Selon l'enquête menée par l'Office national des statistiques (ONS), les dépenses globales annuelles des ménages algériens ont presque triplé durant la dernière décennie, passant de plus de 1 500 milliards (mds) DA en 2000 à près de 4.490 mds DA en 2011. LLes résultats de l'enquête décennale sur les dépenses de consommation et le niveau de vie des ménages réalisée par l'ONS ont précisé que la dépense globale des ménages algériens est estimée à 4 489,5 mds DA en 2011, contre 1.531,4 mds DA en 2000, soit une dépense moyenne mensuelle de 59 700 DA par ménage, dont 25 000 DA destinés aux dépenses alimentaires. Cette enquête, qui a porté sur un échantillon de 12.150 ménages ordinaires, montre que la dépense globale annuelle des ménages algériens a presque triplé (2,9) durant la dernière décennie au niveau national, enregistrant un coefficient légèrement inférieur dans le milieu rural (2,4) contre (3,2) en milieu urbain. En effet, les dépenses totales annuelles des ménages algériens dans le milieu urbain sont passées de 995,6 mds DA en 2000 à 3 194,4 mds DA en 2011. Ces dépenses, dans le milieu urbain, ont augmenté de 6,1 points, passant de 65% à plus de 71%. Le directeur technique chargé des statistiques sociales et des revenus à l'ONS, Youcef Bazizi, qui a supervisé cette enquête, a justifié que " cette amélioration est due notamment à une urbanisation croissante de la population durant cette dernière décennie ". Selon l'Office, le taux d'urbanisation en Algérie est passé de 58,3% en 2000 à 66,3 % en 2011. Dans le milieu rural, les dépenses globales annuelles des ménages sont passées de 535,8 mds de DA en 2000 à 1.295,4 mds de DA en 2011, en hausse de près de 29%. Pour ce qui est des dépenses alimentaires, celles-ci accaparent près de 42% (1.875,6 mds DA) des dépenses annuelles totales des ménages, malgré une baisse de 2,8 points en 2011 par rapport à 2000, avec 46% des revenus annuels du ménage (594,3 mds de DA) dans le rural, et 40% du budget annuel du ménage (1.281,1 mds DA) dans le milieu urbain. Il a indiqué, à cet effet, en se référant à la loi d'Ernest Engel (statisticien allemand), que " plus la part alimentaire dans le budget est élevée plus le ménage est pauvre et l'inverse est vrai ". D'après cette loi, a-t-il poursuivi, la part du revenu allouée aux dépenses alimentaires est d'autant plus faible si le revenu est élevé, même si la proportion d'une catégorie de biens est réputée décroissante dans un budget de consommation donné, cela n'empêche pas que le revenu augmente, la dépense allouée à l'alimentation, exprimée en valeur, augmente également. La seconde place revient au groupe "logement et charges" avec un taux global de 20,4% (915,5 mds de DA) en hausse de près de 7 points, dont 22% (703,9 mds DA) dans le milieu urbain et 16,3 % (211,7 mds DA) dans le milieu rural. Dans le milieu urbain, les dépenses des charges et loyers sont plus élevées qu'en milieu rural essentiellement durant cette dernière décennie, a-t-il fait remarquer. Les dépenses consacrées aux "transports et communications" occupent la troisième place avec une part de 12% (540 mds DA) des dépenses totales, en hausse de près de 2,6 points en 2011 comparativement à l'an 2000. Cette augmentation des dépenses du groupe s'explique, essentiellement, par l'explosion de l'utilisation du téléphone mobile. A cet égard, M. Bazizi a estimé que " la téléphonie mobile a modifié considérablement les habitudes sociales en Algérie. Aujourd'hui, il est présent au niveau de toutes les tranches d'âge. Réservé au début des années 2000 au milieu professionnel, il est utilisé actuellement par le cadre dans une administration et la ménagère à la maison, c'est même l'instrument 'branché' par excellence chez les jeunes ". Le groupe "habillement et chaussures", quant à lui, résorbe 8,1% (363,5 mds DA) de l'ensemble du budget familial, en baisse de 0,5 point durant la période de comparaison déjà citée, avec 8,2% (261,9 mds DA) dans le milieu urbain et 7,8% (101,6 mds DA) en milieu rural. L'enquête, qui a concerné 900 produits que compte la nomenclature des biens et services, a duré une année entière sur le terrain afin de prendre en charge les effets de la saisonnalité de la consommation.