Les principales Bourses européennes ont ouvert en légère hausse, hier, les investisseurs s'accrochant à l'espoir de voir la Banque centrale européenne voler au secours de l'Espagne et de l'Italie en dépit de sa mise au point la veille sur ce sujet, appuyée en outre par l'Allemagne. Après quelques minutes d'échanges, le CAC 40 gagnait 0,75% (26 points) à 3 506,58 points. À Francfort, le Dax progressait de 0,45% et à Londres, le FTSE prenait 0,49%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 était en hausse de 0,70%. Aux valeurs, Siemens gagnait 0,95% à 75,44 euros après des informations de presse évoquant des discussions préliminaires en vue de la suppression de milliers d'emplois par le conglomérat allemand pour répondre à la chute de ses ventes. Les valeurs bancaires rebondissaient après avoir souffert la veille, leur indice sectoriel progressant de 0,90% en attendant le résultat d'une adjudication de dette espagnole à échéance courte. Paris: le CAC en hausse conforté par la détente sur les taux espagnols La Bourse de Paris était en hausse, hier, en début de matinée (+0,71%), passant au-dessus des 3 500 points, dans un marché soutenu par les anticipations d'interventions de la Banque centrale européenne (BCE) et profitant de l'apaisement des tensions sur la dette espagnole. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 prenait 25,21 points, pour s'inscrire à 3 505,79 points. Sur le marché obligataire, où s'échangent les titres de dette souveraine, ces anticipations se sont traduites par un repli significatif des taux longs espagnols. Hier matin, ils se rapprochaient des 6%, en s'inscrivant à 6,23%. Rassurées par la poursuite de la détente sur les taux espagnols et récupérant après leurs pertes de la veille, les banques s'inscrivaient parmi les plus fortes hausse de la cote: Crédit Agricole gagnait 1,53% à 4,18 euros, Société Générale progressait de 1,35% à 21,05 euros et BNP Paribas s'adjugeait 1,44% à 21,07 euros. Les autres valeurs financières étaient également dans le vert à l'image d'Axa (+1,62% à 11,61 euros) et Natixis (+1,81% à 2,19 euros). Peugeot SA, que des courtiers voient quitter prochainement l'indice CAC 40, progressait de 1,40% à 6,94 euros. Ipsen était stable (+0,08% à 19,01 euros) après avoir racheté auprès de son partenaire américain Inspiration Biopharmaceuticals les droits de commercialisation de son portefeuille de produits recombinants, utilisés dans le cadre du traitement de l'hémophilie. Vivendi s'adjugeait 0,63% à 16 euros, alors que les rumeurs repartent sur une éventuelle scission, après la création d'une direction générale coiffant l'ensemble de ses activités télécoms. Londres: le Footsie (+0,42%) en hausse La Bourse de Londres évoluait en hausse hier matin, le secteur financier progressant confortablement dans une séance qui s'annonce calme alors qu'aucune publication économique majeure n'est attendue. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 24,36 points, soit une progression de 0,42% par rapport à la clôture de la veille, à 5 848,73 points. A Londres, les valeurs financières étaient recherchées, comme les banques Royal Bank of Scotland (RBS) (+1,55% à 235,3 pence), Barclays (+1,25% à 193,2 pence) ou le courtier interbancaire Icap (+0,90% à 336,7 pence). Le groupe minier Glencore prenait 0,41% à 355,2 pence après la publication de ses résultats semestriels, en dépit d'une baisse de son bénéfice. Son homologue Xstrata, avec lequel il doit fusionner, était en revanche en tête des perdants, abandonnant 1,38% à 895 pence. Pour le Royaume-Uni, les chiffres des finances publiques pour le mois de juillet doivent être publiés dans la matinée. Francfort: le Dax retrouve du dynamisme (+0,46%) L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort retrouvait un certain dynamisme hier en matinée, les investisseurs conservant l'espoir d'une intervention de la Banque centrale européenne (BCE) mais gardant néanmoins une certaine réserve au vu des incertitudes persistantes en zone euro. Après une séance de très légère baisse la veille, le Dax regagnait dans les premiers échanges 0,46% à 7 065,73 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes progressait de 0,82% à 11 244,83 points. Les investisseurs restent dans l'expectative de rencontres au sommet demain à Berlin entre Angela Merkel, et le président français François Hollande, et puis vendredi entre la chancelière allemande et le Premier ministre grec Antonis Samaras. Les déclarations de plusieurs responsables politiques allemands de la coalition au pouvoir laissant entrevoir une éventuelle indulgence pour la Grèce sont venues relativiser l'intransigeance affichée officiellement par le gouvernement allemande. Si la BCE a démenti la veille un projet d'une intervention massive sur le marché obligataire pour contenir les taux d'emprunt des pays européens en difficulté, les investisseurs semblaient toutefois toujours parier sur une intervention, au regard de la détente des taux espagnols. Côté valeurs, Siemens, en plein programme de rachats d'actions, gagnait 0,84% à 75,36 euros. Selon le quotidien Börsen Zeitung, l'industriel, marqué par le ralentissement conjoncturel, veut supprimer "des milliers d'emplois" dans le cadre d'un plan d'amélioration des coûts en préparation. Le fabricant de semi-conducteurs Infineon retrouvait des couleurs, s'affichant dans le trio de tête de la cote avec une hausse de 1,79% à 5,90 euros, après avoir été sanctionné la veille par la publication d'une note d'analystes pessimiste. Suisse : ouverture en hausse La Bourse suisse a entamé la séance d'hier sur une note un peu plus ferme, compensant en partie les pertes essuyées la veille. Le SMI reste bien ancré en dessus de 6 500 points, une barre qu'il avait repassée ce