Les principales Bourses européennes se reprennaient, hier, après l'annonce d'un retour à la croissance dans le secteur manufacturier chinois en août et alors que la perspective d'une intervention militaire américaine et française contre la Syrie s'éloigne au moins temporairement. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 rebondit de 1,50% à 1.212,92 après 25 minutes d'échanges, effaçant son recul de 1% qui le ramenait à ses niveaux de la mi-juillet.
L'EuroStoxx50 remonte de 1,69% A Paris, l'indice CAC 40 parisien regagne 1,60% après avoir perdu 3,3% sur l'ensemble de la semaine dernière et 1,3% sur la seule séance de vendredi. Le Dax à Francfort s'adjuge 1,5% et le FTSE à Londres 1,4%, soutenu par Vodafone. La décision du président américain Barack Obama de consulter le Congrès après l'attaque chimique du 21 août près de Damas repousse de plus d'une semaine la perspective d'éventuelles frappes, les parlementaires américains n'étant de retour à Washington que le 9 septembre. "Les risques de frappes militaires contre la Syrie sont retombés, au moins à court terme", note Patrick Jacq, stratège de BNP Paribas pour les taux en Europe. "La prime de risque liée à la situation géopolitique a du coup décru et l'appétit pour le risque est de retour". Autre point positif pour les marchés, l'activité du secteur manufacturier chinois a renoué avec la croissance le mois dernier grâce au rebond de la demande intérieure, selon les résultats définitifs de l'enquête Markit-HSBC auprès des directeurs d'achats. L'indice PMI du secteur est remonté à 50,1 contre 47,7 en juillet. Ce chiffre a contribué à la hausse de l'indice MSCI des marchés actions asiatiques hors Japon (+1,0%) à son plus haut niveau depuis deux semaines. La Bourse de Tokyo a de son côté gagné 1,37%, portée par le bon indicateur chinois mais aussi par l'espoir de voir la capitale japonaise accueillir les Jeux olympiques de 2020, dont la ville hôte sera désignée samedi. En Europe, la matinée sera animée par les indices PMI définitifs de Markit dans le secteur manufacturier mais l'après-midi devrait être plus calme, Wall Street étant fermée ce lundi pour le Labor Day. Les investisseurs attendent toutefois, sans doute après la clôture en Europe, l'annonce officielle de l'accord à 130 milliards de dollars entre Vodafone et Verizon sur le rachat par l'américain des parts du britannique dans leur filiale mobile commune aux Etats-Unis, Verizon Wireless. Vodafone s'adjuge 3,5% à 216,6 pence en attendant, après un plus haut depuis avril 2001 de 215,75. Dans le même secteur, Telecom Italia s'adjuge 4,44%, la meilleure performance du FTSEurofirst 300, l'opérateur italien faisant figure de cible potentielle en cas de nouvelle vague de consolidation. KPN décroche en revanche de 1,9%, la plus forte baisse de l'indice paneuropéen, alors que Carlos Slim a menacé vendredi soir de retirer son OPA sur l'opérateur télécoms néerlandais. A Paris, Iliad, la maison mère de l'opérateur Free, s'octroie plus de 4% après ses bons résultats semestriels annoncés vendredi soir. La tendance est également soutenue par les financières comme Axa (+3,9%), Société générale (+2,9%) et BNP Paribas (+2,7%) qui composent le trio de tête de l'EuroStoxx 50 en début de séance. Les atermoiements des Occidentaux après l'attaque chimique en Syrie pèsent sur les Bunds et les cours des matières premières. L'or, lui aussi à un plus bas d'une semaine, perd autour de 0,2%, en baisse pour la troisième séance consécutive mais au-dessus de ses plus bas touchés en Asie. Le PMI chinois bénéficie en revanche au cuivre, qui gagne près de 2%. La Bourse de Londres a ouvert la semaine en hausse de plus de 1%, profitant de bonnes statistiques en Chine et de l'éloignement au moins jusqu'à la semaine prochaine du spectre d'une intervention en Syrie, tandis que le marché attendait une annonce de Vodafone et Verizon. Le FTSE-100 progressait de 1,36% à 6 500,45 points, soit 87,45 points de plus qu'à la clôture de vendredi. Les analystes s'attendaient à une ouverture en hausse dans le sillage des marchés asiatiques, à la faveur de statistiques chinoises positives. En effet, selon un indice définitif publié lundi par la banque HSBC, la Chine a vu sa production manufacturière rebondir légèrement en août, marquant une stabilisation après des mois de fort