Les responsables marocains s'agitent ces dernières semaines en provoquant l'Algérie et ce, surtout depuis l'appel du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Depuis, les responsables marocains ne cessent de faire dans la provocation allant jusqu'au rappel de leur ambassadeur en Algérie avant que les locaux du Consulat général d'Algérie à Casablanca ne soient violées vendredi dernier par un individu faisant partie d'un groupe de manifestants scandant des slogans hostiles à l'Algérie et à ses hauts responsables. Et pendant ce temps, l'Algérie ne cesse d'appeler à la sagesse et surtout à la retenue sans oublier bien évidemment de condamner ce qui se passe de la part du côté marocain. Faut-il rappeler donc que dans un discours lu en son nom par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, lundi dernier à Abuja lors de la Conférence africaine de solidarité avec le peuple sahraoui, le président Bouteflika a jugé "plus que jamais d'actualité" la nécessité de mettre en place un mécanisme international de suivi et de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Or, là, l'Algérie ne fait que rappeler la position bien connue de l'Algérie sur l'exigence du respect des droits de l'homme au Sahara occidental à travers la mise en place d'un mécanisme (international) de suivi et de surveillance. Seulement ce n'est pas ce que pensent les Marocains et surtout l'agence de presse officielle du royaume marocain (MAP) qui réagit négativement. Ce qui a mené le ministre des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra, a qualifié d'"irresponsable" et d'"inadmissible" l'attaque médiatique menée par l'agence de presse marocaine (MAP) contre l'Algérie suite à l'appel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental, appelant les "frères marocains à la retenue". " Je continuerai à m'en tenir à la retenue, néanmoins, je dois dire que cet incident ainsi que les déclarations faites par un chef de parti politique marocain ouvertement et outrancièrement expansionnistes, sont absolument inadmissibles et irresponsables", a ajouté le chef de la diplomatie algérienne. Puis vient cette décision du rappel de l'ambassadeur du Maroc à Alger par son gouvernement. Là, l'Algérie prend note avec "regret" de cette décision "injustifiée" du gouvernement marocain relatif au rappel pour consultations de son ambassadeur à Alger. "Cette décision injustifiée constitue une escalade malencontreuse qui s'appuie sur des motifs fallacieux et attentatoires à la souveraineté de l'Algérie, dont les positions de principe sur les questions régionales et internationales ne sont susceptibles d'aucune remise en cause sous l'effet d'interférences étrangères", a souligné le ministère des Affaires étrangères. "La position de principe de l'Algérie sur le nécessaire parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental n'a jamais varié et le discours prononcé à Abuja par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, ne fait que rappeler la constance de cette position qui est non seulement connue mais largement soutenue par l'Union africaine, le Parlement européen, ainsi que par de nombreux autres acteurs internationaux", a précisé le ministère. Et voilà qu'intervienne cette violation des locaux de son Consulat général à Casablanca, perpétré vendredi par un individu faisant partie d'un groupe de manifestants scandant des slogans hostiles à l'Algérie et à ses hauts responsables. Ainsi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Amar Belani, déclare que l'Algérie condamne l'acte "caractérisé" avant d'ajouter que "Ledit individu qui a eu le temps et la possibilité d'arracher le drapeau national de son mât n'a été arrêté qu'après que son forfait ait été accompli, par un dispositif policier qui ne semble pas avoir la protection des locaux et des personnels consulaires algériens comme mission impérieuse". Il a relevé avec "consternation que l'emblème national a été profané en ce jour sacré du 1er Novembre qui symbolise la communion des peuples maghrébins dans l'épopée de la libération de l'Algérie", ajoutant que "l'Algérie escompte que ce grave incident ne se reproduira pas". "Cet acte grave n'aurait pas été possible sans le déchaînement de haine et de dénigrement qu'une partie de la classe politique et la presse marocaines se sont employées à cultiver parmi la population marocaine contre l'Algérie", a soutenu le porte-parole du ministère. "Le ministère des Affaires étrangères souligne l'obligation pesant sur le pays hôte en matière de protection des personnels et locaux diplomatiques et consulaires algériens en vertu du droit international", a souligné M. Belani. Et c'est donc le plus logiquement du monde que le chargé d'Affaires du Royaume du Maroc a été convoqué vendredi soir au siège du ministère des Affaires étrangères et des explications circonstanciées lui ont été demandées. Ainsi, faut-il bien remarquer que la campagne ininterrompue de dénigrement de l'Algérie, menée avec acharnement par une partie de la classe politique marocaine, relayée et amplifiée par les médias publics de ce pays, est contraire des relations de fraternité, de coopération et de bon voisinage entre les deux pays", a indiqué la même source. Cette campagne "préméditée et cette escalade procèdent manifestement de la pratique connue visant à la bilatéralisation d'une question qui relève de la responsabilité des Nations unies.