mois pour la première fois depuis un an. Le SMI gagnait 0,41% à 6 532,73 points dans les premières transactions, le SLI 0,52% à 967,02 points et le SPI 0,32% à 6 033,49 points. Julius Bär (+2,2%) venait en tête des gagnants du SMI. La banque a annoncé la veille que l'augmentation de capital prévue pour financer en partie le rachat d'International Wealth Management (IWM) de Bank of America Merrill Lynch ne sera que de 500 millions de francs suisse et non de 750 millions de francs comme annoncé il y a une semaine. Il s'agit de n'utiliser le capital autorisé que dans la mesure nécessaire pour cette opération, a précisé la banque. A part Julius Bär, les autres financières étaient aussi dans le haut du tableau. Swiss life gagnait 2,1% à 107 francs, poursuivant sur la lancée positive depuis vendredi dernier avec la publication des chiffres semestriels. Ce matin, la Deutsche Bank a relevé l'objectif de cours à 120 de 115 francs et confirmé "buy" alors que JPMorgan est passé à 127 de 125 francs, avec "neutral". CS montait de 2,0%, Bâloise de 1,1%, UBS et Swiss Re de 1,0% chacune. Richemont gagnait 0,8%: Citigroup a placé le titre en "Most Preferred List", alors qu'il a mis Swatch (+01%) en "Least Preferred List". ABB perdait 0,7% après que la Deutsche Bank a réduit sa recommandation à "sell" de "hold" et abaissé sensiblement l'objectif de cours. Les poids lourds défensifs soutenaient un peu le marché: Nestlé gagnait 0,4%, Novartis 0,3% et Roche 0,2%. Sur le marché élargi, Straumann perdait 7,3%. Les chiffres semestriels ont manqué les attentes des analystes et l'entreprise a en plus réduit ses prévisions de marché pour 2012. Les chiffres ont été marqués par l'environnement général faible, mais aussi par des facteurs extraordinaires comme la réorganisation globale et la participation à Neodent. L'arrêt du programme de rachat d'actions a certainement aussi déçu. Dans le sillage de Straumann, Nobel Biocare perdait 1,8%. Les deux titres avaient nettement progressé la veille avant les chiffres de Straumann. Nobel Biocare présente ses propres données mercredi. Le bon de participation Lindt & Sprüngli perdait 1,9% après les chiffres semestriels. Le chocolatier a déçu en n'annonçant pas de nouveau programme de rachat d'actions, se bornant à indiquer que l'actuel programme en cours serait simplement mené à terme. Tokyo clôture en légère baisse (-0,16%), marché attentiste La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier en légère baisse (-0,16%), les investisseurs restant attentistes face à la crise européenne d'endettement et aux incertitudes de la conjoncture. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 14,24 points à 9 156,92 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grappillé de son côté 0,08%, prenant 0,60 point à 765,26 points. L'activité a été extrêmement faible, avec 1,23 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Le Nikkei a évolué proche de l'équilibre toute la séance, les opérateurs hésitant à poursuivre la récente tendance à l'achat faute de nouvelles macroéconomiques rassurantes. Le marché tokyoïte s'est apaisé ces derniers jours, à l'instar de ses homologues occidentaux, en l'absence de développements inquiétants en Europe, toujours en proie à une crise d'endettement. Les dernières statistiques économiques publiées pour les principales économies mondiales n'ont pas non plus aggravé les craintes des investisseurs pour la croissance planétaire. Pour autant, l'activité des principales économies du monde reste ralentie, que ce soit aux Etats-Unis et, dans une moindre mesure, en Chine. L'Europe reste pour sa part à la merci d'une nouvelle poussée fièvre de sa crise s'endettement, bien que les paroles rassurantes de ses dirigeants politiques et des chefs de la Banque centrale européenne aient récemment contribué à calmer les craintes, au moins temporairement. Dans ce contexte, les opérateurs n'ont pas vraiment su que faire, d'autant que le yen, dont l'évolution permet souvent au marché de s'orienter, n'a quasiment pas bougé depuis la veille. La devise nippone avait perdu un peu de terrain face à l'euro et au dollar lors des séances précédentes, ce qui avait contribué à doper le marché tokyoïte. La valeur des revenus tirés de l'étranger par les groupes exportateurs nippons augmente mécaniquement lorsque le yen diminue. Dépourvu de repères clairs, les investisseurs ont au final acheté et vendu avec parcimonie, en fonction de l'actualité propre des groupes. Sharp, en grande difficulté financière et dont le titre a évolué ces derniers jours à son plus bas niveau en 40 ans, a rebondi de 2,87% à 179 yens. Des investisseurs ont bien accueilli un article de presse affirmant que le fabricant d'électronique pourrait vendre à son partenaire taïwanais Hon Hai deux usines d'assemblage de télévision situées en Chine et au Mexique, afin de réduire ses effectifs mondiaux de 3 000 personnes. Les deux géants nippons du secteur, eux aussi en difficulté, Sony et Panasonic, ont en revanche continué de dévisser, respectivement de 0,42% à 942 yens et de 1,02% à 585 yens. Les compagnies d'électricité nippones ont continué de plonger, plombées par leur privation quasi totale d'énergie nucléaire, près d'un an et demi après la catastrophe de Fukushima (nord-est). La firme gérant le site accidenté et responsable de l'approvisionnement en électricité de la capitale, Tokyo Electric Power, a chuté de 4,64% à 144 yens et son homologue de la région d'Osaka-Kobe-Kyoto (centre-ouest), Kansai Electric Power, de 2,99% à 650 yens. Considéré comme des "valeurs défensives" à acheter par temps difficile, les opérateurs de télécommunication mobile sont montés: NTT Docomo de 0,60% à 135 200 yens, KDDI de 0,88% à 570 000 yens et Softbank de 1,43% à 3 190 yens.