ralentissement. Pour Lee Mumford, de Spreadex, ce plus haut niveau en seize mois a entraîné une hausse du prix des métaux "qui devrait sans aucun doute avoir des répercussions sur les groupes miniers britanniques ce matin". "Mais les gains devraient être limités du fait des faibles volumes de transactions du fait de la fermeture des marchés américains pour cause de jour férié", a-t-il souligné. Du côté des valeurs, le géant britannique des télécoms Vodafone a commencé la séance en flèche en s'arrogeant plus de 4% dans les premiers échanges avant de se stabiliser autour de +3,55% à 213,56 pence. Son concurrent britannique BT semblait profiter de l'aspiration, avec une hausse de 2,66% à 333,94 pence. Selon plusieurs médias, il aurait trouvé un accord avec son partenaire américain Verizon pour lui céder ses 45% de leur coentreprise aux Etats-Unis pour un montant de 130 milliards de dollars. Une annonce pourrait intervenir dès lundi, concernant ce qui serait la deuxième opération la plus importante jamais réalisée derrière le rachat par Vodafone de Mannesmann en 1999 pour 172 milliards de dollars, selon le cabinet Dealogic. Comme attendu par plusieurs analystes, les minières profitaient du regain du marché des métaux. Vedanta Resources talonnait de près Vodafone, avec +3,53% à 1203 pence, tandis qu'Anglo American grimpait de 3,38% à 1528,5 pence et rio Tinto +3,02% à 3003 pence. Du côté des baisses, on retrouve Royal Dutch Shell (-0,65% à 2.074 pence) et BP (-0,16% à 445,6 pence) après la baisse des cours du pétrole qui avaient grimpé lorsqu'une intervention en Syrie semblait imminente. La Bourse de Francfort rebondissait nettement lundi matin, la perspective d'un conflit international en Syrie ayant été repoussée. L'indice vedette Dax, qui avait subi une lourde perte de 3,73% la semaine passée, reprenait 1,51% à 8 225,21 points. L'indice des valeurs moyennes MDax, également malmené durant les dernières séances, remontait pour sa part de 1,28% à 14 569,78 points. Avec la décision du président Barack Obama de demander l'avis du Congrès américain, "une intervention militaire des Etats-Unis contre la Syrie est repoussée", résument les analystes de la banque LBBW. Or, cette perspective avait déclenché une hausse des cours du pétrole et lourdement pesé sur les marchés la semaine dernière. Les investisseurs pouvaient aussi compter, pour reprendre confiance, sur le rebond léger de la production manufacturière en Chine publiée lundi matin. Mais "avec les marchés américains fermés aujourd'hui (pour cause de fête du Travail aux Etats-Unis, ndlr) et un calendrier d'indicateurs très léger, nous nous attendons à des volumes d'échanges faibles et à une faible volatilité sur les marchés boursiers", d'autant plus que le reste de la semaine sera au contraire chargée avec la réunion mensuelle de la Banque centrale européenne (BCE) et les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, préviennent les analystes d'UniCredit. Sur l'indice Dax, la quasi-totalité des trente valeurs étaient dans le vert, la meilleure performance étant enregistrée par Deutsche Post, qui gagnait 3,02% à 22,52 euros. Parmi les autres valeurs dans le haut du tableau, Lufthansa gagnait 2% à 13,77 euros. Les investisseurs recherchaient le titre de la première compagnie aérienne européenne, malgré des déclarations peu optimistes de son patron dans la presse allemande ce week-end. Christoph Franz a jugé "convenable" l'activité enregistrée pendant l'été, mais a ajouté que le fret ne s'était pas redressé autant qu'espéré. L'équipementier automobile Continental grimpait aussi de 1,93% à 116,40 euros, malgré la décision vendredi de la justice française d'invalider presque 700 licenciements dans son usine de Clairoix dans l'Oise. Cela va coûter au groupe "en gros 70 millions d'euros", calcule Tim Schuldt, analyste chez Equinet. Deutsche Telekom, pour sa part, prenait 1,61% à 9,85 euros. Ses deux concurrents, le britannique Vodafone et l'américain Verizon, seraient, selon la presse, sur le point d'annoncer un accord sur leur coentreprise aux Etats-Unis Verizon Wireless. Seul le groupe de santé Fresenius SE (-0,02% à 91,02 euros) et sa filiale spécialisée dans la dialyse, Fresenius Medical Care (FMC) (-0,19% à 49,09 euros), ne parvenaient pas à profiter de l'élan retrouvé du marché francfortois.
