Les combattants du M23, réfugiés en Ouganda après la débâcle de leur rébellion dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ne seront pas remis aux autorités de Kinshasa avant qu'un accord de paix ne fixe leur sort, a annoncé hier le gouvernement ougandais. Ils ne sont pas prisonniers. Ce sont des soldats fuyant la guerre, donc nous les accueillons et les aidons, parce que c'est de notre responsabilité, comme nous l'avons fait pour des soldats de l'armée de RDC plus tôt dans l'année, a également déclaré le colonel Paddy Ankunda, porte-parole du ministère ougandais de la Défense et de l'armée ougandaise. Ils ne seront pas remis à la RDC. L'accord de paix déterminera le sort des soldats du M23, en matière de réintégration et réinsertion. Donc nous attendrons jusque-là, a-t-il ajouté. Ceux qui refuseraient, après un accord de paix, de rentrer en RDC, seront remis au Haut-commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HCR) qui décidera s'ils peuvent prétendre au statut de réfugiés, a-t-il précisé. Comme la veille, M. Ankunda a de nouveau estimé à 1 500 le nombre de rebelles du M23 - soit le gros de ses effectifs combattants - ayant franchi la frontière entre la RDC et l'Ouganda ces derniers jours. Il a de nouveau assuré ne pas savoir si Sultani Makenga, le chef militaire de la rébellion, se trouvait entre les mains de l'armée ougandaise, comme l'avait affirmé la veille un haut responsable militaire ougandais sous le couvert de l'anonymat. Parmi les 1 500 rebelles en Ouganda, il y a un mélange de soldats et d'officiers et certains de leurs commandants. Je ne peux pas confirmer à l'heure actuelle que Sultani Makenga est parmi eux. Cela a commencé comme une rumeur qui maintenant ne cesse d'enfler, a-t-il déclaré. Les autorités ougandaises envisagent de réinstaller ailleurs les rebelles, actuellement cantonnés dans la zone de Mgahinga, dans le département de Kisoro, dans le coin sud-ouest de l'Ouganda, frontalier de la RDC et du Rwanda, a-t-il également indiqué. Défait par l'armée congolaise, appuyée par une brigade d'intervention de l'ONU, à l'issue d'une offensive d'une dizaine de jours, le M23, qui combattait les troupes de Kinshasa dans la province orientale minière du Nord-Kivu depuis avril 2012, a annoncé mardi mettre un terme à sa rébellion.