Les Bourses européennes ont ouvert en net recul, hier, pour le deuxième jour consécutif, les investisseurs continuant à digérer le rally des dernières semaines qui a ramené les marchés à un plus haut de quatorze mois et à s'interroger sur l'impact des mesures annoncées par la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne. À Paris, le CAC 40 abandonne 0,98% à 3 518,94 points dans les premières cotations. À Francfort, le Dax cède 0,88% et à Londres, le FTSE perd 0,72%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 chute de 1,02%. La Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,39%. Wall Street a accentué ses pertes la veille après la clôture des marchés en Europe. Heinz-Gerd Sonnenschein, analyste technique chez Deutsche Postbank, dit s'attendre à voir les Bourses continuer à faire du yo-yo tant que les investisseurs n'auront pas trouvé de quoi alimenter un nouveau rally. "On a vu de fortes initiatives de la part des banques centrales et c'est maintenant aux décideurs politiques européens de prendre des mesures en direction d'une union plus forte", estime-t-il. "Pendant ce temps, l'attention va se reporter sur les fondamentaux macroéconomiques et les sociétés vont devoir montrer comment elles s'en sortent, donc la prochaine saison des résultats risque d'être stressante." Paris: le CAC 40 en recul préoccupé par l'Espagne La Bourse de Paris était en repli, hier, en début de matinée (-0,96%), l'indice CAC 40 cédait 22,83 points pour s'inscrire à 3 530,87 points. Des prises de bénéfices pesaient sur le secteur bancaire avec la Société Générale en recul de 1,52% à 24,68 euros, Crédit Agricole qui abandonnait 1,34% à 5,9 euros et BNP Paribas qui cédait 0,73% à 39,93 euros. Le titre Belvédère perdait 3,55% à 54,50 euros, après qu'une partie des créanciers obligataires du groupe de vins et spiritueux s'est prononcée contre les propositions de restructuration de sa dette, s'estimant notamment lésés par rapport à d'autres créanciers. Le secteur automobile était à la peine après une chute des ventes de voitures neuves en juillet et août en Europe. Renault cédait 2,33% à 39,73 euros, Faurecia abandonnait 1,65% à 14,9 euros, Valeo cédait 1,33% à 40,2 euros et Peugeot reculait de 0,99% à 7,01 euros. Après la forte chute des prix du pétrole enregistrée la veille sur le marché new-yorkais, Total cédait 0,86% à 41,06 euros. Du côté des hausses, on notait les valeurs défensives à l'image de L'Oreal (+0,93% à 98,01 euros), Danone (+0,86% à 49,35 euros) et Essilor (+0,75% à 73,2 euros). Londres: le FTSE ouvre en baisse La Bourse de Londres a ouvert en baisse hier. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 31,59 points, soit un repli de 0,54% à 5 861,93 points après avoir clôturé, avant-hier, sur une baisse de 0,37%. Parmi les plus fortes baisses, l'assureur Aviva lâchait 4,23% à 344 pence après la dégradation de sa recommandation par BofA-Merrill Lynch. Les banques Royal Bank of Scotland et Barclays reculaient de leur côté de 2,95% à 266,3 pence et de 1,87% à 223,7 pence tandis que les minières étaient également sous pression à l'image d'Eurasian Natural Resources (-2,18% à 354,7 pence) ou de Vedanta Resources (-2,03% à 1070,8 pence). Les fabricants de cigarettes Imperial Tobacco et British American Tobacco prenaient en revanche 0,56% à 2 331 pence et 0,55% à 3 171,5 pence. Le groupe pharmaceutique AstraZeneca gagnait pour sa part 0,38% à 2 899,5 pence et le géant des boissons alcoolisées Diageo 0,33% à 1 689 pence. Francfort: le Dax se replie dans l'attente de l'indice ZEW La Bourse de Francfort évoluait en baisse, hier en matinée, les investisseurs continuant de prendre leurs bénéfices avant la publication de la dernière enquête ZEW mesurant le moral des milieux financiers en Allemagne, attendue dans la matinée. Peu après l'ouverture, le Dax cédait 0,85% à 7 340,94 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes laissait lui 0,94% à 11 056,92 points. Du côté des valeurs, le groupe pharmaceutique Merck KGaA reculait de 1,16% à 93,75 euros, après avoir annoncé retirer sa demande de mise sur le marché européen de son anticancéreux Erbitux comme traitement du cancer du poumon non à petites cellules. Daimler perdait 1,88% à 39,05 euros hier. Le constructeur automobile a affirmé, à l'occasion de l'ouverture du salon des véhicules commerciaux de Hanovre, avoir augmenté ses ventes mondiales de camions d'environ 20% sur les huit premiers mois de 2012. Les autres constructeurs automobiles évoluaient aussi dans le rouge, BMW perdant 2,17% à 60,35 euros et Volkswagen 2,60% à 147,70 euros, alors que l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) a annoncé une chute des ventes de voitures neuves en juillet et en août dans l'Union européenne. Egalement dans le Dax, l'action du producteur allemand d'engrais et de sel K+S était en baisse de 0,44% à 38,125 euros. Selon