Décidément, les Algériens se dirigent moins vers les activités commerciales. En effet, l'inscription au registre du commerce a régressé durant le premier semestre de l'année en cours. Selon le rapport publié par le Centre national du registre du commerce (CNRC), le nombre des opérateurs économiques a connu une baisse de 2% par rapport à la même période de 2012. Parallèlement, la présence d'investisseurs étrangers est de plus en plus importante, avec 10 220 opérateurs. L'activité commerciale en Algérie traverse une période de flottement. Les données du bilan présenté par le centre, indiquent que 200.015 opérateurs se sont inscrits au registre de commerce durant le premier semestre trimestre 2013. Ces inscriptions comprennent les nouvelles immatriculations (ou créations de nouvelles entreprises) avec 98.380 immatriculés, 58.867 radiations et 42.763 modifications d'activités pour divers motifs, a ajouté le Centre. "Comparativement aux six premiers mois de 2012, il est enregistré une baisse peu significative du nombre des inscriptions au registre du commerce équivalent à 2% (-10% pour les personnes morales et de -1% pour les personnes physiques)", explique le CNRC. Le CNRC précise par ailleurs que sur le nombre total des nouvelles immatriculations (98.380), il y a 89.918 inscrits comme personnes physiques alors que les personnes morales ou sociétés sont au nombre de 8.462 entités à fin juin. Ainsi, le nombre global des commerçants inscrits au registre du commerce a augmenté de 43.816 opérateurs activant dans divers créneaux économiques, soit une hausse de 2,7% comparativement à fin 2012. A fin juin 2013, le nombre global d'opérateurs économiques inscrits au registre du commerce s'élève à 1.640.168 opérateurs dont 91,2% sont des personnes physiques (1.496.449 inscrits) alors que 143.719 sont des personnes morales (8,8%). Selon le CNRC, 41,8% du nombre total des commerçants (personnes physiques) opèrent dans le commerce de détail, 40% dans les services alors que 14% sont inscrits dans la production industrielle et le BTPH. En outre, précise le bilan, 31,2% des personnes morales sont inscrits dans les services, 29,3% dans la production industrielle et le BTPH alors que 22,4% opèrent dans l'import-export. Par wilayas, Alger reste la première en termes d'implantation des opérateurs économiques ayant un registre de commerce où leur nombre atteint 164.751 personnes physiques (11% du total) et 48.190 personnes morales (33,5%). A Oran, il a été enregistré à fin juin 2013 quelque 64.441 personnes physiques et 11.118 personnes morales, alors qu'à Tizi Ouzou le nombre d'inscrits au registre du commerce s'est établi au premier semestre à 64.411 personnes physiques et 7.162 personnes morales. S'agissant des commerçants étrangers établis en Algérie et inscrits au registre du commerce, leur nombre a atteint 10.220 dont 8.073 sociétés dont le gérant est de nationalité étrangère, ajoute le CNRC selon lequel le nombre de commerçants constitués en personnes physiques est de 2.147 opérateurs. Les nationalités les plus représentées sous forme de sociétés sont les Français avec 21,48% des inscrits au registre du commerce à fin juin dernier, les Syriens (12,68%), suivis des Chinois (8,66%) et les Turcs (7,56%). Pour le taux des opérateurs étrangers (personnes physiques), les Tunisiens viennent en tête avec (27,76%), les Syriens (23,94%), les Marocains (19,01%) et les égyptiens (7,73%), selon les données du CNRC. Pour rappel, la nouvelle loi régissant les activités commerciales, adoptée au mois de juin dernier et autorisant certaines personnes aux antécédents judiciaires à exercer une activité commerciale, est entrée en application en septembre passé. La loi n.13-06 du 23 juillet 2013 modifiant et complétant la précédente loi 04-08 du 14 août 2004, adoptée au mois de mai dernier par l'APN et en juin par le Conseil de la Nation, porte notamment sur l'autorisation de certaines personnes condamnées par la justice à s'inscrire au registre de commerce, et à faciliter leur insertion sociale. L'ancien article 8 de la loi de 2004, modifié dans ce texte constituait un obstacle pour de nombreux postulants à la création d'entreprise, notamment les jeunes promoteurs dont les extraits de casiers judiciaires portent des mentions relatives à des délits ou crimes commis. Notamment, il est à rappeler que le registre du commerce sera d'ici peu de temps livré par internet ce qui permettra de l'acquérir plus rapidement. Ainsi, ces deux mesures permettront-elles d'accroître le nombre des inscripteurs au registre de commerce ? Une chose est sûre, le commerce en peut diminuer considérablement du taux du chômage. En effet, plus de 6 millions de personnes sont employées dans le privé alors que le secteur public n'a créé que 4 millions de postes. L'Algérie a besoin de plus de 2 millions de commerçants pour assurer une meilleure couverture de son territoire en activités commerciales. Le nombre de registres du commerce délivrés jusque-là ne répond pas aux normes internationales, celles-ci exigent 1 million de commerçants pour une population de 10 millions d'habitants.