Les Bourses européennes ont toutes fini dans le rouge avant-hier, inquiètes du blocage politique aux Etats-Unis à l'approche de la date limite pour relever le plafond de la dette. Alors que se rapproche l'échéance du 17 octobre, républicains et démocrates ont continué à se renvoyer la balle lundi à Washington. Le gouvernement fédéral reste par ailleurs paralysé depuis une semaine, la plupart des agences fermées et des centaines de milliers de fonctionnaires en congé sans soldes, faute de budget pour le nouvel exercice fiscal. "Les volumes actuels sont anémiques car beaucoup d'investisseurs désertent depuis quelques jours les marchés dans la mesure où le blocage au Parlement américain crée un climat d'incertitude", estime dans une note Pascal Plunet, gérant conseil chez Barclays Bourse. Le Fonds monétaire international (FMI) s'est par ailleurs inquiété mardi de la difficile mue de l'économie mondiale, freinée par l'incertitude budgétaire et monétaire aux Etats-Unis et les déconvenues en provenance des pays émergents.
L'Eurostoxx 50 a perdu 0,67% La Bourse de Paris a terminé en repli de 0,77% (32,05 points) à 4 133,53 points dans un volume d'échanges faible de 2,3 milliards d'euros. Alcatel-Lucent a dégringolé (-4,05% à 2,77 euros) en fin de séance après la demande du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, de "réduire" le plan social prévoyant la suppression de plus de 10% des effectifs du groupe en France. Le marché l'avait dans un premier temps bien accueilli. Sanofi a perdu 1,58% à 73,56 euros après avoir revu à la baisse le nombre de suppressions de postes prévu dans son plan de restructuration. TF1 a profité (+3,08% à 13,73 euros) de la volonté du groupe américain de médias Discovery Communications de monter à 100% du capital de la chaîne sportive Eurosport en avance sur le calendrier convenu. La Bourse de Londres a clôturé en baisse de 1,11% (71,45 points), à 6 365,83 points. Marks and Spencer a de nouveau reculé, perdant 3,44% à 463,8 pence, sur fond d'inquiétude sur sa capacité à reconquérir des parts de marché dans l'habillement. Le secteur financier était également en baisse, comme Lloyds Banking Group (-2,44% à 72,52 pence) ou Standard Life (-2,96% à 341,1 pence). ARM Holdings a de son côté gagné 0,77% à 977,5 pence. Le concepteur de microprocesseurs a profité de plusieurs notes positives, notamment de la part du Credit Suisse et de Goldman Sachs. A Francfort, le Dax a reculé de 0,42% à 8 555,89 points et l'indice des valeurs moyennes MDax de 0,13% à 15 089,76 points. En troisième position du Dax juste derrière le fabricant d'engrais K+S (+1,52% à 18,98 euros) et celui de semi-conducteurs Infineon (+0,59% à 7,34 euros), figurait le groupe d'énergie RWE (+0,54% à 27,07 euros). Son concurrent EON, numéro un européen de l'énergie, a suivi non loin derrière avec une progression de 0,47% à 13,87 euros. Parmi les valeurs délaissées, figurait le laboratoire Bayer (-0,64% à 84,32 euros) et le groupe Volkswagen (-0,70% à 169,10 euros). Faisant à peine mieux que les lanternes rouges Commerzbank (-1,83% à 8,75 euros) et Lufthansa (-1,72% à 14,01 euros), Deutsche Telekom a reculé de 1,50% à 11,14 euros. La bourse de Milan a fini en baisse de 0,29% à 18 372,75 points. Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS) a continué de bénéficier de l'annonce de son plan de restructuration remanié de la veille, gagnant 1,73% à 0,235 euro. Finmeccanica était également recherché après l'annonce vendredi de la cession de sa filiale Ansaldo Energia: il a gagné 1,75% à 5,51 euros. A l'inverse, Telecom Italia a reculé de 1,75% à 0,617 euro après de nouvelles menaces de dégradation de sa note et Prysmian a lâché 2,78% à 18,55 euros. Madrid a lâché 0,67% à 9 318,9 points. La séance s'est ouverte sur un recul de la production industrielle espagnole qui s'est accentué en août, baissant de 2% en un an, signe que la reprise peine à se confirmer dans la quatrième économie de la zone euro. Les valeurs bancaires font parties des plus fortes baisses, avec Santander, qui a perdu 1,06% à 6,263 euros, BBVA 1,12% à 8,443 euros et Sabadell 1,86% à 1,847 euros. La Bourse suisse a cédé 0,76% à 7 828,24 points. Richemont, numéro deux mondial du luxe, a perdu 1,31% à 90,50 francs suisses et le laboratoire Actelion 1,27% à 62,10 francs suisses. Adecco a, en revanche, progressé de 1,09% à 65 francs suisses. Amsterdam a clôturé en baisse de 0,74% à 370,98 points. A la baisse, le numéro un mondial de la peinture AkzoNobel a perdu 2,59% à 47,46 euros. A la hausse, le groupe des services techniques Imtech a gagné 2,92% à 2,01 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé en recul de 0,65% à 2 789,61 points. La plus forte baisse a été enregistrée par le bancassureur KBC (-2,18% à 37,09 euros), suivi par GDF Suez (-1,69% à 18,90 euros). A l'autre bout du spectre, l'action Belgacom a bondi de 4,85% à 20,67 euros, après que Citigroup a changé sa recommandation de "neutre" à "acheter". La Bourse de Lisbonne a chuté de 0,64% à 5 958,87 points, pénalisée surtout par ses poids lourds Galp Energia (-1,41% à 12,25 euros) et Portugal Telecom (-1,19% à 3,40 euros). Vedette de la séance, la banque BPI a bondi de 4,00% à 1,04 euro tandis que la BES s'est appréciée de 0,33% à 0,921 euro.
