L'activité privée a continué de progresser en octobre dans la zone euro mais a montré des signes de ralentissement, mettant en évidence qu'une reprise durable n'est toujours pas garantie, a indiqué le cabinet Markit qui publie l'indice PMI. Le PMI composite de la zone euro s'est établi à 51,5 contre 52,2 en septembre, selon une première estimation. Il est à son plus bas niveau en deux mois mais reste au-dessus de la zone de contraction pour le quatrième mois consécutif. Lorsqu'il dépasse les 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se replie s'il est en-dessous de ce seuil. "Le repli de l'indice PMI va rappeler aux responsables politiques qu'une reprise durable est loin d'être garantie, et vient conforter le point de vue de la Banque centrale européenne selon lequel la reprise sera lente, irrégulière et fragile", estime Chris Williamson, économiste chez Markit, avant de plaider pour "une intensification éventuelle des mesures de soutien à l'économie" de la part de l'institut monétaire. Le ralentissement constaté en octobre est dû à un essoufflement de la reprise dans les services, où le PMI a reculé à 50,9 après avoir atteint 52,2 en septembre. Le repli du PMI allemand a également pesé: l'indice est tombé à un plus bas en trois mois, de 53,2 à 52,6, ne permettant pas à la première économie de la zone euro de jouer son rôle traditionnel de moteur. De son côté, le PMI français a reculé de 50,5 à 50,1. Les estimations pour les autres pays couverts par l'enquête n'étaient pas encore disponibles. Sachant que les pays de la zone euro continuent de réduire leurs déficits, "la croissance devrait rester faible dans un avenir proche", note Martin Van Vliet, analyste pour la banque ING. "En outre, les récents signes de ralentissement dans certains pays émergents et la forte hausse de la monnaie européenne laissent penser qu'une nette reprise des exportations est moins probable", poursuit-il.
Léger recul des crédits au secteur privé en septembre Le recul de l'octroi de crédits au secteur privé en zone euro a légèrement ralenti en septembre, avec une baisse de 1,9% en glissement annuel, après un repli de 2% en août, a annoncé vendredi la Banque centrale européenne (BCE). L'état des crédits aux entreprises non-financières s'est révélé "moins négatif" avec une baisse de 3,5% sur un an, contre un recul de 3,8% en août, a précisé l'institution monétaire de Francfort (ouest de l'Allemagne) dans un communiqué. Les prêts aux ménages ont quant à eux très légèrement progressé en septembre (+0,1%). Dans le détail, l'octroi de crédits à la consommation a continué de reculer (-2,4%), mais à un rythme moins rapide qu'au mois d'août (-2,5%), tandis que les prêts immobiliers, "le composant le plus important des crédits aux ménages", ont progressé de 0,8% sur un an, après une hausse de 0,7% en juillet. "De façon décevante, les crédits aux entreprises de la zone euro ont continué de reculer, de 7 milliards d'euros en septembre, après une baisse de 12 milliards en août et de 16 milliards en juillet", a commenté dans une note Howard Archer, chef économiste au sein du cabinet IHS. Selon lui, cette nouvelle baisse "maintient la pression sur la BCE pour mettre en œuvre des mesures concrètes en vue d'améliorer le volume de crédits pour les entreprises, tout spécialement pour celles de petite et de moyenne taille". La croissance de la masse monétaire M3, indicateur avancé de l'inflation en zone euro, a elle légèrement décéléré avec une progression de 2,1% en septembre, contre 2,3% en août. Le consensus d'analystes compilé par Dow Jones Newswires tablait sur une hausse de 2,3% en septembre.