L'arrivée en tête du socialiste François Hollande au premier tour de la présidentielle française, bien que prévue par les marchés, a sérieusement entamé le moral des Bourses européennes, hier, qui ont toutes décroché, en particulier l'Espagne et l'Italie. Dès l'ouverture la baisse a été générale, mais au fil de la matinée elle s'est largement creusée. Peu après l'ouverture, Paris perdait 1,64%, Francfort 2,32%, Londres 1,54%, Milan 3,01% et Madrid 2,95%. C'était attendu, mais cela pèse néanmoins, a dit Christian Schmidt, analyste de la banque Helaba à Francfort, soulignant que les positions de M. Hollande sur la stratégie à adopter face à la crise de la zone euro ne plaisent pas à tout le monde. La tension se faisait également sentir sur le marché obligataire. Les taux des obligations à 10 ans montaient, sauf ceux du Bund allemand qui sert de référence. Peu après l'ouverture, celui de l'Espagne atteignait 5,990%, contre 5,937% vendredi soir, celui de l'Italie, 5,712% (contre 5,651%), celui de la France 3,090% (contre (3,081%) tandis que le Bund s'établissait à 1,669% (contre 1,707%). Les Bourses asiatiques sont pour leur part restées largement étrangères à ce résultat. Paris: CAC 40 en nette baisse La Bourse de Paris évoluait en nette baisse, hier, dans les premiers échanges (-1,62%), dans un marché méfiant quant à l'issue des élections en France après les résultats du premier tour qui a vu François Hollande devancer Nicolas Sarkozy. Dans les premiers échanges, le CAC 40 perdait 51,58 points à 3 137,00 points. Vendredi, il avait pris 0,46%. Dans la foulée, le taux à 10 ans de la France se tendait sur le marché obligataire, signe d'une certaine nervosité des investisseurs. Du côté des valeurs : Les financières pèsent sur la cote, affectées par les incertitudes politiques en France et aux Pays-Bas qui font monter d'un cran l'inquiétude autour de la dette en zone euro. CREDIT AGRICOLE, SOCIETE GENERALE et BNP PARIBAS perdent 3,9%, NATIXIS 6,2% et DEXIA 10%. L'indice sectoriel en Europe cède 2,8%. Les valeurs CYCLIQUES sont également parmi les plus affectées, après un indicateur d'activité mitigé en provenance de Chine publié dans la matinée. ARCELORMITTAL essuie la plus forte baisse du CAC, avec une perte de 5,22% à 12,260 euros. UBS a abaissé son objectif de cours de 21,5 à 17 euros, tout en restant à l'achat. RENAULT recule de 4,73% à 33,815 euros. Day-By-Day est passé négatif sur le titre d'un point de vue graphique avec un objectif de 33,35 euros. STMICROELECTRONICS recule de 3,3% alors que ST-Ericsson, sa coentreprise en difficulté avec le suédois Ericsson (-2,1%), a reporté de quelques heures l'annonce d'un plan de relance. DANONE en revanche est en tête des deux seules hausses du CAC 40, avec un gain de 2,6%, après l'annonce du rachat par Nestlé des activités de nutrition infantile de Pfizer pour lesquelles Danone était également candidat. L'action Danone avait perdu 3,55% vendredi dans la crainte qu'une telle opération, d'un coût de neuf milliards d'euros, n'alourdisse trop la dette du groupe. EDF résiste également à la baisse, avec un petit gain de 0,1% alors qu'Oddo est passé à l'achat sur la valeur. SAFRAN, deuxième valeur du CAC en hausse, gagne 0,3%, alors que Deutsche Bank est passée à l'achat sur le titre. ESSILOR (-04%) résiste aussi relativement bien alors qu'UBS est passé à l'achat sur le titre, avec un objectif de cours porté de 56 euros à 77 euros. GEMALTO avance de 0,6%. Deutsche Bank a relevé son objectif de cours de 47 à 70 euros et reste à l'achat. TRANSGENE chute de 11% après une ouverture en hausse. La société de biotechnologie a présenté des données supplémentaires sur l'efficacité de son vaccin thérapeutique contre l'hépatite C, notamment sur la rapidité de la réponse virale et l'amélioration de