4%, selon les données officielles. Le taux de chômage a reculé aux Etats-Unis en juillet et s'est établi à 7,4%, en baisse de 0,2 point par rapport à juin.