Les prix du pétrole new-yorkais se sont repliés, avant-hier, après avoir atteint la veille un plus haut depuis mai 2011, profitant d'un apaisement des tensions sur l'éventualité d'une intervention internationale en Syrie. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre, qui avait grimpé à 110,10 dollars la veille, a perdu 1,39 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 108,80 dollars. A Londres également, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance, coté sur l'Intercontinental Exchange (ICE), a lâché 1,45 dollar, pour finir à 115,16 dollars. Il avait atteint la veille 116,61 dollars, son niveau le plus élevé depuis mi-février. Après l'évocation d'une éventuelle frappe militaire contre la Syrie, qui a fait bondir mardi les prix de l'or noir, la circonspection a prévalu deux jours plus tard dans les capitales occidentales, les responsables politiques s'interrogeant sur le bien-fondé de frappes contre le régime syrien. Les marchés du pétrole observent de légères prises de bénéfices alors que les investisseurs attendent d'en savoir plus sur une possible intervention militaire contre la Syrie, note Timothy Evans, expert des actifs énergétiques à la banque Citi. Les pays occidentaux sont désormais plus enclins à attendre les résultats de l'enquête des experts de l'ONU sur le recours présumé à des armes chimiques le 21 août près de Damas, avant de lancer toute frappe. Ces derniers doivent rendre compte de leur mission en fin de semaine. La veille, les prix du pétrole ont atteint des sommets inobservés depuis deux ans, en réaction à la montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient qui produit environ un tiers du pétrole mondial. La Syrie est un petit producteur de pétrole qui n'extrait plus que quelques dizaines de milliers de barils par jour. Mais le conflit pourrait impliquer d'autres acteurs de la région, comme l'Arabie saoudite, deuxième producteur au monde d'or noir. Par ailleurs, l'offre de brut reste abondante, ce qui tend à relâcher la pression sur les prix. Au moins une source a évoqué le fait que la production de brut venant d'Arabie saoudite a été augmentée d'environ un million de baril par jour pour compenser la production (moindre) libyenne et des prix plus élevés, indique l'expert. La production libyenne de pétrole a encore chuté à 250 000 barils par jour, selon le premier ministre Ali Zeidan, qui impute cette baisse aux mouvements de protestation d'agents de sécurité qui paralysent le secteur dans le pays. Depuis fin juillet, les principaux terminaux pétroliers situés en majorité dans l'est du pays sont fermés par des gardes des installations pétrolières accusant le gouvernement de vendre le pétrole sans en mesurer les quantités exportées. Autre signe positif du côté de l'offre, les réserves de brut américaines se sont étoffées de 3 millions de barils la semaine dernière alors même que les analystes anticipaient un recul de 300 000 barils, selon des chiffres diffusés mercredi. En Asie, les cours du pétrole subissaient des prises de bénéfices dans les échanges matinaux, après avoir atteint la veille un plus haut de deux ans à New York en raison d'une possible intervention militaire occidentale en Syrie. Lors des échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre cédait 77 cents à 109,33 dollars. Le Brent de la mer du Nord à échéance octobre lâchait 76 cents à 115,85 dollars. "Les opérateurs reprennent leur souffle" après que les cours du WTI ont atteint mercredi à New York leur plus haut niveau depuis mai 2011, a indiqué Kenny Kan, analyste chez CMC Markets à Singapour.