celle-ci dans le temps. Londres: le Footsie recule La Bourse de Londres était en nette baisse, hier, inquiète des résultats du 1er tour de l'élection présidentielle française mais aussi d'un indicateur décevant venu de Chine. Dans les premiers echangesl'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 86,03 points, soit 1,49% par rapport à la clôture de vendredi, à 5686,12 points. Selon Anita Plucha, du cabinet de courtage Gekko, les investisseurs réagissaient simultanément à deux événements : l'arrivée en tête au 1er tour de la présidentielle française de François Hollande "qui n'est pas nécessairement le chéri des marchés financiers" et l'annonce d'une contraction en avril de l'activité manufacturière en Chine selon un indice de la banque HSBC. La crainte d'un ralentissement chinois atteignait une fois de plus en premier lieu les valeurs minières, Vedanta cédant 4,37% à 1 184 pence, Rio Tinto 3,19% à 3 434,50 pence et ENRC 3,01% à 547 pence. Les banques étaient elles aussi dans le rouge : -3,83% pour Royal Bank of Scotland à 23,10 et -2,99% pour Lloyds Banking Group à 29,23 pence. Du côté des rares hausses, l'opérateur Cable & Wireless Worldwide (CWW) se distinguait largement en bondissait de 15,53% à 36,99 pence après avoir accepté une offre de rachat total du groupe de téléphonie mobile Vodafone pour 1,044 milliard de livres (environ 1,3 milliard d'euros). Cette offre correspond à un prix de 38 pence par action, soit une prime de 92% par rapport au cours du 10 février, avant le lancement de l'offre de Vodafone. Celui-ci gagnait de son côté 0,26% à 171,90 pence.
Francfort: le Dax creuse ses pertes L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort creusait ses pertes, hier, en matinée, lâchant plus de 2% après le premier tour de l'élection présidentielle française, et la publication de l'indice PMI, très mauvais pour l'Allemagne. Peu après l'ouverture, le Dax perdait 2,31% à 6 594,33 points. La publication de mauvais chiffres sur l'activité économique allemande (indice PMI) est venue accentuer la tendance. L'activité du secteur privé en Allemagne, telle que mesurée par l'indice "flash" composite, a chuté à son plus bas niveau depuis cinq mois. L'activité du seul secteur industriel, l'une des composantes, a elle chuté à son plus bas niveau depuis l'été 2009, a annoncé le cabinet Markit, qui calcule ce baromètre. Les industriels signaient quelques-unes des plus fortes baisses de la séance, Heidelberg Cement perdant 4,60% à 40,90 euros et ThyssenKrupp 3,22% à 17,72 euros. Les automobiles aussi étaient à la peine, BMW lâchant 2,82% à 67,87 euros, Daimler 2,86% à 40,05 euros et Volkswagen 2,15% à 122,70 euros, malgré l'annonce de grandes ambitions en Chine. Au salon de l'automobile de Pékin, BMW a dit tabler sur une croissance à deux chiffres de ses ventes cette année en Chine, tandis que Volkswagen va se doter d'une nouvelle usine dans la province du Xinjiang, dans le nord-ouest. Suisse : ouverture faible La Bourse suisse est en net recul, hier matin, en début de séance. Après une semaine positive, le scepticisme est à nouveau de mise parmi les investisseurs. Nestlé est traité hors dividende, ce qui pèse sur le SMI, d'autant que le géant de Vevey a aussi annoncé le rachat de la division Nutrition de Pfizer. Les indications préalables des USA et des données chinoises tendent aussi à peser sur les marchés. Peu après l'ouverture, le SMI reculait de 1,27% à 6 158,58 points. Sur la baisse de 80 points, Nestlé était responsable à lui seul d'une cinquantaine de points. Le SLI reculait de 0,985 à 927,91 points et le SPI de 0,45% à 5 713,09 points. Nestlé perdait 3,2% ou 1,85 franc à 55,25 francs. Le titre est traité hors dividende de 1,95 franc. Nestlé a annoncé le rachat de la division Nutrition de Pfizer pour presque 12 