Le sucre brut a atteint son plus haut niveau en six mois la semaine dernière, en raison de perturbations de la récolte au Brésil, tandis que les prix du cacao se stabilisaient et que ceux du café continuaient leur plongeon. Le sucre brut a marqué jeudi à New York un plus haut depuis le 25 mars dernier à 18,24 cents la livre. "Le sucre a pris 5% en une semaine, ce qui est assez impressionnant étant donné que le marché est plus que largement approvisionné", se sont étonnés les économistes de Commerzbank. La hausse des prix a été provoquée par le ralentissement de la récolte au Brésil, premier producteur mondial de sucre, à cause du mauvais temps. Selon la fédération professionnelle Unica, les moulins de la région Centre-sud (où est concentré l'essentiel des cultures sucrières du pays) ont broyé 7,5% de moins de cannes à sucre durant la première quinzaine de septembre qu'au cours des quinze jours précédents. De plus, ces fortes pluies "pourraient affecter le taux en sucre des cannes (qui est déjà inférieur à l'année dernière), poussant plus de canne vers la production d'éthanol", a expliqué Kona Haque, analyste chez Macquarie. La balance penche déjà en faveur de l'éthanol puisque seulement 44,97% de la canne récoltée jusqu'ici dans la région de Centre-sud a été destinée à la fabrication de sucre contre 49,50% l'année dernière.
Le cacao se stabilise, le café poursuit son plongeon Les prix du cacao se sont stabilisés cette semaine, après avoir atteint la semaine dernière des plus hauts niveaux en un an en raison de craintes d'aggravation du déficit d'offre sur le marché mondial. "Même si les pluies reprennent dans les régions productrices de cacao en Afrique de l'Ouest, ça ne sera peut-être pas assez pour compenser le manque d'humidité de la terre due à une période prolongée de temps sec", a estimé Mme Haque. "Nous pensons toujours que les récoltes ivoiriennes et ghanéennes pour la saison 2013/14 seront bien inférieures à la moyenne", a-t-elle ajouté. La Côte d'Ivoire et le Ghana sont respectivement premier et deuxième producteur mondial de fèves de cacao. Quant aux cours du café, ils ont poursuivi leur baisse cette semaine, le robusta coté à Londres atteignant vendredi un nouveau plus bas depuis trois ans, à 1.632 dollars la tonne, à cause d'une offre pléthorique. La semaine dernière, l'arabica échangé à New-York avait touché un plus bas en quatre ans et demi (à 111,10 cents la livre). Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 484 dollars contre 486,50 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars 2014 valait 18,02 cents contre 17,73 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1.703 livres sterling vendredi contre 1.705 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en décembre valait 2.617 dollars contre 2.615 dollars sept jours plus tôt. A Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 1.647 dollars contre 1.680 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 115,60 cents contre 115,25 cents sept jours auparavant.
La demande chinoise et celle brésilienne dopent les cours du blé Les cours du blé ont nettement profité à Chicago d'un regain de demande de la part de la Chine et du Brésil tandis que la hausse des prix du maïs et du soja restait plus modérée. "Le blé est revenu sur le devant de la scène" à la Bourse de Chicago "en raison des problèmes météorologiques qui ont affecté la qualité de la récolte en Chine et au Brésil", remarque Paul Georgy de la maison de courtage Allendale. "Comme ces pays consomment beaucoup de blé, ils en achètent du coup de grandes quantités un peu partout dans le monde", ajoute-t-il. Ils se tournent d'autant plus vers le blé américain que les conditions météorologiques en Argentine, un important producteur et exportateur de la céréale, ne sont pas favorables: un temps déjà froid et sec menace d'évoluer vers un gel qui affecterait fortement les récoltes. Ces facteurs positifs pour le prix du blé américain sont accentués par le fait que les cours évoluent peu depuis plusieurs semaines. "Les investisseurs se sont tout à coup beaucoup intéressés au blé", relève Bill Nelson de Doane Advisory Services. Le marché était en revanche plus prudent vis-à-vis du maïs et du soja. La moisson n'en est qu'à ses débuts dans les régions du sud des Etats-Unis et les premiers retours sur les rendements sont très positifs. De plus, "les récentes pluies qui sont tombées dans le nord du Midwest", la principale zone de production de l'oléagineux, "peuvent améliorer le rendement d'une récole affectée par un temps sec en août", souligne Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors. Mais le gros de la moisson ne commencera que dans deux ou trois semaines et "les échanges restent dans une fourchette limitée car les investisseurs attendent d'en savoir plus sur la qualité de la récolte", remarque Bill Nelson. "Il semble que les investisseurs soient réticents à faire encore reculer les prix, qui sont déjà à des niveaux assez bas, avant d'avoir la confirmation de rendements meilleurs que prévu dans le prochain rapport de l'USDA" prévu le 11 octobre, renchérit Paul Georgy. Certains d'entre eux "ont même le sentiment que le maïs est particulièrement bon marché au prix actuel" et parient donc à la hausse sur la céréale, souligne Bill Nelson. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat de référence sur le marché, évoluait à la mi-séance vendredi à 4,5675 dollars contre 4,5100 dollars en fin de semaine dernière. Le boisseau de blé pour la même échéance s'échangeait à 6,8100 dollars contre 6,4625 dollars vendredi dernier. Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le contrat le plus échangé, valait 13,2075 dollars contre 13,1525 dollars il y a une semaine.