Les prérogatives et les missions du ministre de l'Energie et des Mines, ainsi que la réorganisation interne de son département ministériel, viennent d'être redéfinies au vertu d'un décret exécutif signé par le chef du gouvernement le 9 septembre dernier. A cet égard, Chakib Khelil s'est vu attribuer des pouvoirs plus élargis en matière de prise de décision et d'engagements de l'Algérie sur la scène internationale dans les domaines, pétrolier, nucléaire et des énergies renouvelables. D'emblée, le décret en question énonce que "dans le cadre de la politique générale du gouvernement, le ministre de l'Energie et des Mines est chargé de l'élaboration des politiques et stratégies de recherche, de production et de valorisation des ressources d'hydrocarbures, minières et énergétiques et des industries s'y rapportant, il en assure la mise en œuvre conformément aux lois et règlements en vigueur". Outre le secteur de l'énergie et des mines, les nouvelles missions dévolues au même ministre sont étendues beaucoup plus vers d'autres domaines, à l'instar de l'eau et des ressources hydriques. Sur ce point, le décret précise que, désormais, "le ministre de l'Energie participe à la réalisation du programme national de dessalement d'eau de mer et apporte son concours au ministère chargé des Ressources en eau pour la mise en œuvre des actions de rationalisation de l'utilisation de l'eau, de protection qualitative et de préservation des ressources en eau, en liaison avec les domaines d'activité relevant de sa compétence". Dans le secteur de l'industrie, l'intervention du ministre de l'Energie et des Mines ira jusqu'à définir et assurer le suivi de la mise en œuvre des politiques et stratégies industrielles ayant trait à son secteur d'activité, proposer des mesures de développement des activités industrielles. Sur le plan juridique, le ministre a, désormais, toutes les latitudes d'envisager des mesures et des actions visant la réorganisation ou la reconfiguration de son secteur comme la mise en place du système d'information relatif aux activités du secteur, l'initiation d'études et de tous travaux de prospective d'intérêt pour le secteur, l'initiation de mesures assurant une valorisation optimale des exportations. En matière d'actions à mener sur la scène internationale, à la faveur dudit décret, le ministre de l'Energie et des Mines vient d'être doté d'une nouvelle marge de manœuvre lui permettant désormais de "développer la coopération internationale dans le domaine de l'énergie et des mines ", " veiller à la mise en application des conventions et accords internationaux impliquant son secteur ", comme il est appelé également à " apporter son concours aux autorités compétentes dans les négociations internationales liées aux activités relevant de son domaine de compétence". Concernant les nouvelles attributions en matière d'intervention du ministre dans les questions liées à la coopération internationale, de nombreux observateurs estiment qu'il n'est pas hasardeux que ces pleins pouvoirs accordés à Chakib Khelil interviennent au moment où les relations bilatérales entre l'Algérie et l'Espagne ont atteint une phase cruciale depuis l'éclatement du différend entre Sonatrach et ses deux partenaires hispaniques, Gas Natural et Repsol. Cette démarche a été interprétée par la volonté du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, de donner le feu vert à son ministre de l'Energie de gérer lui-même le règlement de ce dossier qui concerne l'avenir de la coopération algéro-espagnole dans le domaine de l'énergie, d'autant plus qu'une réunion entre les gouvernements des deux pays est prévue avant la fin de l'année, selon des sources proches du dossier. En vue de rendre applicables les nouvelles prérogatives attribuées au ministre de l'Energie et des Mines, la structuration administrative de son département ministériel vient, elle aussi, de subir une nouvelle conception avec le réaménagement de nombre de ses directions et sous directions.