milliards de dollars, un prix jugé élevé par les analystes, qui saluent toutefois l'opération comme stratégiquement judicieuse. Selon le "Financial Times Deutschland", Nestlé serait aussi intéressé par le fabricant de produits surgelés Iglo, à vendre pour 1,6 milliardd'euros. Les courtiers estiment que la relative bonne performance de l'action Nestlé (hors effet dividende) s'explique plutôt par le caractère défensif du titre, recherché lorsque l'ambiance est mauvaise sur les marchés. Derrière Nestlé, Novartis était stable et Roche ne perdait que 0,3%. Novartis a annoncé vouloir investir 500 millions de francs dans une usine à Stein/AG. Vendredi, Novartis avait publié diverses bonnes nouvelles sur des produits, notamment Gilenya. Nobel Biocare gagnait 0,3% et Geberit était inchangé. Geberit publie ses chiffres trimestriels jeudi prochain. ABB (-1,3%) fera de même mercredi. La semaine passée, l'action ABB a gagné un bon 5%, 2e meilleur performeur derrière Roche. Dans la presse dominicale, le CEO Joe Hogan a dit craindre un échec du changement au niveau de la politique énergétique en Allemagne si on traîne trop avec le développement du réseau électrique. Les gros perdants étaient Transocean (-2,1%), Adecco (-1,9%) et Actelion (-1,7%). Aux financières, CS perdait 1,3% et Swiss Life 1,1%. Sur le marché élargi, Mondobiotech chutait de 22% après l'annonce de l'arrêt des discussions de rachat avec l'italien Pierrel. Gottex gagnait 3,5% après des informations sur la marche des affaires au T1.
La Bourse de Madrid poursuit sa chute, plonge de plus de 3% La Bourse de Madrid poursuivait sa chute, hier, en dessous des plus bas niveaux de 2009, abandonnant plus de 3%, dans un climat d'incertitude après la premier tour de la présidentielle française et dans l'attente des chiffres d'Eurostat sur le déficit espagnol. L'indice Ibex-35 des principales valeurs de la bourse de Madrid perdait 3,24% à 6 812,6 points, dans les premiers échanges Toutes les valeurs étaient dans le rouge. Le secteur industriel était particulièrement touché, ainsi que les valeurs bancaires. Parmi les plus fortes baisses, le fabricant espagnol d'éoliennes Gamesa chutait de 6,43% à 2,11 euros et le groupe sidérurgique Acerinox de 4,35% à 8,803 euros. Le titre du groupe pétrolier Repsol continuait de souffrir, perdant 4,39% à 14,265 euros, après la décision, lundi dernier, du gouvernement argentin de nationaliser en partie sa filiale YPF. La première banque en zone euro par capitalisation boursière Santander abandonnait 3,24% à 4,596 euros et BBVA plongeait de 4,12% à 4,888 euros. La troisième banque du pays par capitalisation, CaixaBank, plongeait elle de 2,04% à 2,498 euros. La Bourse de Milan creuse ses pertes et chute de près de 3% La Bourse de Milan creusait ses pertes, hier matin, et chutait de près de 3% peu après l'ouverture, dans un marché nerveux après le premier tour de l'élection présidentielle en France qui a vu le socialiste François Hollande devancer Nicolas Sarkozy. L'indice vedette FTSE Mib lâchait 2,76% à 14 003 points, après avoir reculé de plus de 3% durant quelques minutes. Signe d'un regain de tensions sur le marché de la dette, l'écart entre les taux italiens à dix ans et les taux allemands, qui mesurent la prime de risque payée par Rome pour financer sa dette, se creusait et dépassait les 4 points de pourcentage. Toutes les valeurs étaient dans le rouge mais les bancaires étaient particulièrement malmenées. UniCredit cédait ainsi 3,81% à 2,876 euros, UBI Banca 3,26% à 2,496 euros et Intesa Sanpaolo 3,23% à 1,107 euro. Parmi les autres valeurs phares, le numéro un mondial des câbles Prysmian reculait de 4,14% à 11,81 euros, l'assureur Generali de 3,21% à 9,94 euros et le groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica de 3,03% à 3,132 euros.