Le ministre annonce également la création d'un office national de la pomme de terre. Un grand ouf pour les petites bourses! Pour faire face à la flambée des prix, l'Etat a décidé de créer un fonds spécial de stabilisation des prix. C'est le ministre du Commerce El Hachemi Djaâboub, qui a annoncé la nouvelle hier, lors d'une conférence de presse animée au siège de son ministère. «La parade» du ministère du Commerce apaisera un malaise social grandissant même si les contours de ce fonds restent indéfinis. Le ministre n'a pas donné plus de précisions ni de détails sur cette initiative et sur la manière dont sera alimenté ce fonds. M.Djaâboub s'est contenté de dire qu'il sera un levier pour réguler les prix. Ce fonds sera-t-il sous forme de subventions, de réductions de taxes, d'aides directes aux citoyens? Aucune indication n'a été avancée par le ministre. «Le gouvernement n'est pas responsable de la hausse des prix sur le marché mondial, mais il est responsable quant à atténuer cette hausse sur le marché national», a-t-il déclaré. Evoquant le prix de la pomme de terre, M.Djaâboub a précisé que les services du ministère suivent l'évolution des prix avec l'arrivage des quantités de pomme de terre prévues. Il a rappelé la décision d'importation d'une quantité de 100.000 tonnes qui sera défiscalisée. M.Djaâboub a rappelé également la création d'un comité de veille ad hoc pour suivre les tendances du marché interne. Il a été décidé également la mobilisation des chambres froides pour stocker les 35.000 tonnes de pommes de terre importées. Le plan qui comprend la réduction du prix de ce tubercule concerne également la création d'un office national professionnel de la pomme de terre. Ce dernier prendra en charge l'importation et la distribution de ce produit, a précisé M.Djaâboub. L'office proposera également des solutions pour l'autosuffisance. «L'autosuffisance est garantie pour la pomme de terre, la tomate et le lait», précisera-t-il. S'agissant des autres produits, à l'exemple de la semoule, le ministre tente de rassurer que ce dernier connaîtra certainement une baisse dans les prochains jours. «Nous suivons chaque jour les prix au niveau mondial et le pic a été enregistré hier. Nous nous attendons à ce que la courbe des prix descende», ajoutera M.Djaâboub. La facture des importations de produits alimentaires est estimée à 3,5 milliards de dollars, précisera le ministre. Le ministre a souligné par ailleurs la pénurie du lait en poudre à l'échelle mondiale, indiquant que pour surmonter la crise actuelle, il faudra parvenir à l'autosuffisance. Il a ajouté que cela nécessite l'application du programme quadriennal de la filière de l'industrie du lait à travers l'importation de vaches laitières pour reconstituer le cheptel qui compte actuellement 900.000 têtes dont la production des deux tiers reste faible. Le prix de la poudre de lait est passé de 2300 dollars la tonne en 2003 à 5600 dollars actuellement. Interrogé sur le secteur informel, le ministre répondra que ce phénomène n'est pas spécifique au commerce. Pour résorber les espaces informels, M.Djaâboub annoncera la réalisation de 20 marchés. Sur les opérations de contrôle, ils sont seulement 3 800 agents qui contrôlent 1.155.000 commerçants. Un nombre jugé insuffisant par le ministre qui a annoncé un programme de recrutement de 1500 agents. Il a présenté par la suite un rapport chiffré sur les opérations de contrôle durant le premier semestre de 2007. Ainsi, 144.000 interventions ont été recensées, 19.300 infractions relevées, 18.000 procès-verbaux dressés et 1400 locaux commerciaux fermés. Au niveau des ports, 69 opérations de contrôle ont été effectuées en bloquant 44.000 tonnes de produits pour diverses infractions. Près de 35.000 dossiers sont en justice. Pour les pratiques commerciales, 106.000 interventions ont été effectuées, 27.300 délits relevés et 21.000 PV transmis à la justice.