Les Bourses européennes ont ouvert en léger recul hier, l'inquiétude des investisseurs sur la stratégie de la Réserve fédérale américaine l'emportant sur l'impact positif de bons indicateurs de croissance du secteur privé en Chine et en Europe et sur la victoire d'Angela Merkel aux élections législatives allemandes. Les investisseurs s'interrogent sur la stratégie à venir de la Fed après sa décision inattendue la semaine dernière de ne pas toucher à son programme d'injections de liquidités dans l'économie. A Paris, l'indice CAC 40 perd 0,15% à 4 197,31 points dans les premiers échanges. À Francfort, le Dax cède 0,25% et à Londres, le FTSE recule de 0,31%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 se replie de 0,2%. Aux valeurs, l'action Crédit agricole accuse une perte de 1,4%, deuxième baisse du CAC 40. Crédit agricole SA envisage de redéfinir les contours de sa gouvernance, notamment pour rendre sa structure et son organisation plus lisibles à l'international, selon la presse. Les marchés avaient atteint des pics la semaine dernière après la décision de la Fed, même si l'enthousiasme s'était rapidement épuisé dans la mesure où cette décision est le reflet de la fragilité de la reprise. Une série d'indices PMI signalent une accélération de la croissance de l'industrie manufacturière en Chine et une bonne tenue du secteur privé dans la zone euro grâce au secteur des services. En Allemagne, plébiscitée pour son rôle pendant la crise de la zone euro, Angela Merkel a conduit dimanche les conservateurs à un succès triomphal aux élections législatives fédérales, près de la majorité absolue. Sur le marché du pétrole, le Brent mer du Nord se maintient au-dessus des 109 dollars le baril, soutenu par les bons chiffre de croissance en Chine, dans des marchés qui restent toutefois prudents en attendant de savoir si la Fed a l'intention de réduire ses rachats d'actifs à sa prochaine réunion d'octobre. Cette crainte pèse également sur le marché de l'or, à 1 321,81 dollars l'once contre un pic de 1 374,54 dollars touché jeudi dernier. Les investisseurs attendent d'autres indices PMI manufacturiers en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que les discours de trois responsables de la Fed, dont celui du président influent de la Fed de New York, William Dudley. Les marchés japonais étaient fermés ce lundi pour la fête de l'Equinoxe d'automne.
Le FTSE en baisse après la victoire de Merkel La Bourse de Londres évoluait en baisse dans les premiers échanges, après la victoire électorale d'Angela Merkel en Allemagne qui devrait se traduire par la mise en place d'une "grande coalition". L'indice FTSE-100 des principales valeurs abandonnait 20,40 points, soit 0,31% par rapport à la clôture de vendredi, à 6 576,03 points. "Les investisseurs se focalisent sur les développements en Allemagne après la réélection de la chancelière Angela Merkel", a commenté Lee Mumford de Spreadex. Mme Merkel n'ayant pas remporté la majorité absolue, "elle devra maintenant convaincre ses rivaux de gauche de participer à un gouvernement de coalition", a ajouté le courtier. Du côté des valeurs, Coca-Cola Hellenic Bottling, deuxième plus important embouteilleur du groupe américain de boissons, lâchait 2,09% à 1 831 pence pour son premier jour de cotation sur l'indice vedette. La plupart des banques cédaient également du terrain à l'image de Barclays (-1,39% à 269,65 pence) et de RBS (1,34% à 359,5 pence) tandis que le groupe d'énergie Centrica reculait de 1,04% à 398 pence après avoir annoncé l'abandon de deux projets de stockage gazier, faute de perspectives économiques. Parmi les valeurs en progression, le groupe de luxe Burberry gagnait 0,53% à 1 627,5 pence et le géant de la téléphonie mobile Vodafone 0,30% à 209,1 pence.
