"Le gouvernement n'est pas responsable de la hausse des prix au niveau mondial, mais, il est dans l'obligation de trouver une solution au niveau national". C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre du Commerce El Hachemi Djaâboub, lors de sa première conférence de presse au sein du nouveau siège. Face à la flambée des prix, le gouvernement se devait, en effet, de réagir dans une situation qui est en train de prendre les allures d'une véritable crise. El Hachemi Djaâboub a expliqué la cherté des produits de consommation de ce mois de Ramadhan, la hausse des prix de certaines denrées et la manière dont l'Algérie gère cette hausse. A ce propos, il a déclaré que l'Algérie importe 3,5 milliards de dollars de produits alimentaires et seulement les produits nécessaires comme la farine, le lait ont des prix invariables. Pour les autres produits tels que la pomme de terre, les prix sont libres. Cependant, une échappatoire est peaufinée, d'après le ministre. Il s'agit de créer un office national interprofessionnel pour certains produits alimentaires; c'est le cas actuellement pour le lait, ainsi qu'un fonds spécial de stabilisation des prix. L'objectif est de trouver un juste milieu où le consommateur et le producteur ne seraient pas perdants. Interrogé, par ailleurs, sur les marchés informels, qui continuent de croître en toute impunité en influençant considérablement le marché ordinaire, le ministre du Commerce a annoncé que 3 800 agents de contrôle sillonnent actuellement les marchés et les commerces au niveau national. Ils sont au moins un million de personnes à activer dans l'illégalité totale. Le recensement des marchés informels réalisé par le ministère du Commerce a permis de dénombrer 732 marchés informels d'une superficie globale de 2,7 millions de m2 et au sein desquels activent plus de 100 000 intervenants, soit près de 13% des commerçants inscrits au registre du commerce. A cet égard, nombreux sont les experts qui affirment que si rien n'est entrepris pour réduire la part de l'informel, l'Algérie va au-devant d'une "menace de l'équilibre socioéconomique". Le processus d'intégration à l'économie mondiale impose à l'Algérie d'adopter de nouveaux comportements en rupture avec les méthodes anciennes, qui ne cadrent pas avec la réglementation commerciale internationale. De ce fait, l'État algérien a consenti, dans le cadre de l'adhésion à l'OMC, l'amendement et la promulgation de dizaines de lois et règlements pour que les transactions entre notre pays et l'étranger soient soumises aux règles internationales en vigueur. Le ministre va jusqu'à dire que les forces de l'ordre sont les premiers concernés quant à l'exploitation d'espaces d'une manière informelle. "Le ministère du Commerce est responsable de la régularisation des commerçants légalement établis" conclut-il.