Suisse : rebond du SMI, toutes les grandes valeurs dans le vert La Bourse suisse était bien orientée, hier dans les premiers échanges. Le marché suisse, comme les autres places européennes, est soutenu par l'annonce d'un report de plusieurs jours d'une éventuelle frappe contre la Syrie et par des indicateurs chinois favorables. Le SMI gagnait 1,27%, à 7 844,67 points, le SLI prenait 1,43%, à 1 196,69 points, le SPI avançait de 1,19%, à 7 441,40 points. Les trente valeurs principales de la cote étaient dans le vert. Richemont (+3,0%) affichait la meilleure performance et Swatch (+2,2%) se distinguait également. Les deux valeurs du luxe étaient soutenues par les dernières statistiques chinoises (production manufacturière et PMI), qui ont rassuré, selon des observateurs. D'autres cycliques comme Schindler (+1,5%), ABB (+1,4%) ou Holcim (+1,4%) faisaient également mieux que la moyenne. UBS (+2,1%) a vu son objectif de cours relevé par Berenberg, qui reste à "buy" sur le titre, alors que Bâloise (+2,7%) passe à "buy" contre "hold", avec un objectif de cours plus élevé. CS prenait 2,4%, Julius Bär gagnait 2,8%. Après une ouverture très positive, Actelion (+0,3%) évoluait sous la moyenne du marché. Le groupe bâlois a publié de nouvelles données cliniques sur son médicament Opsumit (Macitentan), destiné à remplacer son traitement phare Tracleer contre l'hypertension artérielle pulmonaire. Les premiers commentaires d'analystes sont positifs. Vontobel note par exemple que ces données renforcent ses propres attentes de voir la FDA accorder son homologation mi-octobre prochain. SGS (+0,6%) a annoncé deux nouvelles acquisitions mineures. Le groupe de certification et d'inspection genevois a racheté les sociétés britanniques MIS Environmental et MIS Testing pour un montant non divulgué, avec un chiffre d'affaires prévisionnel cumulé de 7,9 millions de livres en 2013. Selon les analystes de Vontobel, ces rachats devraient être payants à "moyen terme". Adecco (+1,2%) profitait du relèvement de cours par Goldman Sachs, qui a gardé la recommandation à "neutral". La banque américaine estime que la direction sera en mesure d'atteindre l'objectif d'EBITDA de 5,5% d'ici 2015 grâce à la focalisation sur les coûts. Les trois poids lourds Nestlé (+0,6%), Novartis (+0,9%) et Roche (+1,4%) avançaient. Le groupe pharmaceutique a obtenu l'homologation dans l'Union européenne de la nouvelle formulation de son médicament Herceptin pour le traitement du cancer du sein HER2-positif. Sur le marché élargi, Helvetia (+2,8%) était également recherché. L'assureur a publié un bénéfice net semestriel en hausse de 13,4%, à 179,4 millions de francs, un peu supérieur aux prévisions, avec un chiffre d'affaire en progression de 4,7% à 4,8 milliards de francs. Zug Estates (+0,3%) a également divulgué ses performances au premier semestre, avec un bénéfice et un produit en hausse. Les objectifs ont été confirmés. Romande Energie (-1,9%) cédait par contre du terrain après les résultats semestriels. Flughafen Zürich (+1,0%) s'est vu gratifié par la banque Morgan Stanley d'un objectif de cours à 550 francs, contre 470 francs. La recommandation a été conservée à "surpondérer". Les récentes baisses du cours en raison de l'incapacité de trouver un accord avec les compagnies aériennes sur les taxes d'aéroport ont été "exagérées", selon des spécialistes.