les analystes d'Equinet Bank, les stocks nord-américains de potasse ont reculé en août, mais la production est encore suffisante pour maintenir les prix stables. Enfin, les actions bancaires Deutsche Bank (-2,82% à 33,10 euros) et Commerzbank (-2,86% à 1,60 euro) enregistraient les plus mauvaises performances du Dax, alors que les divergences entre les pays européens sont encore nombreuses sur la mise en place d'un superviseur bancaire européen. Suisse : ouverture en léger repli La Bourse suisse a ouvert en léger repli, hier, sur des indications plutôt négatives. Dans les premiers échanges, le SMI perdait 0,33% à 6 530,82 points, le SLI 0,87% cédant 0,87% à 983,22 points et le SPI 0,40% à 6 057,69 points. Les valeurs financières et cycliques se retrouvaient sous pression. CS lâchait 1,7%, Julius Bär 1,2% et UBS 2,1% à 12,14 francs. Barclays a remonté son objectif de cours UBS à 11 (9) francs. Les assureurs cédaient également du terrain, à l'image de Bâloise (-1,5%) et Swiss Life (-1,6%). Kühne+Nagel dévissait carrément de 3,1%, plombé par la baisse de rétrogradation de JP Morgan à "neutral", d'"overweight" précédemment. La très volatile Transocean perdait 1,9% et Swatch 1,9%. UBS a revu à la baisse sa recommandation et son objectif de cours pour le fabricant de produits de luxe. Richemont abandonnait 0,7% à 60,65 francs, après avoir cédé 2,3% la veille. Le titre bénéficie pourtant de commentaires favorables d'UBS, qui a remonté la recommandation à "buy", de "neutral", et l'objectif de cours à 69 (57) francs. Le groupe a pris un bon départ et devrait surperformer le secteur, selon la banque. Holcim (-2,1%), ABB (-1,1%) tout comme Lonza (-1,7%) étaient également boudés par les investisseurs. Le groupe de spécialités chimiques a placé 170 millions d'euros dans deux monnaies, soit 40% en euro et 60% en dollars. Le produit de l'emprunt doit servir à refinancer un prêt-relais que le groupe a levé auprès d'un consortium de banque lors de l'acquisition d'Arch Chemicals. Les défensives évoluaient à contre-courant, freinant ainsi la descente de l'indice. Roche gagnait 0,3%. L'agence Standard & Poor's a relevé le rating de crédit à long terme du groupe pharma bâlois à "AA" de "AA-", et maintenu la note de crédit court terme à "A-1+". La perspective reste à "stable". Novartis progressait de 0,3%, Nestlé s'appréciant du même ordre de grandeur, à 58,75 francs. Berenberg a commencé la couverture de ce dernier à "hold" avec un objectif de cours de 64 francs. En tête du peloton du SMI/SLI se trouvaient plutôt des valeurs défensives, comme Sonova (+0,4%). Sur le tableau secondaire, les Forces motrices bernoises BKW, inchangées, ont annoncé la nomination de leur nouvelle CEO, dès janvier 2013, en la personne de Suzanne Thoma. Elle remplacera Kurt Rohrbach qui devient vice-président. Les titres Sarasin laissaient 0,2%. Plus de 80% des actions B de la banque ont été présentées à l'acceptation dans le cadre de l'offre publique d'achat (OPA) de JSH S.A. (JSH), une filiale de Safra, jusqu'à l'échéance de l'opération, soit le 17 septembre 2012. Newron (-3,1%) reculait le jour de son assemblée générale qui doit décider si elle accepte une augmentation de capital et l'acquisition de la société NeuroNova. Le partenaire Zambon s'y oppose. Tokyo finit en baisse de 0,39% La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en baisse de 0,39%, A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 35,62 points à 9 123,77 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné au contraire 0,20%, grappillant 1,48 point à 758,36 points. L'activité a été assez faible, avec 1,8 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Du côté des valeurs, c'est le secteur de l'automobile qui a particulièrement souffert. Ce fut le cas de Nissan, -5,01% à 701 yens, et de Honda, -2,51% à 2 604 yens. Toyota s'est effritée de 0,62% à 3 195 yens. Du côté des fabricants d'électronique, Sharp a cédé 2,40% à 203 yens et Panasonic 0,71% à 560 yens. Sony a en revanche grimpé de 4,48% à 1 027 yens, sur la foi d'un article de presse affirmant qu'il pourrait bientôt annoncer un accord capitalistique avec le groupe d'appareils photo Olympus, qui a gagné pour sa part 0,96% à 1 540 yens. La chaîne de distribution Aeon qui a dû fermer des supermarchés, hier, en Chine a baissé de 2,79% à 872 yens, son concurrent Seven & i lâchant 1,37% à 2 291 yens pour la même raison. Fast Retailing, gérant la marque de vêtement Uniqlo dont plusieurs boutiques ont gardé rideau fermé, a chuté de 6,97% à 17 480 yens. Le spécialiste des engins de chantier Komatsu a cédé pour sa part 1,84% à 1 650 yens. Grand gagnant du jour, le groupe de jeux vidéo Nintendo a bondi de 5,14% à 10 020 yens, tiré par la forte baisse du yen face à l'euro ces derniers jours, un phénomène qui élève la valeur de ses revenus tirés d'Europe, une fois convertis en monnaie japonaise.
