Vingt-deux (22) pays, représentés par autant de troupes, ont confirmé leur participation à la 5e édition du Festival international de théâtre de Bejaia, prévu du 29 octobre au 5 novembre. Une participation massive, dont la mosaïque augure déjà d'une démonstration artistique des plus chatoyantes, les troupes venant en effet des quatre coins de la planète. Il y aura l'Allemagne, qui aura le privilège de recevoir les honneurs de cette édition, et qui s'installera avec une délégation de 45 personnes, réunissant des artistes de l'Académie des arts de Cologne et ceux de la Compagnie "Theater an der Ruhr", conduite par son directeur, l'inénarrable Roberto Ciuli. Il y aura également la France, l'Autriche, l'Italie, la Belgique et la Suisse pour l'Europe. L'Egypte sera également présente avec une grande distribution scénique dans la pièce "Zinzana li koul wahed", mise en scène par Mahmoud Enakli. L'Irak, le Koweït, la Palestine, la Libye, le Soudan, la Tunisie et la Syrie, représentant les pays arabes, seront également de la partie. Pour le continent africain, le Bénin et la Guinée seront à l'honneur, alors que pour l'Asie le Japon, par le truchement de la Compagnie "Noh" et le Kazakhstan, en seront les représentants. Du beau monde, en somme, qui n'est pas sans promettre de grands moments d'excitation et de découverte, d'autant que certains spectacles programmés jouissent déjà d'une notoriété bien établie. "Il y a au moins une dizaine de pièces de gros calibres", se réjouit le commissaire du festival, Omar Fetmouche, qui promet un bouquet de surprises, dont un spectacle (Nerfana) de la troupe "El Kalidj El Arabi" du Koweït, "moderne et tout en couleur", dit-il. Parmi les pièces jouissant d'un "pedigree", le regard portera, notamment, sur "Je vous ai compris" de Jacques Delcuvellerie (Belgique), une œuvre poignante, nouée autour des traumatismes coloniaux, "Le Chant de sirènes" (Suisse) de Carlos I. " Diaz Alfonso ", traitant du drame des femmes migrantes du sud vers l'Europe et qui finissent sur le carreau encore plus dépouillées, ou encore sur la pièce de Jeremy Beschon "Le Chacal", adaptée de l'œuvre éponyme de Tassadit Yacine, déroulant des scènes de fables kabyles et croquant les rapports de domination auxquels sont assujettis les exilés en Europe. Une programmation très éclectique, pour l'essentiel, traduisant un théâtre d'engagement et humaniste, à l'instar de la pièce d'ouverture, coproduite par le TR Béjaïa et l'Académie des arts de Cologne (Allemagne), qui fait la part belle à la condition féminine, dont le déroulement, simple coïncidence diront les organisateurs, plante le décor des autres créations, qui toutes sonnent comme un cri de révolte contre l'ordre établi et les injustices.