Francfort peu impressionnée par la victoire de Merkel La Bourse de Francfort se montrait peu impressionnée par la victoire de la chancelière Angela Merkel aux législatives allemandes, passant dans le rouge après avoir ouvert en légère hausse. L'indice vedette Dax perdait 0,17% à 8 661,27 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes reculait de 0,10% à 15 005,98 points. Outre la suite des résultats de ces élections, les investisseurs surveillaient l'audition par le Parlement européen du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi. Du côté des valeurs, Infineon occupait la tête du Dax avec +2,31% à 7,66 euros. Dans un entretien au Börsenzeitung, son directeur financier Dominik Asam estime qu'après "deux ans de stagnation, le marché mondial des semi-conducteurs commence à retrouver de l'élan". Infineon compte en profiter et croître davantage que le marché, toutefois le groupe a décidé de reporter d'un an son objectif de 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, à mi-2016. Ces commentaires ont été jugés "encourageants" et globalement "en ligne avec nos attentes" par Harald Schnitzer, analyste chez DZ Bank. Le conglomérat industriel Thyssenkrupp perdait 0,31% à 17,43 euros, après un week-end riche en nouvelles spéculations. Son patron Heinrich Hiesinger a confirmé dans un entretien paru dimanche que la vente des usines brésilienne et américaine "prenait plus longtemps que prévu", et laissé la porte ouverte à de nouvelles dépréciations sur ces actifs encombrants, déjà sources de grosses pertes. Le magazine Focus croyait en outre savoir que la groupe envisageait une cession de sa division d'équipements automobiles, tandis que l'hebdomadaire WirtschaftWoche faisait état d'un prolongement de lignes de crédit accordées au groupe par ses banques, citant des sources financières. RWE qui a annoncé ce week-end vouloir supprimer des emplois, après avoir prévu de diviser par deux son dividende en 2013, perdait 1,13% à 24,41 euros. Mais c'est Deutsche Post qui fermait la marche avec -2,16% à 24,28 euros.
Le SMI hésitant, prises de bénéfices La Bourse suisse a ouvert en très légère hausse, pour ensuite se replier en territoire négatif. Après deux semaines de hausse, les investisseurs prennent leurs bénéfices. Ils accueillent positivement, mais sans exagération, la victoire d'Angela Merkel aux élections législatives en Allemagne et considèrent les bons chiffres de la production industrielle en Chine comme un signe encourageant. Le SMI se repliait de 0,20% à 8 089,29 points, glissant ainsi sous la marque des 8 100 points. Le SLI perdait 0,20% à 1 236,90 points et le SPI 0,24% à 7 668,65 points. Sur les trente valeurs vedettes de la cote, 21 affichaient une baisse, sept une hausse et deux optaient pour un statu quo. Dans un agenda pauvre en nouvelles de sociétés, la majorité des titres enregistraient des variations de faible intensité. Les plus grosses pertes du SMI/SLI revenaient à SGS (-1,0%), Sonova (-0,9%) et Adecco (-0,7%), alors que les fabricants de produits de luxe Richemont (+0,9%) et Swatch (+0,3%) se distinguaient, profitant des bons chiffres conjoncturels de la Chine. Aux financières, UBS cédait 0,7%, Zurich Insurance 0,5% et Julius Bär 0,3%. CS (+0,5%) et Swiss Re (+0,7%) avaient par contre les faveurs des investisseurs. Le réassureur a estimé son niveau de charges propres à environ 240 mio USD suite aux dommages provoqués par les tempêtes de grêle en juillet dernier en Allemagne. Cette évaluation, calculée après rétrocessions et avant impôts, s'avère inférieure aux prévisions. Novartis affichait un cours inchangé. Le groupe pharmaceutique a obtenu le feu vert des autorités européennes et japonaises pour son médicament Ultibro Breezhaler destiné au traitement de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Il prépare par ailleurs un nouveau système de bonifications, qui sera proposé aux actionnaires lors de la prochaine assemblée générale. Il tire ainsi les leçons de l'affaire liée au départ du président Daniel Vasella. Le bon de jouissance Roche cédait 0,5%. Son médicament expérimental Alectinib a obtenu de l'Agence américaine des médicaments (FDA) le statut de "percée thérapeutique" dans le traitement des patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules (NSCLC) ALK-positif. Sur le SLI, l'exploitant de boutiques hors taxe Dufry (inchangé) remplace dès aujourd'hui l'industriel Sulzer (inchangé). Le patron du groupe Klaus Stahlmann a confirmé, dans une interview parue dans la presse du week-end, envisager des suppressions d'emplois pour contrer les résultats décevants du 1er semestre. Sur le marché élargi, Austriamicrosystems et Ems-Chemie (tous les deux inchangés) font leur entrée dans le SMI Mid (SMIM), détrônant Pargesa (+0,1%) et Meyer Burger (-0,9%). Les changements de composition d'indices avaient été annoncés en juillet dernier. Les plus grosses pertes revenaient à Perfect Holding (-13,3%) et à Coltene (-2,7%). Le CFO Hans Grüter quittera fin 2013 le groupe de technique dentaire. A l'opposé figurait Therametrics, sur une envolée de 7,1%. Galenica montait de 2,8% grâce à un relèvement de recommandation d'UBS à "buy".