Les prix des matières premières alimentaires se sont dans l'ensemble quelque peu stabilisés la semaine dernière, dans un marché prudent alors que le dollar s'appréciait et que l'offre reste globalement abondante. Cacao Les prix du cacao se sont stabilisés cette semaine, les investisseurs reprenant leur souffle après les plus hauts niveaux atteints la semaine précédente. Les cours étaient en effet montés à 1 673 livres sterling la livre) Londres, un sommet depuis mi-septembre 2012, et à 2 547 dollars la tonne à New York, un plus haut depuis décembre, portés par des inquiétudes sur les récoltes en Afrique de l'Ouest du fait d'un temps sec. Cette semaine, "les cours ont réagi négativement à des nouvelles faisant étant de pluies en Côte d'Ivoire", ont relevé les analystes de Commerzbank. "Même si ces pluies ne sont pas synonyme de fin de la sécheresse, elles devraient un peu aider" les récoltes (qui commenceront en octobre) mises en danger par le manque d'humidité, ont expliqué les analystes. "Mais s'il n'y a pas bientôt plus de précipitations en Afrique de l'Ouest, qui fournit les deux tiers de l'offre mondiale de cacao, les prix risquent de monter de nouveau", ont prévenu les analystes, qui mettaient également en avant le fait qu'un déficit du marché n'est pas exclu pour la saison à venir. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1 639 livres sterling vendredi, contre 1 628 livres sterling le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en décembre valait 2.468 dollars la tonne, contre 2 461 dollars sept jours plus tôt.
Café Les prix du café ont légèrement fluctué, accentuant un peu leur baisse à Londres et amorçant un léger rebond à New York. Continuant sur leur lancée de la semaine précédente, les prix du robusta coté à Londres sont tombés jeudi à 1 752 dollars la tonne, niveau le plus bas en deux mois. Pour Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, les cours des deux côtés de l'océan Atlantique se sont trouvés sous la pression d'un nouvel accès de faiblesse de la monnaie brésilienne. La chute du réal, depuis fin juillet, incite grandement les producteurs à vendre leur récolte, puisqu'ils recevront plus de réais pour des produits vendus à l'extérieur en dollars - ce qui aggrave le caractère abondant de l'offre. Le Brésil est de loin le plus gros producteur et exportateur de café au monde. De plus, "les niveaux actuels de développement des plans sont toujours bons dans les principales régions de production en Amérique latine et en Asie", ce qui pointe vers une offre abondante et donc de nature à peser sur les prix, a relevé M. Scoville. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 1 757 dollars vendredi, contre 1 781 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 117,45 cents, contre 116,90 cents sept jours auparavant.
Sucre Les prix du sucre se sont stabilisés après leur baisse de la semaine précédente, dans un marché toujours préoccupé par l'offre abondante. Selon des données publiées cette semaine par la fédération professionnelle brésilienne (Unica), la première quinzaine d'août a vu une proportion de canne à sucre utilisée pour la production de sucre (pour la consommation) plus élevée que les semaines précédentes, ont relevé les analystes de Commerzbank. Du fait de la faiblesse du réal, les industriels sont tentés de produire plus de sucre destiné à l'exportation que d'éthanol, gonflant ainsi l'offre. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 474,50 dollars vendredi, contre 482,90 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 16,36 cents, contre 16,34 cents sept jours auparavant.
Une vague de chaleur fait monter maïs et soja Les prix des produits agricoles cotés à Chicago ont profité d'une météo particulièrement défavorable au développement du maïs et du soja et d'une demande qui reste solide malgré la hausse des prix. Les cours ont surtout bondi en début de semaine alors que les prévisions météorologiques n'offraient guère de perspective autre qu'un temps sec et chaud dans les jours à venir. Toutefois "au fur et à mesure des séances, on a commencé à anticiper un peu de pluies et de températures fraîches et les investisseurs ont relâché la pression", a remarqué Michael Zuzolo de Global Commodity Analytics and Consulting. Parallèlement, "les courtiers consolidaient leur position à l'approche du week-end prolongé", les Américains célébrant lundi le Labor Day, a relevé Paul Georgy d'Allendale. Ils restaient aussi prudents alors que les prévisions météorologiques différaient selon les modèles utilisés, a-t-il relevé. Les observateurs vont surtout prêter attention dans les jours à venir à ce qui se passe dans l'Iowa, une des plus importantes régions productrices de maïs et de soja aux Etats-Unis. Certaines zones de l'Etat sont touchées par une sécheresse qualifiée de "sévère" par les autorités américaines. "Ils sont très en retard dans la maturation de leurs récoltes", a souligné M. Zuzolo. Les cours du maïs et du soja ont également profité d'exportations "en très bonne forme", selon le spécialiste. Les derniers chiffres "suggèrent que malgré la hausse récente des prix, la demande ne faiblit pas, notamment en provenance de Chine". Le marché du blé continuait pour sa part à évoluer dans le sillage des cours du maïs. Mais il bénéficiait aussi "d'un retour de la demande au niveau mondial", selon M. Zuzolo. "Les Américains et les Européens n'en profitent peut-être pas encore autant que les pays de la mer Noire mais les commandes passées par la Corée du Sud, Taïwan et l'Arabie saoudite aident indéniablement les prix du blé." Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat de référence sur le marché, évoluait à la mi-séance vendredi à 4,7800 dollars contre 4,7000 dollars vendredi dernier. Le boisseau de blé pour la même échéance, s'échangeait à 6,5650 dollars contre 6,4600 dollars en fin de semaine dernière. Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le contrat le plus échangé, s'établissait à 13,5475 dollars contre 13,2800 dollars il y a une semaine.