L'absence de solution sur le budget à Washington plombe Wall Street Wall Street a achevé une nouvelle séance dans le rouge, les investisseurs étant refroidis par le refus persistant des élus à Washington de négocier un budget pour l'Etat américain: le Dow Jones a lâché 1,07% et le Nasdaq 2,00%. Selon des résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones a reculé de 159,71 points à 14 776,53 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 75,55 points à 3 694,83 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 1,23% (-20,67 points) à 1 655,45 points. Le marché se préparait "à digérer les nouvelles venant du secteur privé, la saison des résultats d'entreprises pour le troisième trimestre devant commencer officieusement après la clôture. Le groupe d'aluminium Alcoa devait publier ses résultats juste après la clôture de Wall Street. Son titre baissait de 0,88% à 7,90 dollars. Celui de la chaîne de grands magasins en difficulté JCPenney s'appréciait de 4,28% à 8,04 dollars alors que le groupe a annoncé avoir réalisé de meilleures ventes en septembre. "Les mesures prises pour reconnecter avec le coeur de la clientèle ont montré des signes de succès", s'est félicité le groupe dans un communiqué. Les parts du groupe américain de photocopie Xerox étaient en baisse (-2,50% à 10,14 dollars) après avoir annoncé mardi que le gendarme boursier américain (SEC) menait une enquête sur certaines pratiques comptables de sa filiale ACS. Les valeurs technologiques étaient majoritairement en baisse. Le groupe informatique Apple reculait de 1,00% à 482,80 dollars malgré une décision de l'administration Obama favorable au groupe de Cupertino. Les autorités ont en effet annoncé qu'elles n'opposeraient pas leur veto à une interdiction de vente aux Etats-Unis de certains Smartphones et tablettes de son rival sud-coréen Samsung, décidée dans le cadre d'un conflit de brevets.
Tokyo: le Nikkei clôture en hausse de 0,30%, léger rebond du dollar La Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 0,30%, à la faveur d'un léger rebond du dollar, affaibli ces derniers jours par l'impasse budgétaire aux Etats-Unis. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 41,29 points à 13 894,61 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grignoté de son côté 0,22%, grimpant de 2,55 points à 1 150,13 points. L'activité a été moyenne, avec 2,65 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Le Nikkei a interrompu une série de quatre séances de baisse consécutive causées par l'inquiétude grandissante pour la situation budgétaire des Etats-Unis, où le Congrès reste divisé sur la manière de sortir l'Etat fédéral de sa paralysie partielle. Les actions de groupes automobiles actifs à l'étranger, qui avait perdu du terrain ces dernières séances, ont ainsi repris un peu de poil de la bête. Honda a gagné 0,68% à 3 720 yens et Fuji Heavu Industries (marque Subaru), 2,25% à 2 732 yens - aidé par un article de presse affirmant qu'il allait s'allier avec Toyota pour développer un véhicule hybride tout-terrain. Parmi les firmes exportatrices, le groupe de jeu vidéo Nintendo a repris pour sa part 0,65% à 10 870 yens, le fabricant d'appareils photos et de dictionnaires électroniques Casio Computer 2,35% à 871 yens et la firme de montres Seiko Holdings 1,78% à 400 yens. Au lendemain de sa commande de 31 avions A350 d'Airbus, la compagnie aérienne Japan Airlines jusque-là fidèle à Boeing a perdu 1,89% à 5 700 yens. La galerie marchande en ligne Rakuten a chuté de 11,66% à 1 196 yens. Le site Yahoo Japan a annoncé dans la journée qu'il allait cesser de faire payer les vendeurs qui utilisent ses propres services de vente sur internet, faisant craindre une concurrence plus dure pour Rakuten. Le titre Yahoo Japan a toutefois dévissé aussi, de 6,46% à 535 yens, des opérateurs redoutant des marges réduites.
